Les faits marquants de ce document attendu, que diffuse par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), sont les suivants :
- Prix alimentaires : Boom, en dépit d’une détente en amont
En amont de la filière, l’indice des coûts de production agricoles (Ipampa) a augmenté de +23,1% au cours des 9 premiers mois de 2022 (+9% en 2021), sa plus forte hausse depuis 2011, en lien avec les tensions observées sur de nombreux marchés agricoles et non agricoles (carburants, gaz). Les prix agricoles à la production (IPPAP) ont bondi de 23,4% au cours de la période (+19,5% en glissement entre septembre 2021 et septembre 2022), soit une nette accélération de la croissance. Du côté des cours internationaux des matières premières alimentaires, l’indice FAO s’est stabilisé en octobre, après 6 mois consécutifs de hausse (+2% sur un an). Les prix de vente industriels français (agroalimentaire) ont progressé de 15,7% au cours des 9 premiers mois de 2022 (+2,4% en 2021), leur plus forte hausse depuis 2012. Sur le marché national, les prix à la consommation alimentaires se sont accrus de 5,7% sur la période janvier-octobre 2022 après une hausse de 0,6% en 2021. Cette accélération est liée à la plus forte hausse des prix des produits frais (+7% et +17% en glissement annuel) et à celle des prix des produits transformés (+5,5% sur 10 mois et +11% en glissement annuel). A noter: en France, IRI a observé en octobre 2022 un bond de +11% des prix des PGC en grandes surfaces, la onzième hausse consécutive. La progression des prix des MDD et des premiers prix a de nouveau été très soutenue, respectivement +17% et +15%. Les prix des marques nationales progressaient de 9,5%.
- Consommation alimentaire en 2022 : En baisse rapport à 2021, mais un niveau proche de celui de 2019
La consommation alimentaire des ménages (à domicile) s’est contractée de 3,3% en volume au cours des 9 premiers mois de 2022 par rapport à la même période de 2021. Après la période hors normes de 2020, les achats alimentaires retrouvent progressivement des moyennes «standards». Le niveau est désormais quasiment stable par rapport aux 9 premiers mois de 2019 (-0,1%). En termes de produits, le contrecoup de 2020 et les nouveaux arbitrages de consommation dans un contexte inflationniste se font ressentir sur les principales catégories: la consommation de viandes s’est repliée de 8% en volume en CAM à fin août par rapport à 2021 (-5,6% par rapport à 2019). Même chose du côté des produits laitiers, avec des baisses pour le fromage (-4,3%), le lait liquide (-5,8%) ou encore la crème (-7,4%). Enfin, la tendance à la contraction pour le bio se confirme en 2022 : -4,5% en valeur pour les ventes en GMS en CAM à mi-octobre 2022, selon les données de NielsenIQ. En T2 2022, les achats de fruits et légumes bio en volume ont diminué par rapport à 2021
(-16,9%) et à la moyenne 3 ans (-21,7%).
- Activité des industries agroalimentaires:Le chiffre d’affaires continue de progresser
Le chiffre d’affaires des IAA françaises (yc boissons et tabac) a progressé de 11% au cours des 8 premiers mois de 2022, confirmant le net redémarrage observé en 2021 (+7,5%). La reprise concerne à la fois l’export et le marché intérieur. Mais du côté de la production en volume, la tendance est au tassement. L’indicateur d’opinion des chefs d’entreprises dans les IAA françaises s’est redressé en octobre 2022. A 107,8 points, il gagne 1,4 point et reste supérieur à son niveau de longue période (100). L’indicateur des perspectives personnelles de production s’est nettement redressé en octobre (+7 points). A noter : les entreprises subissent essentiellement des difficultés sur le front de l’offre, et quasiment aucune sur celui de la demande. Concernant l’emploi salarié, les données INSEE montrent désormais une stagnation à haut niveau : à 635.000 salariés dans les IAA en T2 2022, l’emploi a cependant largement dépassé son niveau d’avant crise (591.400 en T4 2019). Le taux de marge dans les IAA (EBE/ VA) dans les industries agroalimentaires s’est sensiblement redressé en T2 2022. Il s’est établi à 39,2%, et dépasse son niveau d’il y a un an (+2,9 points). Enfin, le solde commercial agroalimentaire yc boissons et tabac s’est dégradé au cours des 8 premiers mois de 2022. Il s’établit à 3 778 M€, soit 915 M€ de moins par rapport à la même période en
2021. Le recul tient à une dégradation du déficit hors boissons : -6 183 M€ en 2022 (8 mois), contre -3 945 M€ en 2021.
- La restauration hors foyer : Le secteur a enfin retrouvé son niveau d’avant crise en 2022… avant un nouveau repli ?
Le redressement du chiffre d’affaires de la restauration hors foyer en France s’est fortement accéléré au cours des 7 premiers mois de 2022 par rapport à 2021, conséquence mécanique de la réouverture des établissements à partir du printemps 2021. Le chiffre d’affaires du secteur est de 2,9% supérieur sur cette période à son niveau de 2019. La situation n’est toutefois pas la même dans l’ensemble des secteurs : la restauration rapide a largement dépassé son niveau d’avant crise (+13,5%), les débits de boissons tirent également leur épingle du jeu (+5,4%). En revanche, l’activité de la restauration traditionnelle s’est tout juste stabilisée. Et du côté de la restauration collective, le chiffre d’affaires reste de 13% inférieur à son niveau d’avant crise. Les prochains mois seront déterminants pour le secteur : dans un contexte de pressions croissantes sur le pouvoir d’achat des ménages, il est possible que les dépenses en restauration soient défavorablement arbitrées par les consommateurs, comme lors des crises de 2008-2009 (baisse des volumes de -3,6% sur la période) et 2012-2013 (-2,7%).
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