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N°53 - avr 2020

53
04/2020

Le Mensuel

N°53 / Avril 2020

ÉDITORIAL

Anna Samoyloya - Unsplash

Partager et transmettre le savoir

La plupart des articles de ce nouveau numéro du Mensuel ont été rédigés avant le développement du Covid19. Son dossier central est consacré à la bio-économie, qui, reposant sur la photosynthèse, offre à nos sociétés les perspectives d’un avenir plus durable.

Or, depuis plusieurs semaines, nous sommes tous confrontés à la menace d’une épidémie de grande ampleur.

Dans ces circonstances, l’Académie d’agriculture de France reste mobilisée, avec l’ensemble des instances scientifiques, sur tous les aspects liés à la santé globale, végétale, animale et humaine.

Certes, nous avons dû renoncer au cours de ces dernières semaines à l’organisation de plusieurs colloques et séances publiques. Cependant, avec l’appui des intervenants et des animateurs, leur contenu fera l’objet de synthèses et de comptes rendus avec de nouvelles informations à suivre sur le site internet de l’Académie.

L’actualité quotidienne nous rappelle chaque jour que la recherche est vitale pour faire face aux enjeux environnementaux et sanitaires.

Pour avancer, les scientifiques de multiples disciplines ont besoin d’échanger sur l’avancée des connaissances et de confronter leurs expériences.

C’est ainsi que partager et transmettre le savoir est l’ambition permanente de notre académie dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement.

C’est collectivement que nous ferons face.

Le Bureau de l’Académie d’agriculture de France

DOSSIER BIO-ÉCONOMIE

Anna Samoyloya - Unsplash

L’Académie d’agriculture s’implique dans la bio-économie

Érigée en stratégie nationale par plusieurs pays de l’Union européenne dont la France en 2017, la bio-économie est rapidement devenue un maillon indispensable des transitions agricole, alimentaire, énergétique, et donc globalement de la transition écologique.

Economie de la photosynthèse et plus largement du vivant, donc du carbone renouvelable, elle se caractérise par un recours à la biomasse, agricole, forestière, aquatique et marine, mais aussi à celle des déchets organiques, comme matière première à destination de l’énergie, de la chimie, des matériaux bio-sourcés et de l’alimentation. Elle permet de diminuer l’utilisation de carbone fossile et donc de réduire la production de gaz à effet de serre.

L’Académie d’agriculture de France est particulièrement attentive à son développement et s’implique dans le suivi de son évolution, et de ses impacts techniques, économiques et sociétaux sur le monde agricole, l’alimentation et l’environnement.

Elle a ainsi déjà consacré plusieurs séances publiques à des questions relevant de la bio-économie : les nouvelles utilisations des plantes à fibres (2011), le devenir des déchets animaux (2011), les biocarburants (2013), la bio-économie et le carbone vert (2015), la méthanisation agricole (2016), les protéines végétales (2016), le bois dans la construction (2017), les produits du futur à base de bois (2017), le bois énergie (2018).

Des membres de l’Académie se sont aussi investis dans l’écriture d’articles (voir « Potentiels de la science »), d’un ouvrage sur « Les végétaux, un nouveau pétrole », et l’organisation d’un colloque en 2018 sur « l’agriculture dans la bio-économie, quelle biomasse pour quels produits bio-sourcés ? ».

Aujourd’hui, nous vous proposons un dossier constitué de quatre articles de spécialistes, dont nous présentons des extraits importants sur :

  • « Les enjeux de la bio-économie » par Claude Roy, membre de l’Académie d’agriculture,
  • « La bio-économie au service des transitions » par Jérôme Mousset et Emilie Machefaux, service Forêt, Alimentation et bio-économie de l’ADEME,
  • « Les protéines végétales, une réponse aux défis environnementaux et nutritionnels » par Christophe Rupp-Dahlem, directeur affaires publiques de la société Roquette,
  • « Pour un mariage réussi de l’agriculture et de la bio-économie » par Dominique Dutartre, président d’honneur du pôle de compétitivité Industries et Agro-Ressources (IAR).

Nous vous souhaitons une bonne découverte de tous ces thèmes essentiels qui vont composer notre futur.

Daniel-Eric Marchand, Vice-Trésorier de l’Académie d’agriculture de France

LES ENJEUX DE LA BIO-ÉCONOMIE

par Claude Roy (extraits)

Claude Roy est fondateur et président du club des bio-économistes

Ingénieur agronome, il a été directeur de l’ADEME (1998-2004), puis coordonnateur interministériel pour la valorisation de la biomasse (2005-2008).

Il est l’auteur des livres : « Les triples A de la bio-économie » et « La bio-économie : de la photosynthèse à l’industrie, de l’innovation au marché ».

Claude Roy est membre de l’Académie d’agriculture de France.

Les textes ci-dessous sont extraits du dossier réalisé par Claude Roy

> Lire les articles

Bio-économie : de quoi parle-t-on ?

