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N°97 - oct 2024

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10/2024

Le Mensuel

N°97 / Octobre 2024

À LA UNE

Cépages de vigne résistante.

Photo : ©Hervé This

Vigne et vin demain : face au changement climatique et aux évolutions de la consommation

Frédérique Pelsy et Hervé This

Colloque organisé par l’Académie d’agriculture de France le jeudi 28 novembre 2024 de 9h30 à 17h15 - 18, rue de Bellechasse, Paris

Comment la viticulture doit-elle se réorganiser pour répondre aux difficultés qu’elle rencontre d’ores et déjà et qu’elle rencontrera dans le futur ? Face au changement du climat, les initiatives politiques à l’échelle mondiale doivent être complétées par des actions individuelles en vue de stopper l’évolution du climat et de pérenniser l’habitabilité de la planète. Des changements infrastructurels, organisationnels et juridiques sont nécessaires pour réduire les émissions de carbone, mieux utiliser l’énergie, mieux gérer l’eau, maîtriser la démographie mondiale...

Le climat est décisif pour les productions agricoles, tant en termes de quantité que de qualité, et la viticulture doit s’adapter pour faire face à des défis nouveaux : allier qualité et durabilité, s’adapter à un marché du vin mondialisé, répondre à la demande de nouveaux consommateurs.

La culture de la vigne a toujours façonné les paysages des régions viticoles, leurs organisations sociales et la typicité de leurs vins qui résulte de l’adéquation entre la culture de cépages particuliers et des pratiques œnologiques spécifiques. La notion de terroir intègre des paramètres environnementaux, notamment pédologiques et géomorphologiques, dans la délimitation des régions viticoles, selon des cadres juridiques anciens, qui ont perduré jusque dans les textes de l’Union européenne. En France, les pratiques viticoles sont strictement encadrées, avec notamment la reconnaissance de conditions mésoclimatiques (régionales), la délimitation des terroirs, la spécification des cépages autorisés, des méthodes culturales et des types de produits conférant des identités régionales et locales.

Face à l’évolution du climat, une réaction immédiate de l’ensemble du secteur viticole est nécessaire. Cette urgence résulte notamment du fait que les plantations d’aujourd’hui préparent la viticulture des prochaines décennies, quand les effets du changement climatique seront bien plus prégnants que ceux déjà observés. Les questions examinées lors du colloque porteront sur l’influence des sols (incluant les micro-organismes qui s’y trouvent) sur la vendange, l’évolution de l’encépagement, avec notamment l’adoption de nouvelles variétés résistantes aux maladies qui répondent à la demande sociétale de réduction des intrants viticoles, le recours à l’irrigation dans un contexte où les besoins en eau vont augmenter, l’adaptation des pratiques technologiques de production du vin à partir de raisins dont la composition aura changé, l’évolution de la consommation du niveau national au niveau mondial.

> Accéder au programme du colloque : ici

> Pour s’inscrire : icmg@agroparistech.fr

Conference “Vine and wine in the future: facing climate change and changes in consumption”

Frédérique Pelsy and Hervé This

How should winegrowing be reorganised to meet the challenges it is and will be facing? Faced with changes in the earth's climate, in particular, political initiatives on a global scale need to be complemented by individual action, with a view to halting climate change and ensuring the planet's long-term habitability. Infrastructural, organisational and legal changes are needed to reduce carbon emissions, make better use of energy, build better, manage water better and, above all, control the world's demographics.

As climate is a decisive factor in agricultural production, in terms of both quantity and quality, winegrowing is facing new challenges, not least because it has to adapt to agronomic difficulties, economic constraints and cultural changes.

The cultivation of vines has always shaped the landscapes of wine-growing regions, their social organisations and the distinctive character of their wines, which is the result of matching the cultivation of particular grape varieties with specific oenological practices. The concept of “terroir” incorporates environmental parameters, particularly soil and geomorphology, into the demarcation of wine-growing regions, in accordance with long-standing legal frameworks that have persisted right through to the texts of the European Union. In France, wine-growing practices are strictly regulated, with the recognition of mesoclimatic (regional) conditions, the delimitation of terroirs, the specification of authorised grape varieties, growing methods and types of product that confer regional and local identities.

