Paris, le 1er mai 2019
Peut-on reconstruire en bois la charpente de Notre Dame de Paris ?
L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, monument emblématique, survenu le 15 avril dernier, a ému des millions de personnes en France et à l’étranger. Très vite sont venues deux questions : comment un tel sinistre a-t-il été possible ? Comment reconstruire au mieux ?
La charpente installée au XIIe siècle est très bien documentée. Elle était constituée de pièces de bois de chêne relativement courtes, aux cernes fins, non sciées, posées en vert. Ce matériau a fait la preuve de ses excellentes propriétés mécaniques et de sa durabilité pendant 850 ans. Le jour de l’incendie, il a résisté suffisamment longtemps au feu pour que l’évacuation des visiteurs et de nombreux objets d’art puisse se faire en toute sécurité.
Les arguments qui militent en faveur de la reconstruction en chêne massif de cette charpente sont nombreux. Le bois est un matériau renouvelable, dont chaque m3 immobilise environ 400 kg de carbone prélevé dans l’atmosphère. Il est si abondamment produit dans les forêts françaises qu’il n’y aurait aucune difficulté à trouver très rapidement le volume, inférieur à 2.000 m3, nécessaire à cette charpente. Diverses technologies issues des travaux de la recherche, y compris les plus récents, permettraient de sélectionner, rapidement et sur plusieurs critères, les meilleures pièces de bois à employer. Le savoir-faire des charpentiers d’aujourd’hui, hérité de celui de leurs prédécesseurs et enrichi au fil des siècles, ne demande qu’à être mobilisé.
Le sinistre de Notre-Dame de Paris, causé très probablement, comme beaucoup d’autres, par des travaux, prouve que les mesures de prévention de l’incendie dans nos grands monuments doivent être améliorées. Comme le bois massif ne s’enflamme qu’au-dessus de 280°C, la généralisation de mesures préventives, comme l’installation de réseaux de caméras thermiques et de robots extincteurs, apparait indispensable.
Ces considérations sont développées dans le "Point de vue d’Académiciens... : Pourquoi il est possible de refaire rapidement la charpente médiévale de Notre-Dame de Paris en chêne du XXIe siècle", publié le 29 avril 2019 et signé par une trentaine de membres de la section "Forêts et filière bois".
Bernard Roman-Amat
Membre de l’Académie d’agriculture de France et Secrétaire de la section "Forêts et filière bois"
Pour lire le "Point de vue d’Académiciens... : Pourquoi il est possible de refaire rapidement la charpente médiévale de Notre-Dame de Paris en chêne du XXIe siècle", cliquer sur le lien Internet, ci-dessous :