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Chapitre 08.02 : Sécurité sanitaire

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08.02.Q01 : Aliments et pratiques impliqués dans les infections d'origine alimentaire

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Les aliments impliqués dans les infections d'origine alimentaire sont majoritairement des viandes qui sont responsables de 60 % du fardeau sanitaire, avec surtout les viandes de volailles qui représentent 35 % du fardeau et les viandes porcines et bovines avec chacune environ 10 % du fardeau.

Les produits laitiers, les végétaux, les plats cuisinés et les œufs représentent chacun approximativement 10 % du fardeau sanitaire.

La cuisson insuffisante des aliments, les contaminations croisées entre aliments et la conservation trop longue ou dans de mauvaises conditions sont des pratiques défectueuses responsables de 70 % du fardeau sanitaire. Les infections survenant suite à la consommation d'aliments à consommer en l'état sans erreur à la préparation représentent 20 % du fardeau sanitaire des infections alimentaires. 

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08.02.Q02 : Importance sanitaire des infections d'origine alimentaire

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Les agents pathogènes transmis par les aliments sont responsables de 1,3 à 2,2 millions de cas de maladies par an en France. Les norovirus sont responsables d'1/3 de ces cas, les Campylobacter provoquent ¼ des cas, les salmonelles un peu plus de 10 % et les trois bactéries toxinogènes (Bacillus cereus, Clostridium perfringens, Staphylococcus aureus) sont impliquées dans un peu moins de 20 % des cas. Le fardeau sanitaire qui intègre la sévérité de ces infections est majoritairement (60 %) attribué à Campylobacter et Salmonella. Le reste du fardeau est essentiellement dû aux bactéries toxinogènes, aux Escherichia coli entéro-hémorragiques, à Listeria monocytogenes, aux virus et à Toxoplasma gondii. 

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08.02.Q03 : Danger et risque en toxicologie alimentaire

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

Les substances ajoutées volontairement dans les aliments ne sont autorisées en France et dans la Communauté européenne qu’à la condition qu’elles ne fassent pas courir de risques aux consommateurs. 

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08.02.Q04 : Évaluation du risque des additifs autorisés en charcuterie

Ce qu'il faut retenir de la fiche :

     Les évaluations du risque réalisées récemment par l'Efsa montrent que les additifs autorisés en charcuterie ne font pas courir de risque aux consommateurs, dans la mesure où l'exposition moyenne du consommateur, toutes origines confondues, est inférieure à la DJA.
     Bien que l'exposition du consommateur aux nitrites en tant qu'additif (E249, E250) ne représente qu'une très petite part de la DJA, l'exposition du consommateur aux nitrites toutes sources confondues peut dépasser la DJA.   De plus, les résultats de certaines études épidémiologiques interrogent sur l'exposition des consommateurs à ces molécules. Comment diminuer cette exposition ? Faut-il – comme certains le suggèrent – interdire ces additifs, ou plutôt jouer sur l'apport de nitrites et nitrates via les sources naturelles et les sources de contamination ?
     Il est nécessaire de replacer ce danger dans un contexte d'analyse bénéfice/risque. Les nitrites ne sont pas utilisés en charcuterie pour éviter que le jambon ne soit pas gris (ils y contribuent cependant), mais pour éviter la présence de la toxine naturelle la plus dangereuse au monde : la toxine botulinique, pour laquelle il est estimé que 1 milligramme cette toxine peut tuer en une fois 7 000 personnes.
     L'exposition du consommateur aux nitrites comme additif alimentaire ne représente que 10 % de la dose qui ne fait pas courir de risque aux consommateurs.
      L'effet cancérigène des nitrites à ces doses n'est pas prouvé scientifiquement à ce jour. Il faut donc choisir entre le risque d'être exposé à de faibles doses inoffensives de nitrite en tant qu'additif, ou à de faibles doses de toxine botulinique celle-ci extrêmement toxique. C'est ce que l'on appelle une analyse bénéfice/risque.

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08.02.Q05 : Les toxines de la pomme de terre font-elles courir un risque au consommateur ?

     Les toxines de la pomme de terre ne sembleraient pas faire courir de risque à long terme au consommateur. Il est cependant prudent de se limiter à la consommation traditionnelle du tubercule, et de se méfier de la consommation d'autres parties, très riches en glycoalcaloïdes (donc toxiques) telles le germe.
     La présence d'une couleur verte sur les tubercules témoigne d'une teneur anormale en toxine, et doit également conduire à écarter de telles pommes de terre.
     Consommer des pommes de terre non épluchées n'augmente pas significativement le risque d'intoxication : la peau, plus riche en glycoalcaloïdes, ne représente en fait qu'une dose infime de la pomme de terre consommée.