Après deux siècles de règne des ressources et des énergies fossiles, nous devons faire face, pour les prochaines décennies, à un contexte nouveau et à des défis sans précédent : croissance et vieillissement de la population mondiale, réchauffement climatique, disponibilité en eau et en terres, suffisance alimentaire, raréfaction des réserves d’hydrocarbures…

Dans un tel contexte, la mise en valeur efficace et durable des terres agricoles et des forêts réapparaît comme essentielle, tout comme le sont, en aval, les « filières du vivant ».

Car ces filières renouvelables de « l’économie de la photosynthèse » contribuent aux principales solutions qui nous permettent de faire face dès à présent aux besoins fondamentaux de nos sociétés et au défi climatique…

Vers un monde fini

Nous étions un milliard d’habitants sur terre en 1800, trois milliards en 1960, six milliards en 2005 et l’on s’achemine vers dix milliards en 2050. Et le développement de la consommation va de pair avec celui de la démographie, avec la croissance et avec nos changements de comportements.

Dès lors, plusieurs défis majeurs s’annoncent, à commencer par celui des ressources en eau et de leur répartition.

Mais dès le milieu de ce siècle, il faudra également faire face au problème de la suffisance alimentaire mondiale. On comptait en effet, dans le monde, 0,5 hectare de surface cultivée par habitant en 1950, 0,4 ha en 1970 et 0,3 ha en 1990, alors que se profile un seuil de seulement 0,1 ha/habitant vers 2050.

L’enjeu alimentaire mondial est donc bien quantitatif, avant d’être qualitatif !

Les points d’appui de la bio-économie

La France a été le premier pays en Europe à adopter une stratégie bio-économique, lancée dès le début des années 2003 – 2005, avec un plan biocarburants, un plan biocombustibles et un double plan chimie de végétal et biomatériaux.

Ainsi, les points d’appui de la bio-économie sont :

- l’accès aux bio-ressources : bio-déchets, lignocellulose, amidons, sucres, acides gras…,

- l’accès aux marchés : biofertilisants, biomatériaux et composites, chimie du végétal, biocombustibles, biocarburants…,

- le niveau de compétitivité : prix du pétrole, prix conventionnel du carbone, prix agricoles, contexte économique, réglementation et polémiques…,

- la valorisation des externalités socio-économiques positives : création nette d’emplois, maîtrise des émissions de carbone, économie de devises, atténuation des risques…,

- les supports territoriaux : emplois non délocalisables, économie circulaire, logistique, critères de durabilité…

Les issues de secours

Nous ne disposons que de trois « issues de secours » possibles sur terre pour tenter de prévenir le danger climatique et pour agir : la sobriété, l’économie du renouvelable et la séquestration du carbone.

La bio-économie ouvre massivement les portes de chacune de ces trois « issues de secours ». Les filières bio-sourcées sont en effet un modèle de sobriété d’abord, grâce à l’énergie du soleil absorbée par la photosynthèse. Elles valorisent des bio-ressources renouvelables. Elles développent enfin, par nature, des « puits de carbone » considérables, dans les champs et les forêts, dans les sols et dans les bio-produits.

Mais vouloir être pleinement « durable », c’est aussi assumer l’obligation de mettre en valeur efficacement et quantitativement nos bio-ressources : agriculture, sylviculture, aquaculture, bio-déchets…

Un bouquet de bio-filières

Pour aborder tous les défis qui précèdent, les marchés de la bio-économie sont extrêmement variés, interdépendants et systémiques. Huit filières clé structurent principalement l’économie bio-sourcée en France :

- les matériaux traditionnels : bois-matériau, pâtes et papiers, panneaux et bois reconstitués, textile, caoutchouc, peausserie… et leurs filières de recyclage : vieux papiers, bois de récupération… constituent le socle principal de la valorisation non alimentaire de la biomasse,

- les « néo-bio-matériaux » : bio-plastiques, bio-composites fibreux qui sont appelés à concurrencer des matériaux conventionnels très consommateurs d’énergie « grise » pour leur fabrication (plastiques, acier, aluminium, fibres minérales, enduits et même béton…),

- les « bio-molécules » de la chimie du végétal (cosmétiques, solvants, lubrifiants, tensioactifs, intermédiaires chimiques…) qui viennent diversifier les filières chimiques du vivant (savonnerie, amidon, pharmacie, chimie fine…),

- les biocarburants qui sont issus de la transformation thermochimique ou biotechnologique de la biomasse agricole : betteraves, céréales, oléagineux, canne à sucre… et bientôt celle de la cellulose,

- la chaleur d’origine biomasse produite pour les besoins domestiques (bois bûche, plaquettes et pellets), pour les collectivités (réseaux de chaleur) ou pour l’industrie,

- l’électricité d’origine biomasse, « sous-produit » de la chaleur et de la vapeur ou du biogaz,

- le gaz de méthanisation (ou biogaz), issu de la fermentation de sous-produits et d’effluents organiques, qui peut être valorisé en chaleur, en électricité, en gaz combustible ou en

biocarburant. Les sous-produits de méthanisation peuvent être valorisés pour la structuration et la fertilisation des sols.

