Communiqué de presse de l’Académie Vétérinaire de France N°7 : "La santé publique vétérinaire, un maillon essentiel dans la prévention des épidémies "
20 avril 2020
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L'hypothèse qui prévaut actuellement pour expliquer l'émergence du COVID-19 est un saut d'espèce du coronavirus SARS-CoV2 depuis son hôte naturel, la chauve-souris, vers l'homme par l'intermédiaire d'animaux sauvages vivants mis en vente dans un marché. Tel fut le cas pour l'émergence du SARS en 2003. De façon plus générale plus de 75% des maladies émergentes humaines ont une origine animale. D'où l'importance des actions sanitaires menées par les vétérinaires tout au long de la chaîne alimentaire, depuis l'élevage jusqu'à la transformation et la distribution des aliments d'origine animale.
Jusqu'à la survenue du SARS, les coronavirus n'étaient connus chez l'Homme que comme agents de rhumes bénins survenant en période hivernale. En médecine vétérinaire en revanche, il s'agit de pathogènes redoutés qui touchent les animaux de compagnie félins et canins, comme les animaux de rente, et auxquels les élevages payent un lourd tribut économique. Ces virus sont responsables de troubles graves affectant la sphère digestive - en provoquant des diarrhées souvent fatales chez les animaux en bas âge - ou la sphère respiratoire, à l'instar des coronavirus humains. Chez le chat par exemple, une maladie bien connue est la péritonite infectieuse féline, contre laquelle aucun vaccin véritablement efficace n'est disponible. Chez les porcs il existe plusieurs coronaviroses comme la gastroentérite transmissible, ou la diarrhée épidémique porcine, qui sévissent à l'état endémique ou épidémique dans la plupart des pays éleveurs de porcs, en Asie notamment. Chez les volailles, la bronchite infectieuse aviaire est une pathologie que les éleveurs ne peuvent contrôler qu'en ayant recours à des campagnes répétées de vaccination.
De fait, les vétérinaires, situés à l'interface "Homme-Animal-Environnement" oeuvrent pour la santé animale, humaine et environnementale. La surveillance et la gestion sanitaires des populations animales, domestiques et sauvages, est indispensable pour des raisons de santé publique, d'approvisionnement alimentaire, d'économie de l'élevage et de respect de l'environnement et de la biodiversité. Les services vétérinaires, qui regroupent des acteurs publics et privés, sont considérés par la Banque mondiale comme un bien public international et donc prioritaires en matière d'investissements. Ils doivent répondre aux normes édictées par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Une collaboration étroite des services vétérinaires avec les services médicaux aussi bien en matière de prévention, d'évaluation et de gestion du risque que de recherche est indispensable, dans l'esprit du concept "One Health-Une seule santé" prôné par les organisations internationales.
Si les services vétérinaires français sont reconnus pour leur efficacité, il est nécessaire que tous les systèmes nationaux vétérinaires à travers le monde disposent d'un dispositif de formation de qualité, d'un cadre juridique et d'une législation spécifiques, d'une gouvernance appropriée et des moyens nécessaires pour assurer la sécurité sanitaire et garantir la santé publique. La solidarité internationale doit être mobilisée pour aider les pays en développement.
De plus, par la recherche vétérinaire, publique et privée, une expertise est apportée dans la connaissance des agents infectieux, y compris des coronavirus animaux, et dans les moyens de les combattre, en particulier par l'élaboration et la production de vaccins utilisés chez les animaux domestiques.
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Version téléchargeable du communiqué de presse, ci-dessous :