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08.02.Q06 : Que sait-on des résidus de pesticides dans l'alimentation ?

     En Europe, la surveillance exercée par les États et le regroupement de l'ensemble des études conduites sur les résidus de substances phytopharmaceutiques dans les aliments permettent de disposer de données très solides pour juger de la situation et de son évolution dans le temps.
     Sur une période de plus de vingt années, il est ainsi possible de conclure que la majorité des denrées alimentaires issues de l'agriculture ne contiennent pas de résidus.
     Dans une fraction mineure des échantillons analysés, un ou plusieurs résidus sont quantifiables à des niveaux inférieurs aux limites maximum autorisées.
     Il existe enfin un faible pourcentage de denrées qui sont en infraction avec ces limites. Elles résultent majoritairement de traitements de post-récolte, de denrées importées et de distorsions entre des réglementations nationales qui, tout en allant vers plus d'harmonisation, demeurent encore hétérogènes.
     La nature, la fréquence et le niveau des contaminants détectés permettent régulièrement aux autorités de surveillance de conclure que l'exposition aux résidus de pesticides par voie alimentaire des consommateurs européens est peu susceptible de présenter un risque pour leur santé.

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08.02.Q07 : Fiche introductive aux mycotoxines

     Dans un contexte où les risques induits par la présence de résidus de produits phytopharmaceutiques dans l'alimentation inquiètent le grand public, il est important rappeler que des toxines naturelles – comme les mycotoxines – peuvent faire courir aux consommateurs des risques plus importants que les résidus de produits phytopharmaceutiques.
     Sur le terrain, on constate que la diminution de l'usage des fongicides favorise la réémergence de l'ergot de seigle.

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08.02.Q08 : Quelques intoxications alimentaires aux mycotoxines, au cours des siècles

Les mycotoxines sont des métabolites secondaires sécrétés par des moisissures appartenant principalement aux genres Aspergillus, Penicillium et Fusarium. La présence de mycotoxines dans les aliments destinés à la consommation humaine ou animale est potentiellement dangereuse en raison de leurs effets toxiques. Il est important de rappeler que la plupart des mycotoxines qui inquiètent les toxicologues alimentaires sont thermostables : on peut les retrouver dans un produit après cuisson.
     À l'heure où les pesticides et les additifs sont accusés d'être responsables des pires effets toxiques de l'Histoire, et où un retour au naturel est prôné pour revenir à une alimentation saine, il est nécessaire de se retourner vers le passé pour constater que, dans de nombreux épisodes à travers le monde, des contaminants naturels ont provoqué des épidémies entraînant de nombreux victimes et décès.

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08.02.Q09 : Quelques intoxications alimentaires aux métaux lourds au cours de l'Histoire

     Ces exemples d'intoxication alimentaire aux métaux lourds, à travers les siècles, ont amené les toxicologues du XXe siècle à mettre au point des protocoles d'évaluation du risque pour le consommateur, qui ont permis aux gestionnaires du risque d'établir des limites maximales à ne pas dépasser dans les denrées alimentaires. Évaluation du risque et limites maximales sont revues régulièrement au vu des nouvelles données.
Qu'en sera-t-il de nos descendants lointains ? Dans une publication très sérieuse, Chyka et Banner  répertorient les cas d'intoxications dans la série de science-fiction Star Strek. Selon eux, on en retrouve dans 35 % des épisodes : 13 environnementaux, 9 intentionnels, 5 non intentionnels et 4 homicides impliquant des biotoxines, des neurotoxines, des radiations, des cytotoxines, des toxines temporales, des acides et des phytotoxines. Mais dans un seul cas, une contamination alimentaire est impliquée ! Cela signifierait-il que la sécurité sanitaire des aliments serait parfaitement contrôlée dans le futur ?