- les engrais et les amendements organiques (biofertilisants) qui méritent d’être améliorés, normalisés et vulgarisés.

LA BIO-ÉCONOMIE AU SERVICE DES TRANSITIONS

par Jérôme Mousset et Emilie Machefaux (extraits)

Une contribution forte de la bio-économie

Les différents travaux de prospective de l’ADEME et autres organismes montrent que l’atteinte des objectifs de la transition écologique et énergétique inscrits dans la « loi transition énergétique pour une croissance verte » ne pourra se faire sans une contribution forte de la bio-économie.

La bio-économie apporte un éventail de solutions indispensables et originales à la transition écologique de la société. L’objectif de neutralité carbone en 2050 réaffirme le rôle de ce secteur.

La bio-économie n’est pas une nouvelle activité, mais plutôt une volonté d’aborder ce secteur dans sa globalité. Elle se trouve en effet à la croisée de multiples enjeux alimentaires, énergétiques, climatiques et de biodiversité, ce qui nécessite une approche systémique et la recherche systématique d’équilibre entre ces différentes dimensions.

Les textes ci-dessous sont issus du dossier réalisé par Jérôme Mousset, chef du service Forêt, Alimentation et Bioéconomie de l’ADEME, et Emilie Machefaux, cheffe adjointe de ce service.

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Quelles sont les ressources disponibles ?

Les ressources biomasses disponibles pour la bio-économie sont de quatre types :

les biomasses agricoles (cultures, résidus, effluents d’élevage, bocage…), les biomasses forestières (bois d’œuvre, bois d’industrie, bûches, plaquettes, menus bois, connexes et déchets…), les bio-déchets (co-produits des industries agro-alimentaires, déchets des collectivités…, les productions aquacoles (algues…).

Si la biomasse est effectivement une ressource renouvelable, elle reste néanmoins limitée dans sa quantité. La connaissance fine de la ressource disponible dans les territoires est donc indispensable à l’évaluation du potentiel de développement de la bio-économie dans les territoires.

La biomasse énergie

La biomasse est une énergie renouvelable utilisée depuis longtemps notamment chez les particuliers. Elle représente aujourd’hui 55% des énergies renouvelables.

La biomasse permet aujourd’hui de produire toute forme d’énergie : de la chaleur, du gaz avec les installations de méthanisation, des carburants alternatifs et de l’électricité.

Pour l’ADEME, le développement de la chaleur renouvelable ne peut pas se faire à n’importe quelle condition.

Sa stratégie consiste à développer une chaleur à haute valeur environnementale. Par exemple, pour le bois énergie, la qualité de l’air et la mobilisation de la biomasse sont des enjeux importants pris en compte dans le Fonds chaleur.

Le Fonds chaleur s’adresse aux collectivités et aux entreprises. Il a pour objectif d’aider au financement des installations produisant de la chaleur renouvelable et des réseaux de chaleur liés à ces installations.

Les produits bio-sourcés

Les produits bio-sourcés sont des produits partiellement ou entièrement issus de biomasse. Ces produits apparaissent désormais comme incontournables dans les politiques publiques. La « loi transition énergétique pour une croissance verte » (LTECV) considère que certains produits bio-sourcés ont un impact positif d’un point de vue environnemental et préconise un recours accru à leur emploi.

Les différents retours d’expérience de l’ADEME permettent de décrire les caractéristiques des produits bio-sourcés les plus bénéfiques pour l’environnement.

Les avantages des produits bio-sourcés peuvent concerner le stockage de carbone atmosphérique au cours d’une longue période (bois matériaux…), l’allègement permettant de diminuer certaines consommations à fort impact (panneaux pour l’automobile…), la diminution de la toxicité de molécules et produits (tensioactifs…), le compostage ou la biodégradabilité pour des produits actuellement à usage perdu (crèmes solaires, lubrifiants agricoles), …

Le stockage du carbone dans les sols et les arbres

L’ADEME et le ministère en charge de l’agriculture ont commandité à l’INRA une évaluation du potentiel et du coût de l’augmentation du stockage de carbone dans les sols par des pratiques agricoles et sylvicoles adaptées.

Les résultats donnent un potentiel de stockage additionnel de l’ordre de 31 millions de tonnes équivalent CO2 par an d’ici 2050.

Ce potentiel est principalement lié à la généralisation des couverts en interculture et à l’extension de l’agroforesterie sur près de 5 millions d’hectares. L’étude montre également l’enjeu de la préservation des prairies permanentes et d’une gestion durable des forêts.

