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Avis du bureau de l’Académie d’agriculture de France, 23 février 2023. Menaces sur la science et la recherche scientifique, retrait de l’aide américaine à des organisations internationales.

23/02/2025

L’Académie d’agriculture de France soutient pleinement l’initiative des l’Académie de Sciences, qui s’est exprimée dans un communiqué le 18/02/2025. « Depuis son investiture le 20 janvier dernier, le gouvernement américain a pris une série de décisions qui vont impacter très fortement et négativement la recherche scientifique aux États-Unis, ce qui aura des conséquences dans le monde entier, notamment à travers les collaborations internationales qui sont aussi ciblées. Des coupes budgétaires au niveau fédéral ont été annoncées, des licenciements de chercheurs, de fonctionnaires et la suppression de programmes clefs, des coupes drastiques des fonds d’aide humanitaire de USAID. Cette agence de développement, qui représente 42% de l’aide humanitaire dans le monde, a vu ses fonds soudain gelés, et la désorganisation touche plus d’une centaine de pays, où les diverses ONG sont en très grande difficulté. Ce gouvernement a décidé de censurer toutes les recherches et les actions liées au changement climatique. Il s’est attaqué à l’USDA, l’agence fédérale en charge de l’agriculture, en lui interdisant de poursuivre des travaux sur le réchauffement climatique. Il a ainsi fait supprimer des sites fédéraux au moins 8 000 pages web mentionnant des sujets désormais interdits, touchant au changement climatique, à l’environnement, à la biodiversité, aux études de genre. Il s’est aussi attaqué aux politiques de DEI (diversité, équité, inclusion) qui visent à encourager la progression sociale des minorités défavorisées », ce à quoi l’Académie d’agriculture est très attachée.
L’Académie d’agriculture exprime sa solidarité avec le monde scientifique des États-Unis. Elle est préoccupée par une menace sur la crédibilité de la parole scientifique auprès des décideurs politiques, de même que par la place de la raison dans le débat public. Elle est également inquiète des fragilités qui peuvent peser sur la nécessaire dynamique de connaissance et d’expérience, entre l'amont, recherche-enseignement-formation, et l'aval, accompagnement social et réglementaire, de la production agricole à sa transformation et sa consommation, l’information citoyenne nécessaire aux transitions agricoles et alimentaires, y compris en France.