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08.02.Q12 : Colorants et sécurité alimentaire

     La réévaluation des colorants alimentaires a été la première étape de la réévaluation de l’ensemble des additifs, à la demande de la Commission européenne, en raison de l’ancienneté de la plupart des évaluations réalisées par le Scientific Committee of Food (instance européenne qui a précédé l'EFSA).
     La majorité d’entre elles dataient du XXe siècle, réalisées souvent entre 1975 et 1985. Depuis cette période, la toxicologie a fait de nombreux progrès, tant sur le plan expérimental que dans l’interprétation des résultats.
     S’il n’a pas été demandé aux industriels de renouveler les études existantes, même anciennes, de nouvelles études étaient cependant disponibles, apportant souvent un éclairage nouveau sur le risque ou l’absence de risque de tel ou tel colorant.

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08.02.R01 : Limites maximales des mycotoxines de Fusarium dans l’alimentation humaine

L'opinion répandue...

« On ne sait pas ce que sont les mycotoxines, ni les risques éventuels que cela représente pour la santé... »

L'analyse de l'Académie :

« Les mycotoxines sont des composés naturels souvent très toxiques, libérés par des champignons dans les denrées d’origine végétale qu’ils colonisent. On en trouve ainsi dans les grains, les farines et les tourteaux, dans les légumes, les fruits, les jus ou les vins... Il existe des centaines de mycotoxines. Beaucoup se rencontrent sur les produits bruts récoltés : on parle alors de mycotoxines « de champ ». D’autres se développent dans les grains en conservation : on les appelle des mycotoxines « de stockage ». Certaines mycotoxines font l’objet d’une réglementation européenne qui fixe les teneurs maximales au-dessus desquelles une denrée ne peut pas être mise sur le marché pour l’alimentation humaine. Parmi les plus encadrées se trouvent les mycotoxines de Fusarium (déoxynivalénol, zéaralénone, fumonisines B1 et B2). Des normes plus élevées que celles fixées pour l’homme sont recommandées pour les grains livrés à l’alimentation animale. »

Source documentaire :

Règlement (CE) n¨1881/2006 modifié; Règlement (CE) n°1272/2009 modifié; CODEX STAN 199-1995 Normes Codex pour le blé tendre et le blé dur; Intercéréales, 2014

Date de rédaction :

Octobre 2017

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08.02.R02 : Programme européen d’analyse des résidus de produits phytopharmaceutiques dans l’alimentation

Opinion répandue
« Toutes les productions agricoles traitées avec des pesticides contiennent des niveaux de résidus dangereux pour la santé. »

Notre analyse
« En fait, la majorité des denrées agricoles ayant reçu un ou plusieurs traitements de protection durant la végétation de la culture ne contiennent pas de résidus décelables.
C’est ce qui ressort clairement des rapports de l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA) pour la période 2011-2020.
La figure réalisée regroupe le résultat des contrôles réalisés dans 29 pays d’Europe sur 10 années consécutives. Elles concernent plus de 850 000 échantillons soumis à un dépistage réalisé à l’aide du matériel d’analyse le plus moderne et portant sur plus de 400 substances actives.
On constate que la majorité des denrées analysées ne montrent la présence d’aucun résidu décelable. Moins de 43 % des échantillons présentent un ou plusieurs résidus décelés en dessous des limites maximales autorisées (LMR), limites définies pour garantir la sécurité sanitaire des consommateurs.
Regroupées, ces deux catégories montrent que plus de 96% des denrées mises en marché sont conformes à la réglementation.
Sur la période 2011-2021, il existe un faible pourcentage d’échantillons non conformes, très majoritairement issus de denrées agricoles introduites sur le marché européen à partir d’états extérieurs à l’Union ».

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08.02.R03 : Exposition des consommateurs aux minéraux : Extrait de la synthèse des résultats de EAT2 publiée par l’ANSES le 21 juin 2011

L'opinion répandue :

« Les sels minéraux apportée par l’eau de boisson et les aliments sont bons pour notre santé. »

L'analyse de l'Académie :

« S’il est vrai que beaucoup de sels minéraux sont indispensables au bon fonctionnement de notre organisme, des apports trop faibles ou trop élevés sont de nature à entrainer des troubles importants.

Douze sels minéraux ont été analysés par l’EAT2 et détectés dans 88% des 14500 analyses réalisées.

Le sodium, le zinc et le cuivre semblent devoir faire l’objet d’attentions particulières, en particulier pour les personnes les plus concernées par des apports excessifs ou des manques évidents. Dans le cas du chrome, les connaissances en tous domaines sont encore beaucoup trop faibles pour que l’existence d’un risque quelconque puisse être appréciée.