Concernant la séquestration de carbone dans les arbres, en plus de la protection et l’évitement de la dégradation des forêts, des actions à promouvoir concernent la restauration des forêts dégradées, la conversion de systèmes de taillis en futaie, la promotion de zones de protection, le boisement des terres dégradées ou terres agricoles délaissées et la promotion de l’arbre hors forêt (haie, agroforesterie, boisement de zone urbaine, corridor écologique…)

L’alimentation durable

Avec un quart de l’empreinte carbone des Français, l’alimentation constitue le premier poste des émissions de CO2 devant le transport ou le logement.

L’évolution de nos systèmes agricoles et alimentaires est une condition de l’atteinte de la neutralité carbone. Elle pose la question des modes de production sur toute la chaîne alimentaire, des régimes alimentaires, des modes d’approvisionnement, des modes de transformation, des habitudes alimentaires, des relations entre consommateurs et producteurs, et concerne l’ensemble des acteurs.

Il est attendu une réduction des impacts de l’alimentation de l’ordre de 50% à l’horizon 2050 avec par ailleurs une meilleure prise en compte des enjeux sanitaires.

LES PROTÉINES VÉGÉTALES, UNE RÉPONSE AUX DÉFIS ENVIRONNEMENTAUX ET NUTRITIONNELS

par Christophe Rupp-Dahlem (extraits)

Le végétal au cœur des assiettes

Notre monde change et nous en sommes responsables !

Les experts nous alertent aujourd’hui sur la nécessité de diviser par deux nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.

Dans le même temps, notre population va passer de sept à dix milliards d’habitants en 2050… Ceci impliquera des besoins nutritionnels accrus en protéines animales et en protéines végétales, non seulement pour les pays émergents mais aussi pour les Européens et les Américains qui placent de plus en plus le végétal au cœur de leur assiette.

Christophe Rupp-Dahlem, Directeur des Affaires publiques du Groupe Roquette

Les textes ci-dessous sont issus du dossier réalisé par Christophe Rupp-Dahlem

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La protéine de blé

Roquette a placé depuis de nombreuses années les protéines végétales au centre de sa stratégie.

Jusque vers les années 2000, la protéine de blé (gluten de blé) était la plus connue. C’est une protéine qui est à la fois fonctionnelle, du fait de ses propriétés viscoélastiques, et de haute qualité nutritionnelle.

Aujourd’hui, son débouché principal est l’alimentation animale (aquaculture et alimentation des animaux domestiques) devant les utilisations en alimentation humaine.

La protéine de pois

Depuis plus de 10 ans, Roquette développe des ingrédients nutrition-santé à partir de protéines de pois. La protéine de pois est fortement appréciée pour son profil nutritionnel, ses propriétés émulsifiantes et sa capacité à être travaillée et à former des fibres.

Pour l’industrie alimentaire, la protéine de pois est une source de protéines végétales nourrissante et facile à digérer dont la teneur en acides aminés est proche de celle de la protéine idéale selon les recommandations de la FAO et de l’OMS.

Riche en lysine, elle est tout à fait complémentaire des protéines de céréales.

Des bénéfices environnementaux significatifs

Au-delà des excellentes qualités fonctionnelles et nutritionnelles de la protéine de pois, la culture du pois procure des bénéfices environnementaux significatifs : le pois, comme les autres légumineuses, a la capacité de fixer l’azote de l’atmosphère dans le sol et ainsi de limiter la quantité d’engrais pour la culture suivante dans la rotation.

En 2015, l’INRA a chiffré cette réduction à 11% en énergie et 14% en gaz à effet de serre. L’introduction de pois dans les pratiques culturales est donc un moyen d’augmenter la résilience au changement climatique.

Une stratégie nationale sur les protéines végétales

L’adoption du Plan Protéines européen fait partie de la stratégie « de la fourche à la fourchette » de la nouvelle Commission Européenne.

Le gouvernement français a aussi lancé en 2019 une large concertation en vue d’une stratégie nationale sur les protéines végétales.

Les protéines ont enfin été retenues par plusieurs régions françaises comme filières d’importance : Hauts-de-France, Grand Est, Normandie, Nouvelle-Aquitaine…

De nombreuses actions sont déjà en cours telles que :

- La réorientation de la production agricole française pour intégrer plus de légumineuses dans la rotation,

- L’implication des consommateurs dans cette révolution alimentaire qui équilibre davantage les protéines végétales et animales dans les menus tout en gardant le plaisir et l’art de cuisiner, véritable pilier de la culture française.

POUR UN MARIAGE RÉUSSI DE L'AGRICULTURE ET DE LA BIO-ÉCONOMIE

par Dominique Dutartre (extraits)

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La vocation première de l’agriculture

Il faut, d’entrée de jeu, affirmer avec force que la vocation première de l’agriculture est et sera toujours de fournir à la société une alimentation saine issue de systèmes de production appropriés minorant les impacts sur les milieux naturels et favorisant la biodiversité.

Oublier la priorité alimentaire sera prendre le risque, à terme, d’un rejet sociétal de la bioéconomie.

