Thématiques des Notes de l'Académie

Un faisceau de commémorations pour des démocraties éclairées
Alors que la vaccination contre le covid rencontre des résistances, alors que la parole des scientifiques est mise -par des idéologues- au même rang que des discours d’opinions, alors que l’on oublie que les sciences de la nature n’ont pas d’intérêts financiers ni idéologiques, nous devons protéger nos démocraties, et notamment par une réconciliation du public avec une science dont il est bien éloigné.
A ce titre, la commémoration du bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur a été une excellente occasion de rappeler les avancées des sciences, des technologies et des techniques auxquelles Pasteur a contribué, s’inscrivant dans une lignée remarquable de savants à qui nous devons nombre de nos idées actuelles. Nombre de collègues se sont mobilisés pour expliquer à des publics variés les travaux de Pasteur.
Il fallait replacer ses recherches dans le contexte de son époque où la chimie commençait à comprendre vraiment ce que sont atomes et molécules et où la biologie explorait les fermentations. Il fallait aussi comprendre le cheminement de la pensée de Pasteur et la cohérence de ses travaux si divers. Comment et pourquoi ce chimiste qui a consacré sa thèse à la dissymétrie moléculaire se lance -t-il dans l’étude des fermentations, ce qui l’amène à la microbiologie des aliments ? Puis il doit accepter des recherches sur la maladie du ver à soie ; il est ainsi entraîné vers l’étude des agents pathogènes des animaux, maladies contre lesquelles il invente des vaccins en atténuant le microbe. Sa méthode de travail alliait l’usage du microscope, de la statistique et surtout l’observation, avec une réelle opiniâtreté jusqu’à la résolution du problème. Son audience peut être estimée à partir de la souscription pour la création de l’Institut Pasteur en 1886-90. Même si quelques étrangers souscrivent, l’essentiel provient des élites parisiennes et des régions où les travaux de Pasteur étaient déjà mis en application. Sa réputation internationale s’est accrue ensuite.

Certains de nos collègues ont cherché à dépasser les discours hagiographiques, pour bien identifier les apports de Pasteur.