Entre Paris et Toulouse, avec un passage par les Antilles et Dijon, l’itinéraire de Michel Candau est celui d’un chercheur devenu enseignant chercheur puis directeur d’une école nationale supérieure agronomique et membre du Conseil national des universités. Professeur des universités honoraire et directeur honoraire de l’ENSA de Toulouse, il a été élu membre correspondant national en 2011, puis membre titulaire en 2014 et depuis le premier janvier 2017 Président de l’Académie d’agriculture de France.
D’origine citadine, mais avec des attaches l’été dans le milieu rural, il intègre l’ENSA de Grignon où il est recruté en troisième année par Raymond Février au laboratoire de recherches sur la conservation et l’efficacité des aliments associé à la chaire de zootechnie de l'INA Paris ainsi qu’à Jouy en Josas. Il est élève de la section « recherches zootechniques » sous l’autorité du professeur Jacques Delage et parallèlement il passe un DEA de nutrition (option physiologie de la nutrition) puis un doctorat d'Etat es sciences naturelles à l’université PARI VI.
Il choisit de faire son service militaire au titre de volontaire de l’aide technique détaché à la station INRA des Antilles et de la Guyane alors en création à la Guadeloupe, station avec laquelle il gardera de nombreux liens même lors de sa retraite. A son retour en métropole, il suit Jean-Louis Tisserand à l'ENSAA de Dijon avec qui il collabore pendant quatre ans comme maître assistant en zootechnie.
Sa thèse d’Etat soutenue en 1972 intitulée « Stimulation physico chimique et développement du rumen » lui permet alors de candidater à un poste nouvellement créé de professeur des universités à l’ENSA de Toulouse par Edgard Pisani, alors président du conseil de l’école. A 31 ans il est le plus jeune professeur d’université de France, un statut qu’il a gardé jusqu’à sa retraite. Il n’a jamais arrêté d’enseigner même quand il en était dispensé afin de garder le contact et travailler avec les étudiants dans son laboratoire de zootechnie et productions animales qu’il a dirigé jusqu’en 1991.
Ce sont ses qualités de pugnacité, d’écoute, de disponibilité et de réactivité qui l’ont conduit à être choisi comme directeur des études puis élu comme plus jeune directeur d'une école d'ingénieurs en France: l’ENSA de Toulouse où il lui a fallu se battre pour reconstruire une nouvelle école passant de 50 à 150 élèves et d’une poignée à une centaine d'enseignants pro chercheurs, avec des locaux « adaptés à ses missions et digne de son rang ». Le déménagement sur le site de l’Agropôle d’Auzeville a permis de développer les réseaux, de rechercher des synergies et d’optimiser les moyens en participant à des opérations comme IFR 40, AGROMIP qui regroupe les compétences vétérinaires de neuf établissements d’enseignement et de recherche de Midi Pyrénées. C’est aussi le pôle Agrobiosciences dédié aux sciences du vivant « conçu, identifié, créé et développé » par une équipe composée de Michel Candau, Jean-Claude Flamant, du président de SICOVAL (Technopole de Toulouse Sud-Est) et du maire de Toulouse. C’est ainsi que de nouvelles disciplines, de nouvelles équipes, de nouveaux enseignements ont émergé comme l’informatique, les NTIC, les biotechnologies végétales et la biologie moléculaire, les bio-mathématiques, l’environnement, l’écophysiologie et l’écotoxycologie, la nutrition humaine, la sécurité alimentaire la toxicologie.
Mais pour ce grand travailleur, ne comptant pas ses heures, et cet homme pressé qu’est Michel Candau ce n’était pas suffisant. Aussi, s’est-il impliqué parallèlement dans les instances de l’INPT en tant que vice président du conseil d’administration puis comme vice président du conseil scientifique (17 laboratoires, 900 enseignants-chercheurs) pendant 5 ans. Ce sont ces responsabilités qui l’ont convaincu de « l’importance de la mise en place en Europe et en France du système Licence, Master, Doctorat » et de la nécessaire implication des écoles d’ingénieurs dans ce processus reconnu au plan international.
C’est après une parenthèse sabbatique de 7 ans en Guadeloupe pour savourer une retraite bien méritée que de retour à Paris il est à nouveau sollicité par Raymond Février qui avait assuré pendant 10 ans les fonctions de président du conseil de l'ENSAT, pour postuler à la section productions animales de l’Académie qu’il ne connaissait pas bien. Il va très vite y affirmer la volonté de mieux impliquer les écoles supérieures d’agronomie et les formations universitaires pour tisser des liens avec notre compagnie. Avec plusieurs confrères comme Thivend, Bonnemaire, Girard et Verrier il crée un groupe intersection « relation académie, enseignement supérieur agronomique » avec comme projet l’organisation de manifestations conjointes, la création d’un mensuel électronique, le parrainage académiciens élèves ingénieurs, l’analyse de thèses et leur publication sur le site internet de l’Académie….Toute une série d’initiatives qui a donné un coup de jeune à notre institution que Michel Candau a bien l’intention de mieux faire connaître, mieux valoriser et mieux promouvoir en bon pédagogue qu’il a toujours été.