La section 3 « Élevage » porte son attention sur toutes les espèces d’intérêt zootechnique, terrestres ou aquatiques, leur production et le devenir des produits et co-produits des élevages. Pour cela, elle s’informe des évolutions techniques, organisationnelles et socio-économiques de chacune des filières et de leurs interactions. Les travaux de la section reposent sur les connaissances scientifiques et de terrain qui contribuent à penser l’animal d’élevage de demain (nutrition, physiologie, génétique, santé, comportement, sensibilité…), les systèmes d’élevage (gestion, organisation du travail, combinaison des productions, impact environnemental…) et les métiers de l’élevage.
La section 3 associe des membres aux profils divers, issus des secteurs professionnels et scientifiques. Sa mission est de faciliter les échanges, dans la section, au sein de l’Académie et à l’extérieur avec le monde agricole, la puissance publique et la société en général, afin de porter au débat public des éléments de connaissance et d’appréciation des systèmes d’élevage et de leurs transformations. Il s’agit d’éclairer les choix permettant de répondre aux besoins en produits d’élevage et aux enjeux sociétaux, minimisant les impacts négatifs et maximisant les bénéfices.
L’élevage occupe une place majeure dans l’agriculture française. Il concerne près d’une exploitation agricole sur deux et assure plus de 50% des emplois agricoles directs. Insérés dans des contextes territoriaux, environnementaux et sociaux variés, les systèmes d’élevage doivent être très divers. Il n’y a pas de « modèle » unique.
Les produits de l’élevage ont une contribution indispensable à la nutrition humaine, dans le cadre de régimes alimentaires équilibrés et variés. Ils participent à la richesse de notre patrimoine gastronomique. Ils entrent dans l’alimentation des animaux de compagnie. L’élevage fournit aussi des coproduits utilisés dans diverses industries (cuir, peaux, laine, plumes, graisse, gélatine…).
L’élevage met en valeur des territoires qui, sans lui, deviendraient des déserts économiques et sociaux. Par la consommation de matières premières non valorisables en alimentation humaine et par l’utilisation des effluents des animaux comme engrais, l’élevage contribue au bouclage des cycles biologiques et permet d’utiliser moins d’énergie fossile. En lien avec l’élevage des ruminants, les prairies sont des éléments forts du paysage, des hotspots de biodiversité et des capteurs de carbone. Ainsi, l’élevage est nécessaire à la transition agroécologique de l’agriculture française.
Mais, dans notre pays, il est confronté à des difficultés économiques, démographiques, voire politiques, qui réduisent l’autosuffisance et favorisent les importations. Les métiers de l’élevage sont en pleine évolution, les conditions de leur exercice (pénibilité, rémunération, reconnaissance…) constituant des enjeux majeurs. De plus, certains systèmes sont mis en cause pour leurs impacts sur l’environnement et les ressources communes, une organisation territoriale déséquilibrée, les risques infectieux, zoonotiques et d’antibiorésistance, une attention insuffisante portée à la sensibilité et au bien-être des animaux…
L’avenir de l’élevage est ainsi interrogé dans le cadre des transitions en cours. Des évolutions sont nécessaires. Porteur de solutions pour l’agroécologie et une agriculture et des systèmes alimentaires plus durables, l’élevage doit contribuer à l’atténuation du changement climatique, à la protection de la biodiversité, à la restauration de la qualité des écosystèmes et prendre en compte des demandes de la société vis-à-vis des modes d’élevage et de la protection animale. Dans le même temps, il doit s’adapter au changement climatique et contribuer à une agriculture plus efficiente et à une alimentation diversifiée et équilibrée.
L’ambition de la section 3 est, en collaboration avec les autres sections, de contribuer à dessiner un avenir pour les éleveurs et les activités d’élevage, dans un contexte international de concurrence et d’insécurité qui restent fortes.
Mots-clés : techniques et systèmes d’élevage, produits animaux, filières et métiers territoires, environnement, bien-être animal, acceptabilité sociale, adaptation, atténuation, diversité, agroécologie