Donner toute sa place à l’alimentaire dans la bioéconomie est, au contraire, un gage de réussite et de resserrement du lien social entre agriculture et société.

Dominique Dutartre, président d’honneur du pôle de compétitivité industries et Agro ressources

> Lire les articles

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Des formes nouvelles d’agriculture périurbaine

Des formes nouvelles d’agriculture vont se développer en périphérie urbaine pour répondre aux attentes de nos concitoyens en matière alimentaire et environnementale.

Le projet « de vallée heureuse » (happy vallée) entre Roissy et Paris est de ce point de vue très intéressant. Ce projet imagine une nouvelle manière de vivre, de travailler, de circuler, de se nourrir et de consommer en Île-de-France. Fondé sur la recherche agronomique et agro-écologique, il a l’ambition de faire la démonstration de l’apport de la bio-économie en matière de cadre de vie, d’alimentation et de santé, tout en créant de l’emploi et du lien social.

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Une bio-économie territorialisée

Un mariage réussi entre agriculture et bio-économie réside dans le fait que la bio-économie doit être territorialisée autour de bio-raffineries s’approvisionnant dans des territoires de proximité et créant une activité et des emplois sur les territoires ruraux.

Il conviendra de définir des priorités car les ressources ne seront pas infinies…La création de valeur pourrait être un critère pertinent de choix. Il faudra alors compléter la valeur des biens produits par une estimation des services écosystémiques comme, par exemple, la fixation de carbone par le sol.

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La méthanisation

La méthanisation peut permettre une production énergétique de gaz et de chaleur tout en assurant une restitution de matières organiques au sol par les digestats.

Une partie des fournitures au méthaniseur pourra provenir de cultures intermédiaires à valorisation énergétique qui assureront une couverture des sols en interculture, et amélioreront la fertilité des sols en favorisant l’activité biologique.

Sur un plan territorial, on pourrait utilement associer des éleveurs et des producteurs de grandes cultures pour tirer les synergies d’un méthaniseur collectif.

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Une bio-économie durable

Innover pour une bio-économie performante et durable, c’est d’abord développer la recherche pour améliorer la durabilité des systèmes productifs car la ressource pèse d’un grand poids dans l’analyse du cycle de vie (ACV) d’un produit bio-sourcé.

Il faut donc explorer le vaste champ des bio intrants pour mieux mobiliser les ressources biologiques des écosystèmes et diminuer la dépendance aux intrants chimiques.

Il faut accélérer les recherches dans les domaines de la stimulation de défense des plantes et de la bio stimulation pour améliorer l’efficience des nutriments et accroître la tolérance aux stress abiotiques.

Cette grande mutation vers moins de chimie et davantage d’agronomie et de biologie nécessitera de revisiter les modalités d’élaboration des itinéraires de progrès.

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RETOUR SUR UNE MISSION DE L'ACADÉMIE

Les biotechnologies au service de l’agriculture et de la biodiversité

A l’initiative de Mme Le Professeur Marta Valdez Melara de l’Université du Costa Rica, membre associée de l’Académie d’agriculture de France, et avec le concours de M. Alejandro Hernández Soto, responsable des biotechnologies pour l’Amérique centrale et les Caraïbes de la fondation Crop Life Latin America, une délégation de l’Académie s’est rendue au Costa Rica du 10 au 16 novembre 2019, sur le thème des biotechnologies au service de l’agriculture et de la biodiversité.

Nous vous présentons, ci-après, deux exposés liés à la bio-économie.

> Revivre la mission

Bioéconomie, Innovation et Développement durable

Au cours de cette mission au Costa Rica, Jean-Yves Le Déaut, député honoraire et membre de l’Académie d’agriculture de France, a présenté la nouvelle vision de la bio-économie définie par l’Union européenne en 2018 : participer à la construction d’une économie neutre en carbone, prenant en compte les limites écologiques de la bio-économie, favorisant l’économie circulaire, contribuant au développement des territoires.

Il a défini en particulier la bio-économie durable et circulaire, et décrit toutes les compétences dans ce domaine qui sont développées sur le territoire français.

Les filières lin, chanvre et miscanthus au cœur de la bio-économie

En France, les fibres des tiges du lin et du chanvre sont utilisées comme matière première pour des produits biosourcés : pièces thermo compressées, isolants thermiques souples, pièces injectées, biopolymères, bétons autoporteurs.

Les pailles de céréales, de lin oléagineux et de colza représentent un potentiel intéressant et le miscanthus, le sorgho, les ceps et sarments de vigne et les cannes de tournesol font l’objet de recherches.

Les connaissances technologiques sont les plus avancées pour le miscanthus.

L’exposé d’Alain Jeanroy, membre de l’Académie d’agriculture et président de France Miscanthus, est riche d’informations sur les filières de fibres végétales en France.

