Gil Kresmann, membre de l'Académie d'agriculture de France (section Agrofournitures) et Philippe Kim-Bonbled, chargé de la coordination de la communication de la Compagnie, ont participé au colloque "Sciences et médias : Comment lutter contre la désinformation scientifique ?" qui s'est tenu le 11 janvier 2018 dans les locaux de la Bibliothèque nationale de France, co-organisatrice de l'évènement avec l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI) et plusieurs Sociétés scientifiques (chimie, physique, mathématique, statistique).
Ils en retiennent, les "riches" enseignements suivants.
Aux dires des intervenants :
Comment se construit la désinformation scientifique ?
- en "semant le doute" dans la société sur les explications scientifiques (CUI PRODEST... A qui profite le crime ?) ,
- en "proposant des versions alternatives" plus simples aux explications scientifiques,
- en "défendant avec force, énergie et obstination les versions alternatives" (via des faux journaux, des "revues prédatrices"),
- le tout, aggravé par les "algorithmes des moteurs de recherche" qui créent des communautés sociales "n'écoutant plus et ne lisant plus que des informations avec lesquelles elles sont A PRIORI déjà d'accord".
Pourquoi les scientifiques ont-ils du mal à se faire entendre ?
- parce que "le temps des médias et le temps des scientifiques" ne sont pas les mêmes,
- parce que le scientifique, parfois, ne s'investit pas assez personnellement dans le communication sur ses travaux,
- parce que le scientifique "a peur des réactions de ses pairs" quand il répond à un journaliste,
- parce que, souvent, le scientifique ne sait pas "raconter" ses travaux, en utilisant, le cas échéant, des anecdotes,
- parce que le scientifique se "préoccupe trop de la question du journaliste" et pas assez de sa réponse, "dont il est le seul maître",
- parce que le journaliste cherche à savoir "pourquoi" et que le scientifique répond "comment",
- et ..., parce que, certains scientifiques ne savent pas "se faire aimer" de la presse et pensent que répondre à la presse est un "pugilat".
La cause scientifique est-elle perdue ?
Evidemment que non et les Sociétés savantes comme l'Académie des sciences et l'Académie d'agriculture de France doivent jouer "un rôle de phare éclairant la société dans la mer des fausses informations (#fakenews)".
A ce titre, l'ouvrage collectif de l'Académie d'agriculture de France, "Idées reçues et agriculture : Parole à la science", qui vient de paraître, est à saluer...
Quels sont les moyens pour les Scientifiques de mieux se faire entendre dans les médias ?
- en ne refusant jamais de se prononcer dans leur domaine d'expertise, car "d'autres moins compétents, n'hésiteront pas à prendre la parole dans la presse",
- en étant présent et en relayant les messages de leurs pairs, sur les Réseaux sociaux,
- en contribuant activement aux dispositifs de vérifications d'informations (#Factcheck) et de diffusion d'informations vérifiées, qui se mettent actuellement en place.
Pour en savoir plus sur le Colloque, aller sur Twitter (comptes : @AcademieAgri, @laBnF, @_ajspi et page : #scmedias) et sur Internet : http://www.sciencesetmedia.org/programme.php ou directement sur la chaine Youtube https://www.youtube.com/channel/UCFTd8PVVJvw51SyQmdCM7xA
Pour en savoir plus sur l'ouvrage de l'Académie d'agriculture de France : "Idées reçues et Agriculture", cliquer sur le lien Internet ci-dessous :