En règle générale, il existe toujours bon nombre d’insuffisances dans les méthodes d’analyses concernant les minéraux et surtout, une connaissance trop fragmentaire du statut nutritionnel de certains d’entre eux et sur l’étendue des besoins de l’organisme humain selon son sexe et son âge. »

Source documentaire :

EAT2 est une enquête de l’alimentation totale réalisée sur fonds publics par l’ANSES en 2006-2007 afin de mesurer l’exposition des consommateurs à 445 contaminants potentiels de l’alimentation

Date de rédaction :

Décembre 2018

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08.02.R04 : Exposition des consommateurs à 16 contaminants inorganiques

L'opinion répandue :

« On parle souvent de polluants organiques persistants ou de pesticides mais on sait peu de choses sur des contaminants comme les métaux lourds présents dans l’eau ou les aliments. »

L'analyse de l'Académie :

« On entend par contaminants inorganiques des métaux ou des métalloïdes dont certains sont parfois qualifiés d’éléments-traces métalliques ou de métaux lourds. Dans le cadre de l’étude EAT2, seize d’entre eux ont été recherchés et détectés dans 79% des 22000 analyses réalisées.

Les différents niveaux de contamination semblent varier (en plus ou en moins) par rapport à des études antérieures, ce qui requiert la poursuite des travaux visant des contaminants estimés mal connus (ex : cobalt) ou ayant déjà attiré l’attention par le passé (ex : mercure ou arsenic inorganique...).

Le cadmium mérite une attention particulière en raison du risque potentiel qu’il représente pour la population adulte. Ce qui incite à augmenter les efforts pour identifier la cause de l’augmentation des contaminations constatées et réduire l’exposition alimentaire.

On remarque également que les conclusions de l’ANSES font fréquemment état de la nécessité d’améliorer les méthodes d’analyse, soit pour en accroître la sensibilité, soit pour en permettre la mise en œuvre en routine. »

Source documentaire :

EAT2 est une enquête de l’alimentation totale réalisée sur fonds publics par l’ANSES en 2006-2007 afin de mesurer l’exposition des consommateurs à 445 contaminants potentiels de l’alimentation

Date de rédaction :

Décembre 2018

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08.02.R05 : Exposition des consommateurs aux mycotoxines : Extrait de la synthèse des résultats de EAT2 publiée par l’ANSES le 21 juin 2011

L'opinion répandue :

« On ne sait pas ce que sont mycotoxines, ni le risque toxique qu'elles représenteraient pour la population. »

L'analyse de l'Académie :

« Les mycotoxines sont des métabolites secondaires des moisissures qui contaminent les denrées végétales. Certaines d’entre elles sont très toxiques. Elles peuvent persister sur la denrée alimentaire bien après la disparition de la moisissure et résistent à de très fortes températures lors de la cuisson.

L’étude EAT2 a recherché 25 mycotoxines ou substances dérivées de mycotoxines différentes.

Il semble que le niveau de contamination par certaines mycotoxines des denrées alimentaires ou produits finis ait baissé en raison de la mise en œuvre de réglementations nouvelles qui encadrent leur teneur maximale dans les aliments. Pour d’autres cependant, le niveau de contamination reste préoccupant et le risque pour le consommateur ne peut être exclu. Il est essentiel de reconduire des enquêtes périodiques sur l’exposition de la population à ce type de substances car l’importance de leur présence dans les aliments est fortement influencée par les conditions climatiques de la campagne de production. »

Source documentaire :

EAT2 est une enquête de l’alimentation totale réalisée sur fonds publics par l’ANSES en 2006-2007 afin de mesurer l’exposition des consommateurs à 445 contaminants potentiels de l’alimentation

Date de rédaction :

Décembre 2018

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08.02.R06 : Exposition des consommateurs aux pesticides : Extrait de la synthèse des résultats de EAT2 publiée par l’ANSES le 21 juin 2011

L'opinion répandue :

« Tous les aliments sont contaminés par des pesticides qui représentent un risque majeur pour la santé des consommateurs. »

L'analyse de l'Académie :

« L’étude EAT2 a recherché la présence de 283 pesticides dans 194 types d’aliments différents :

  • 210 pesticides, soit 74%, n’ont pas été détectés;
  • 73 pesticides ont été détectés dans moins de 1% des 146 000 analyses réalisées ;
  • Des traces d’au moins un pesticide ont été détectées dans la moitié des aliments analysés. Les pesticides les plus fréquemment retrouvés sont des substances autorisées : pyrimiphos-méthyl, chlorpyriphos-méthyl, iprodione, carbendazime et imazalil.