ANALYSES DE THÈSES ET COMMUNICATIONS DE RECHERCHE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire : Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses


Vous voulez écrire une communication de recherche si vos travaux présentent des résultats innovants et originaux. Vous trouverez les instructions rédactionnelles à respecter sur le site Internet de l'Académie.

> En savoir plus sur les communications de recherche

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Les actualités en matière de thèses :

Thèse de Laura Vincent-Caboud : « Semis direct sous couvert végétal sans herbicide : conception, expérimentation et évaluation conjointes d’itinéraires techniques entre praticiens et chercheurs »

Thèse analysée par Philippe Leterme, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeurs de thèse : Joséphine Peigne, enseignante-chercheure ISARA, Lyon et Christophe David, enseignant – chercheur ISARA, Lyon

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Thèse de Charlotte Henriet : « Effet d’une carence en soufre combinée à un stress hydrique chez le pois protéagineux : étude des mécanismes moléculaires mis en jeu dans les organes puits et source au cours de la phase reproductive »

Thèse analysée par Françoise Corbineau, membre de l’Académie d’agriculture de France

Co-directrices de thèse : Karine Gallardo, directeure de recherche INRAE Dijon et Vanessa Vernoud, chargée de recherche INRAE Dijon

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Thèse de Florian Claeys : « Impacts du changement climatique sur la durabilité de l’exploitation forestière en Afrique centrale »

Thèse analysée par Jacques Valeix, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Alain Karsenty, directeur de recherche CIRAD

Co-directeur de thèse : Philippe Delacote, chargé de recherche INRAE

Co-encadrants de thèse : Sylvie Gourlet-Fleury, directeur de recherche CIRAD et Frédéric Mortier, chercheur CIRAD

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Thèse de Pauline Bendjebbar : « Vers un modèle bio africain ? Trajectoires comparées d’institutionnalisation de l’agriculture bio au Bénin et en Ouganda »

Thèse analysée par Jean-Paul Charvet, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Eve Fouilleux, directrice de recherche en science politique au CNRS, rattachée au Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (LISIS)

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Thèse de Souhil Harchaoui : « Modélisation des transitions en agriculture : énergie, azote et capacité nourricière de la France dans la longue durée (1882-2016) et prémices pour une généralisation à l’échelle mondiale »

Thèse analysée par Jean-Louis Rastoin, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Petros Chatzimpiros, maître de conférences en géographie, Université de Paris

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Thèse de Camille Robert-Boeuf : « Les jardins collectifs : entre urbanisation de la campagne et agrarisation de la ville, mise en regard de l’Ile-de-France et de Kazan »

Thèse analysée par Marie-Claude Maurel, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Monique Poulot, professeur à l’Université de Paris Ouest Nanterre La Défense

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Thèse d’Alexandra Lepoutre : « Mollusques bivalves : bioindicateurs de contamination des eaux douces par les cyanotoxines microcystines et la toxine environnementale B-N-méthylamino-L-alanine (BMAA) ? »

Thèse analysée par René Lésel, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Alain Geffard, professeur de l’université de Reims – Champagne-Ardenne

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Thèse d’Adriana Galiñanes Plaza : « Propositions méthodologiques pour comprendre les effets du contexte sur l’appréciation des aliments par les consommateurs »

Thèse analysée par Pascale Hébel, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Julien Delarue, maître de conférences, AgroParisTech

Co-directeur de thèse : Laure Saulais, professeur agrégée de l’Université de Laval

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LES AVIS, RAPPORTS, POINTS DE VUE D’ACADÉMICIENS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports, Points de vue d'Académiciens et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici, pour les Avis > En cliquant ici, pour les Points de vue d'Académiciens et > En cliquant ici, pour les Notes académiques

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LES POTENTIELS DE LA SCIENCE POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

La rapidité des avancées scientifiques est actuellement considérable.

Ainsi, un groupe d'académiciens de différents horizons a pour mission d'étudier les nouvelles capacités de la science au profit de la production et de la qualité des produits, de leur conservation, mais aussi de la préservation de l’environnement.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un thème qui y est développé. Nous vous indiquons le chapitre dans lequel il est classé, pour faciliter votre accès au PDF :

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Chimie du carbone vert renouvelable

L’agriculture de demain sera-t-elle en mesure de remplacer les produits pétroliers dans les domaines de la chimie, des matériaux et de l’énergie ?

Les produits végétaux ont l’avantage d’être renouvelables, biodégradables et leur production ne contribue pas, ou peu à l’émission de gaz à effet de serre.

Cependant, pour se substituer à la pétrochimie, cette chimie verte doit encore démontrer son efficacité industrielle, économique et environnementale.

Dans ce document (de fin 2013) sont décrites les attentes concernant l’amidon, les fibres végétales (cellulose et lignine), les lipides (acides gras insolites et biocarburants), les protéines (usages alimentaires et biotechnologiques), les métabolites secondaires (caoutchouc) et les voies de recherche en cours.

