Professeur honoraire de l'École nationale supérieure agronomique de Montpellier
Pierre GRIGNAC
(1926 - 2014)
Il était correspondant national de l’AAF depuis 1982, rattaché à la section 1 « Productions végétales ».
Pierre Grignac est décédé le 16 décembre 2014 à Montpellier dans sa 88ème année et a été inhumé à Saint Chély d'Aubrac (Aveyron) son village natal.
Titulaire du diplôme d’Ingénieur agricole de l’Ecole nationale supérieure agronomique de Montpellier (ENSA.M), il a réalisé toute sa carrière dans cet établissement.
Recruté comme assistant à la chaire d’Agriculture en 1951, il a soutenu sa thèse en 1965 à Toulouse, puis a été nommé professeur titulaire de la chaire de Phytotechnie, à la suite d’Amédée Cotte, jusqu’à sa retraite en 1988. Pendant presque quarante années, il fut un enseignant très apprécié de générations successives d’élèves ingénieurs en agronomie et amélioration des plantes. Outre ces formations, Pierre Grignac a développé avec ses jeunes collaborateurs la thématique des systèmes agronomiques à base de céréales et de légumineuses à graines en région méditerranéenne.
Pierre Grignac a réalisé ses recherches dans le cadre de l’ENSAM/La Valette et de la station de génétique et amélioration des plantes INRA de Montpellier/Melgueil dont il fut le directeur de 1983 à 1986. Il a été le pionnier de l’amélioration du blé dur et a contribué à l’accroissement de sa production en France qui est devenu un pays exportateur. Il a créé les premières lignées demi-naines françaises par l’introduction d’un gène de nanisme transféré du blé tendre au blé dur. La première nouveauté européenne fut la variété Durtal, suivie de Tomclair, de co-obtentions avec des établissements privés de sélection, et de variétés pour le Maroc. Avec Victor Desprez et Pierre Feillet, ils ont fédéré les acteurs de la filière blé dur, à l’origine de la création du GIE blé dur constitué avec l’INRA, les obtenteurs et les industriels, afin de répondre au cahier des charges des semouliers et des pastiers. Ce que l’on connaît moins, c’est le travail de sélection qu’il a mené sur le blé tendre en créant plusieurs variétés adaptées aux conditions environnementales du sud de la France. Il a aussi contribué à des études originales sur le progrès génétique chez le blé tendre, montrant le rôle important des gènes de demi-nanisme.
Homme de terrain érudit, d’une grande simplicité et d’une grande disponibilité avec tous ses interlocuteurs, Pierre Grignac a contribué à la formation de plusieurs générations d’agronomes des systèmes de culture céréaliers méditerranéens et à la promotion du blé dur, une espèce considérée comme mineure en France.
André CHARRIER et André GALLAIS