As global climate change is not yet obvious to many (despite clear signs of acceleration), it is essential to convince the entire wine sector that an immediate response is needed. This is particularly urgent because today's plantings are paving the way for winegrowing in the decades to come, when the effects of climate change will be much greater than those seen today. At stake are the issues examined at the conference, namely the influence on wine of changes in the soil (including the micro-organisms that live in it); the necessarily parallel changes in grape varieties, notably with the development of disease-resistant varieties in response to societal demands for a reduction in viticultural inputs; irrigation, once rejected but now being considered, at a time when water requirements are likely to increase; changes in technological practices for producing wine from grapes whose composition will have changed; changes in consumption.

LES INFORMATIONS DU MOIS

Dialogue à propos des coopérations avec l’Afrique en vue d’un plaidoyer pour de nouveaux champs et modalités de partenariats entre l’Afrique et l’Europe en vue de la transformation des systèmes alimentaires - le jeudi 10 octobre 2024 à Montpellier

Pour l’année 2024, la présidente, Marion Guillou, a donné pour objectif à l’Académie de réfléchir aux nouveaux champs et modalités de partenariat qui pourraient être développés entre les pays, institutions et organisations du continent africain et la France, mais également plus largement l’Europe, pour appuyer la transformation durable des systèmes alimentaires africains.

Dans la continuité des travaux en cours depuis janvier 2024, une rencontre avec les étudiants de l’Institut Agro Montpellier permettra de nourrir la réflexion des membres de l’Académie investis dans la construction du plaidoyer.

Pour consulter le plaidoyer : ici

Pour vous inscrire à la rencontre du 10 octobre : Lien d’inscription

Les agrowebinaires du mardi : un nouveau partenariat entre l’Académie d’agriculture de France, l’Alliance Agreenium et l’ACTA

L’Académie d’agriculture s’associe à l’Alliance Agreeenium et à l’ACTA à cette rentrée académique pour co-organiser des webinaires hebdomadaires les mardis de 13h à 14h, sous forme de mini-séries de trois webinaires. Chaque mini-série présentera un sujet sous trois angles différents.

Sous la bannière générale « Voyage au cœur du vivant », les premières mini-séries porteront sur « Les solutions fondées sur la nature », en octobre, et sur « Les données agricoles : maîtrise et finalités », en novembre.

Découvrir le nouveau concept des agrowebinaires : ici

Pour vous inscrire : Liens

NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS : À VOS AGENDAS !

LES SÉANCES DE L’ACADÉMIE EN OCTOBRE

L’Académie d’agriculture de France organise ses séances en présentiel dans ses locaux le mercredi de 14h30 à 17h.

Programme complet des séances > ici

Les séances sont également diffusées en direct sur la chaîne YouTube > ici

Photo : Jean Weber, INRAE

« Dynamiques de la consommation alimentaire et impacts sur la stratégie des acteurs » - 2 octobre 2024

La consommation alimentaire connaît des évolutions marquées qui impactent fortement les modèles d’affaire des maillons de la filière et entraînent une modification des besoins en matière de production agricole.

À échéance 2035-2040, l’évolution de la consommation alimentaire devrait ainsi avoir de forts impacts dans la chaîne de valeur des produits alimentaires.

L’objectif de cette séance sera de partager les grands enjeux posés par l’analyse des évolutions de la consommation alimentaire et les stratégies mises en place par les acteurs. Le débat alimentera les travaux d’un groupe d’experts de l’Académie d’agriculture de France qui souhaite mesurer les écarts potentiels entre la consommation « probable » et la consommation « souhaitable », intégrant les enjeux nutritionnels et environnementaux.

Consultez le programme : ici

Photo : INRAE

« IA, intelligence artificielle, telle qu’utilisée par les industriels et sociétés de services, fournisseurs des agriculteurs » - 9 octobre 2024

Cette séance vise à témoigner de la pénétration très significative de l’IA dans les secteurs des semences, de l’agrochimie, des machines agricoles et des outils logiciels des agriculteurs.