Par Jean-François Morot-Gaudry et Jean-Claude Pernollet, directeurs de recherche honoraires de l’INRAE, membres de l’Académie d’agriculture

Article à consulter dans le chapitre « Utilisations non-alimentaires des organismes vivants et valorisation des déchets »

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LES ARTICLES

Des articles portent sur des sujets très précis dans les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens ou des personnalités externes présentées par un membre de la Compagnie.

Vous trouverez l'intégralité de leurs travaux > En cliquant ici

Voici, ci-après, la présentation d'un article récent :

Coronavirus, climat – Armons-nous contre les dénis de réalité

Comment aider à regarder en face la réalité matérielle qui est la nôtre, se remémorer les lois naturelles qui nous gouvernent, évaluer leurs conséquences, contraintes et opportunités, sur nos vies et nos organisations ?

Telle est la question posée par André-Jean Guérin dans un article du 20 mars 2020 de la revue Sentiers.

Il souligne en particulier que « Les volontés humaines, même regroupées dans des choix collectifs via la politique, ne peuvent rien contre les lois naturelles… Les ignorer nous vouent à en subir les contraintes ».

Par ailleurs « L’insuffisante culture scientifique des médias favorise une mise en scène des problèmes à aborder comme s’il s’agissait de faire trancher une controverse par un jury ou par l’opinion d’un public pris à témoin ».

Il cite l’idée de la création d’une haute autorité de la culture scientifique. Cette haute autorité aurait pour objectif d’accompagner le décideur public lorsqu’il est confronté à une multitude d’informations de qualités inégales sur des choix scientifiques et technologiques hautement controversés.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LA FORET ET LE BOIS EN FRANCE EN 100 QUESTIONS

L'encyclopédie "La forêt et le bois en 100 questions" est née du besoin d'une meilleure information sur la forêt française et ses enjeux. Il s’agit d'une publication collective, en 10 chapitres, sous forme de fiches, dont les rédacteurs sont des membres de l'Académie ou des experts extérieurs.

Vous trouverez l'intégralité de la publication > En cliquant ici

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LES REPÈRES

Ce sont des fiches pédagogiques très synthétiques comprenant un graphique commenté qui apporte un éclairage novateur sur un sujet concernant l’agriculture.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches > En cliquant ici

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DIFFUSION DES CONNAISSANCES

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LES QUESTIONS SUR...

Ce sont des fiches de synthèse sur des questions d’intérêt général. Elles permettent d’appréhender simplement un sujet complexe ou peu connu.

Vous trouverez l’intégralité de ces fiches > En cliquant ici

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A NOTER AUSSI...

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L’Académie d’agriculture vous propose sur son site Internet un calendrier de l’actualité de l’agriculture, de l’environnement et de l’alimentation. Ce calendrier est mis à jour avec les événements qui sont portés à la connaissance de l’Académie.

Vous trouverez ci-dessous quelques informations d’actualité :

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• L’Académie vétérinaire de France sur la crise COVID-19 « rappelle le rôle crucial de la santé et de l’alimentation… et l’intérêt d’une collaboration étroite entre médecine humaine et médecine vétérinaire pour promouvoir une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale » - communiqué du 21 mars 2020

 

• Le directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) détaille l’ensemble des règles pour mieux lutter contre le COVID-19 « Premièrement, ayez une alimentation saine et nutritive, car cela aidera votre système immunitaire à fonctionner correctement… » - Allocution du 20 mars 2020

 

• Le ministère de l’agriculture et de l’alimentation souligne, qu’en cette période de confinement, « les marchés et les halles sont tout aussi importants pour les consommateurs que les magasins, notamment pour la fourniture de produits frais ». Didier Guillaume réaffirme que « diversifier son alimentation avec des produits de saison, de la viande, du poisson, des œufs, des produits de la mer, des protéines végétales et des produits laitiers favorise le bon équilibre alimentaire et nutritionnel » - communiqué du 19 mars 2020

 

• Tribune sur les « maladies émergentes : un réseau global de recherche intégrée est nécessaire ». François Roger, épidémiologiste du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), souligne que « la prévention, la surveillance et la lutte contre ces maladies émergentes nécessitent une collaboration étroite entre les spécialistes de différentes disciplines. Ainsi, les écologues, les virologues et les épidémiologistes devraient travailler davantage ensemble à l’identification des populations animales potentiellement réservoirs de pathogènes » - Libération du 12 mars 2020

 

• Publication de la lettre du blog de veille du Centre d’études et de prospective (CEP) du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation – mars 2020

 

• Publication du rapport sur le développement de « la bio-économie bleue » du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER). Il porte sur le potentiel et les impacts environnementaux de la valorisation des bio-ressources issues des milieux aquatiques, marins et d’eaux douces - janvier 2020

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LES OUVRAGES PROPOSÉS PAR L'ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,
contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr )

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture de France ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une analyse, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

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Les végétaux, un nouveau pétrole ?

