Le sujet a été largement débattu lors d'une rencontre entre Roberto Bassi de l'Accademia dei Lincei (Italie) et des membres de l'Académie d'agriculture de France, qui s'est tenue dans les locaux de la Compagnie, le 15 février 2019.
Roberto Bassi était à Paris, car il intervenait le lendemain au Colloque Mondial intercadémique : "Patrimoines, sciences et technologies", pour expliquer comment et pourquoi Xylella menace le patrimoine oléicole des Pouilles.
Lors de leur rencontre à l'Académie, Roberto Bassi, Jean-Louis Bernard, Michel Dron, André Fougeroux et Jacques Brulhet sont tombés d'accord sur le constat qu'il était "sûrement déjà trop tard pour imaginer éradiquer Xylella du territoire européen".
C'est pourquoi, tous préfèrent et préconisent plutôt une stratégie en trois temps à l'égard de la bactérie :
- retarder le plus possible l'extension des foyers, par la mise en place de mesures drastiques visant la végétation cultivée ou spontanée en bordure des zones infectées, ainsi que les vecteurs,
- organiser la sélection de variétés végétales locales ou importées au sein même des régions contaminées afin de détecter au plus tôt les cultivars résistants ou tolérants en vue de leur mise en culture ultérieure,
- préparer l'opinion publique à la nécessité de devoir recourir à terme au génie génétique pour stopper l'expansion de la maladie sur le territoire de l'Union européenne.
Le plus grand risque étant, selon eux, de voir Xylella s'étendre à d'autres productions et notamment à la vigne.
Avant de se séparer, les Académiciens sont convenus de prolonger leurs discussions et leurs coopérations à l'occasion d'un colloque qui réunirait des experts de France, d'Italie, d'Espagne, du Portugal, de Suisse et de l'Organisation européenne de la protection des plantes (OEPP).
Pour revivre en images, l'intervention de Roberto Bassi au Colloque Mondial intercadémique : "Patrimoines, sciences et technologies" cliquer sur le lien Internet ci-dessous :