Résumé : Ce que nous appelons nature est une co-construction entre des processus spontanés
et les activités humaines qui ont modifié les systèmes écologiques dans lesquels nous vivons et
qui nous fournissent des ressources et des services au travers d’un certain nombre d’usages.
Pourtant nos programmes de restauration écologique agissent comme s’il existerait une
nature vierge et intrinsèque que nous devrions préserver comme telle des exactions de
l’homme. Différents groupes de pression (militants, scientifiques, usagers) essaient chacun
d’imposer leur point de vue sur ce que devrait être la nature, en proposant une démarche
essentiellement sectorielle, centrée sur l’objet nature, et sur la base de discours alarmistes.
La composante sociale des relations homme-nature est marginalisée par ces groupes de
pression, alors que les citoyens ont des attentes et un vécu bien différents. En particulier s’ils
apprécient la nature, ils ont aussi appris à s’en méfier et à lutter contre les éléments naturels
et les espèces qui nuisent à leur bien-être. On engage ainsi le pays dans une politique
environnementale jacobine, sectorielle, et virtuelle qui fait fi des particularités locales (la
contingence), de la gouvernance (participation des citoyens), et de la prospective (regard sur
le futur dans un monde qui change).
Mots clés : approche systémique, biodiversité, nature hybride, paysages, politiques de
conservation et de restauration, prospective, systèmes anthropisés
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Potentiel de la science, Protéger la nature ? Oui, mais laquelle ?
28/09/2017