Avec les produits carbonés fossiles, l’industrie pétrolière a développé de nombreuses filières spécialisées : fibres, plastiques, huiles, additifs…

Face aux enjeux climatiques, les végétaux peuvent-ils constituer une véritable alternative durable, aussi bien pour l’énergie que pour les matériaux et autres produits dérivés du pétrole ?

Jean-François Morot-Gaudry explore toutes les nouvelles possibilités d’une chimie issue du végétal. Il en trace aussi les limites liées à l’état des connaissances, aux technologies, aux investissements, aux coûts et à l’acceptabilité par la société.

Cet ouvrage, à la fois positif et critique, est riche de connaissances, mais également de réflexions et de questions essentielles.

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EN DÉBAT...

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Post-vérité, stratégies de doute : quels impacts sur l’expertise ?

Les scientifiques doivent aujourd’hui faire face en permanence à de nombreuses désinformations (connues également sous le nom de fake news, infox ou post-vérités). Mais se développe également le doute méthodique, qui simule la science afin de retarder, voire contredire, des résultats scientifiques dérangeants.

Sur ce thème, la séance de l’Académie d’agriculture du 11 mars 2020 a permis des échanges très riches.

Dans sa conclusion, Bertrand Hervieu, ancien président de l’Académie, a évoqué la question de la construction de la confusion et de la manipulation pour des intérêts économiques ou politiques aujourd’hui renforcées par les réseaux sociaux. Il est donc nécessaire pour les comités scientifiques de faire preuve de la plus grande vigilance.

En France, l’esprit critique et l’individualité entraînent une défiance vis-à-vis de toutes les institutions, même scientifiques. L’expert est lui-même pris en étau entre les connaissances et la décision politique. L’expertise est également souvent fragilisée car pour un sujet, toutes les disciplines n’ont pas le même regard et ceci est difficile à faire comprendre à la société.

Bertrand Hervieu souligne qu’il est nécessaire de dire précisément l’avancée des connaissances et leurs limites. L’explicitation de la méthode fait partie de la crédibilité et de l’acceptabilité de l’expertise. Une démarche scientifique est par nature inachevée et il faut accepter de donner les limites de l’expertise.

A ce propos, Bertrand Hervieu cite l’historien Patrick Boucheron : « Que serait la vie dans un monde de certitudes ? ».

Cette analyse est importante dans cette crise de l’épidémie de Covid19, pour mieux comprendre le rôle des scientifiques, des comités d’experts et des politiques qui doivent s’adapter en permanence à un contexte épidémique et à des connaissances qui évoluent très rapidement.

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LES SERVICES DE L’ACADÉMIE

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Le fonds documentaire de l’Académie accessible sur Gallica

Un contrat de numérisation des principales collections de la bibliothèque de l’Académie a été passé avec la Bibliothèque nationale de France (BnF).

La collection complète jusque 2002 des Bulletins, Mémoires et Comptes-Rendus de notre compagnie depuis son origine en 1761 a été livrée à la BnF en mars 2010.

Sur les 232.000 pages confiées à la BnF (notre collection complète) 160.000 pages sont en ligne soit 69% se décomposant ainsi : 92 % pour le 18ème siècle, 79% pour le 19ème siècle et 58% pour le 20ème siècle.

La plupart des documents en ligne permettent une recherche par mot, ceci grâce à l’opération de reconnaissance des caractères.

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La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - Paris 7ème arrondissement, les salles de l'Académie d'agriculture de France peuvent être réservées pour des réunions.

Pour ce faire deux possibilités :

Réserver via notre prestataire Easy Réunion : http://www.easyreunion.fr/

ou

Réserver en sollicitant directement l'Académie : contact@academie-agriculture.fr

Le MENSUEL est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Constant Lecoeur
Rédacteur en chef : Christian Saber
Secrétaire de rédaction : Philippe Kim-Bonbled

Comité de rédaction : Catherine Aubertin, Jean-Louis Bernard, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Jean-François Colomer, Anne-Marie Hattenberger, Philippe Kim-Bonbled, Constant Lecoeur, Jean-Claude Pernollet, Christian Saber, Nadine Vivier, Guy Waksman

Sources photographiques : Daniel-Eric Marchand, Claude Roy-CESE, Bioéconomie ANIA, CNCD-Chris Weiner, magasine.info, France Culture, Wikipédia, Jérome Mousset, Emilie Machefaux, La ferme du grand pré, ADEME, Batijournal, monsol, Etik’table – Bourg Bresse, Christophe Rupp-Dahlem, Animaux-online, protéines végétales, Roquette, Roquette food, Dominique Dutartre, happyvallée-TOM travel, Aquaportail, méthane Inovalys, Taurus Ag-Biostimulants, Académie d’agriculture, Le Déaut, Gnis - Benoit Laffineur, YouTube, Maxresdefault, Editions Quae.

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