Ainsi, après les séances précédentes, celle de mai 2023 portant sur l’IA dans les data sciences en agriculture, et celle de mars 2024 portant sur l’IA dans le machinisme agricole, cette séance approfondira le panorama des usages de l’IA, avec des exemples de ce qu’elle peut apporter aux industriels des semences (Ragt), des produits phytosanitaires (Bayer), des matériels de pulvérisation (EXXACT Robotics, groupe Exel Industries), et à l’éditeur de logiciels agricoles qu’est Isagri.

Consultez le programme : ici

Photo : V. Gond, Cirad

« Déforestation importée : enjeux politiques » - 16 octobre 2024

Selon une étude récente, 20 à 25% de la déforestation est associée au commerce international des produits agricoles et forestiers. Les États-Unis, la Chine et l’Union européenne possèdent les « empreintes déforestation » les plus élevées dans le commerce international.

La prise en compte de la déforestation par les politiques publiques sous l’angle des marchés responsables remonte à la déclaration de New-York sur les forêts (2014) dans le cadre de l’ONU, suivie de la Déclaration d’Amsterdam (2015) entre six pays européens. Partie prenante de ces deux déclarations, la France s’est dotée d’une stratégie nationale 2018-2030 de lutte contre la déforestation importée (2018), et a favorisé l’adoption d’un règlement européen en 2019. Les principaux produits visés par ces différents textes sont, à l’heure actuelle, le café, le cacao, le caoutchouc, l’huile de palme, le soja, le bœuf et le bois ainsi que les produits dérivés comme le cuir, le charbon de bois, le papier. La stratégie française cite en outre le coton, la canne à sucre, le maïs, le colza, les crevettes et produits miniers.

Cette séance visera ainsi à faire le point sur l’histoire récente de la déforestation importée et des enjeux géopolitiques associés.

Consultez le programme : ici

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

À VOIR OU REVOIR

Les séances de l'Académie d’agriculture de France sont diffusées, en direct puis en différé, sur sa chaîne YouTube, à laquelle il est conseillé de s'abonner.

Accéder à la chaîne > ici (choisir la playlist « Séances hebdo »)

Photographies de racines en laboratoire.

Photo : ©Christophe Maurel et al.

Le rôle des racines dans l’adaptation des plantes au changement climatique - 25 septembre 2024

Le fonctionnement des racines est fortement impacté par des facteurs environnementaux liés au changement climatique (sécheresse, inondation, chaleur, élévation du CO2 atmosphérique), mais l’extraordinaire capacité d’adaptation de ces organes leur permet de jouer un rôle clef dans l’acclimatation des plantes à ces contraintes. La plasticité fonctionnelle et développementale des racines est souvent spectaculaire, et pourrait mieux être à la base de stratégies d’amélioration des plantes ou de gestion des agroécosystèmes. Cependant, les mécanismes sous-tendant cette plasticité sont encore mal compris, d’où l’importance de renforcer le dialogue interdisciplinaire, et donc inter-académique.

La séance a ainsi illustré divers aspects de la capacité d’adaptation des systèmes racinaires, notamment en réponse à de très grandes variations de la disponibilité en eau du sol. Elle s’est attachée également à montrer comment les études sur les systèmes racinaires améliorent la compréhension multidisciplinaire de l’impact du changement climatique sur le monde végétal, aussi bien au niveau du fonctionnement des plantes prises individuellement qu’au niveau de la dynamique des espèces dans les écosystèmes.

Pour revoir la séance : Le rôle des racines dans l’adaptation des plantes au changement climatique

Illustration : Ministère français de l’agriculture

La santé des écosystèmes comme contribution à l’approche « Une seule santé » (One health) pour la santé des territoires - 19 juin 2024

L'approche One Health, promue par les organisations internationales afin de prévenir les crises sanitaires, souligne les liens et les interconnexions entre santé humaine, santé des animaux (sauvages et domestiques) et santé des écosystèmes. L’IPBES insiste sur les étroites relations entre santé et biodiversité, tandis que la FAO met en évidence celles entre agriculture et biodiversité. Les territoires sont les lieux où peuvent se mettre en place une approche One Health, associant santé des sols, des plantes, des animaux et des humains. Dans son récent rapport « Un monde, une santé », l’Académie d’agriculture conclut qu’elle devra poursuivre l’analyse des « systèmes aussi bien agricoles qu’agroalimentaires autour du mot-clé “santé” ; elle devra naturellement le faire en partenariat avec d’autres académies ». Cette séance a répondu à ce vœu en permettant notamment des échanges entre des membres de l’Académie d’agriculture et de l’Académie de médecine.