Pour 1/283 pesticides recherchés, le diméthoate, le risque ne peut être écarté d’effet sur la santé humaine.

Pour 9/283 pesticides recherchés, le risque ne peut être évalué en raison de la sensibilité insuffisante des méthodes analytiques. »

Source documentaire :

EAT2 est une enquête de l’alimentation totale réalisée sur fonds publics par l’ANSES en 2006-2007 afin de mesurer l’exposition des consommateurs à 445 contaminants potentiels de l’alimentation

Date de rédaction :

Décembre 2018

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08.02.R07 : Limites de qualité de l’eau de boisson, selon la Directive européenne 98/83 et le décret 2001-1220

L'opinion répandue : 

Les normes de qualité de l’eau de boisson montrent une très faible tolérance à la présence de substances phytopharmaceutiques ce qui confirme la dangerosité de ces dernières et incite à renforcer les normes de qualité.

L'analyse de l'Académie :

 La surveillance de la qualité des eaux de boisson porte sur les points suivants :
Recherche prioritaire de bactéries (ex : Escherichia coli) pouvant entrainer des maladies (ex: gastro-entérites...) chez le consommateur de l’eau ;
Mesure de l’agressivité, en particulier pour les eaux très peu calcaires pouvant entrainer une corrosion des canalisations métalliques (plomb, cuivre…) ;
Connaissance de la teneur en fluor : un apport modéré de cet oligo-élément naturellement présent dans l’eau est bénéfique pour la santé et un apport complémentaire parfois nécessaire ;
Surveillance des nitrates provenant de la dégradation des composés d’origine végétale, animale ou humaine mais aussi des fertilisants minéraux ou organiques des cultures. La teneur doit être inférieure à 50 mg/litre. Leur dangerosité au-delà de ce seuil est contestée par des études récentes;
Pour l’ensemble de ces composés, la concentration maximale acceptée est basée sur des études toxicologiques : il s’agit de la concentration maximale sans effet sanitaire, même si le consommateur s’abreuvait toute sa vie avec de l’eau à cette concentration.
Les produits de protection des cultures (pesticides) : pour que l’eau soit considérée de qualité, leur concentration individuelle ne doit pas dépasser 0,1 µg/litre qui est souvent la limite de détection analytique et ensemble, 0,5 µg/litre. Ces valeurs ne dépendent pas de la toxicité des produits. Si une substance dépasse 0,1 µg/litre, cela ne signifie donc pas que l’eau est dangereuse pour la santé. Une valeur sanitaire, la Vmax, est fixée à partir de l’évaluation réelle du risque selon les recommandations de l’Anses (agence nationale de sécurité environnement-santé). Elle est toujours très supérieure à 0,1 µg/litre (par exemple dans le cas du glyphosate, elle est de 900 µg/litre, soit 9000 fois la norme européenne).  Il arrive encore assez fréquemment  que la norme européenne de 0,1 µg/L soit dépassée, mais les concentrations observées sont toujours très inférieures aux Vmax

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08.02.R08 : L’ergot et ses alcaloïdes

Opinion répandue...
« Au Moyen-Age, le mal des ardents ne concernait que le seigle ; cette maladie a disparu de nos jours. » 
Notre analyse
     L’ergot est un champignon qui parasite le seigle, mais parfois d’autres céréales. Il remplace une partie des grains atteints par des sclérotes porteurs d’alcaloïdes très toxiques. Après moisson, le criblage du grain permet de réduire nettement la proportion des sclérotes de grande taille dans les lots commercialisés, mais ne suffit pas à éliminer les organes de petite taille et leurs fragments qui contaminent ensuite les farines et les aliments qu’elles servent à confectionner.
     Afin de préserver la santé des consommateurs, la Commission européenne a voté des textes de plus en plus contraignants, dont la dernière version est applicable au 1er juillet 2024 (sous réserve).
     Pour l’alimentation animale, la teneur maximale en sclérotes d’ergot a été fixée à  1 g/kg dans les céréales non moulues.
     Pour les semences, on tolère toujours 3 sclérotes ou fragments de sclérotes par  500 g de semences certifiées et seulement 1 sclérote ou fragment de sclérotes pour 500 g de semences de base.
 

Fiche téléchargeable au format PDF, ci-dessous :

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