Séance proposée par la section 4 en concertation avec la section 10,
coordination : MF CHEVALIER-LE GUYADER, JP JESSENNE, MC MAUREL, (Section 4) et JM SÉRONIE (section 10).
Les diversités ce sont d’abord celles mêlées des conditions « naturelles » et des histoires (des avatars tardifs des régimes féodaux aux formes variées d’exploitation familiale en passant par les expériences collectivistes). La diversité fut aussi souvent une hétérogénéité sociale de ceux qui vivent d’agriculture, une hétérogénéité que le terme de paysannerie ou l’opposition réductrice entre grandes et petites exploitations ont régulièrement occultée. La diversité c’est encore celle des évolutions environnementales et des paysages notamment en relation avec les structures foncières, les pratiques agricoles ou les productions. Notons que cette diversité est souvent donnée comme une caractéristique de la France et qu’elle constitue un facteur de complémentarité des ressources donc de sécurité alimentaire, enjeu jamais démenti.
Or depuis plusieurs décennies, ces diversités semblent mises en cause par un phénomène aux multiples facettes et différemment nommé ; en laissant pour la séance la discussion sur les termes, nous privilégierons « agriculture de firme ». pour rendre compte d’une évolution qu’on peut résumer à quatre traits principaux : 1) l’intégration des exploitations agricoles à un réseau économique multiforme et plus ou moins étendu ; 2) la transformation des exploitations agricoles en entreprises polyvalentes , souvent de plus en plus grandes en superficie, avec des statuts fonciers et juridiques complexes 3) Le relâchement fréquent du lien entre l’exploitation agricole, les structures familiales et le terroir villageois ; 4) La mondialisation avec ses avantages et ses nouvelles difficultés alimentaires ou environnementales.
Des questions cruciales s’en trouvent posées : Que va-t-il rester de ces diversités? Ces mutations induisent-elles aussi inévitablement l’effacement de la pluriactivité ou de l’exploitation familiale et l’augmentation poursuivie des superficies et des champs d’activités des entreprises agricoles restantes ? Quelles sont les implications sur les conditions de vie dans les mondes ruraux ? Dans quelle mesure ces évolutions affectent-elles l’accès aux ressources alimentaires ?
Sans prétendre répondre globalement à ces questions, nous espérons restituer la complexité des processus en cours et des possibles dans une démarche qui conjugue l’étude du cas français, un contrepoint sur un exemple du sud-est asiatique et une vue internationale.
Cliquer sur les photos pour les voir en entier.
Diversités et évolution agricole ? importance historique, figures multiples et équivoques