Pour revoir la séance : La santé des écosystèmes comme contribution à l’approche « Une seule santé » (One Health) pour la santé des territoires

Visuel de l’événement.

L’antibiorésistance, l’affaire de tous : de la recherche aux pratiques - 12 juin 2024

Cette séance hepta-académique, annoncée à la Une dans notre mensuel de juin, a été la 7e rencontre depuis 2012 sur le sujet.

Après avoir rappelé l’évolution des bienfaits de l’utilisation des antibiotiques puis de leurs conséquences ultérieures en termes d’antibiorésistance, la session a permis de faire le point sur les derniers développements des recherches sur le sujet, que ce soit en termes de mutations de cibles, de protéines d’efflux impliquées dans la résistance ou de sensibilité collatérale conduisant à des résistances croisées.

La veille de la situation de l’antibiorésistance en France, en Europe et dans le monde, et une table-ronde sur les questions de formation initiale et continue ont constitué le programme de l’après-midi, avec des informations très riches et des projections à considérer pour l’avenir.

Pour revoir la séance : L’antibiorésistance, l’affaire de tous

Et en particulier pour accéder aux recommandations à l’issue de la séance : ici

Ferme de 2500 vaches laitières à Frohburg en Allemagne avec 44 robots de traite.

Photo : web-agri - Lely

Développement des très grands troupeaux laitiers dans différents pays du monde : forces motrices, enjeux et impacts - 5 juin 2024

Après avoir comparé les évolutions dans les pays principaux producteurs de lait, les forces motrices et les limites du développement des grands troupeaux, le débat a permis de tirer des enseignements pour la stratégie laitière en France et en Europe.

Pour revoir la séance : Développement des très grands troupeaux laitiers dans différents pays du monde : forces motrices, enjeux et impacts

LES PRÉCÉDENTS COLLOQUES

Visuel du colloque.

Sensibilité des plantes : mythes et réalités - 31 mai 2024

Ce colloque a été organisé par la Société nationale d’horticulture de France (SNHF).

Depuis peu, les botanistes découvrent que les plantes sont sensibles à leur environnement et comprennent de mieux en mieux les modalités et l’expression de cette sensibilité.

Ce nouveau domaine scientifique concernant les interactions entre les êtres vivants et avec leur milieu est en pleine expansion.

Ainsi, les plantes sont capables de percevoir leur environnement et de s’y adapter. Cette perception est liée à la lumière, au mouvement, au froid, à l’émission de composés chimiques et au son.

Elles possèdent donc une capacité d’être réactives et de s’adapter. Gardent-elles la mémoire des stress subis antérieurement ?

Pour en savoir plus : Sensibilité des plantes : mythes et réalités

LA CHAÎNE VIDÉO DE L’ACADÉMIE

Toutes les séances de l’Académie sont diffusées en direct sur la chaîne YouTube de l’Académie. Elles sont gratuites, sans inscription. Vous avez raté une séance, un colloque ou une intervention ?

Aujourd’hui, vous pouvez la visionner au moment où vous êtes disponible. De plus, vous pouvez faire connaître cette vidéo aux personnes concernées par le thème des interventions et des débats.

Depuis octobre 2016, 444 vidéos ont été enregistrées et 2 650 personnes sont abonnées à la chaîne YouTube de l’Académie. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

> Accéder aux Avis et Rapports

> Accéder aux Notes académiques

Une nouvelle note académique publiée en septembre 2024

Adaptation des cultures au changement climatique : apport possible de l’édition génomique

Par André Gallais, Yves Lespinasse et Pierre Devaux

Le changement climatique se traduit par un réchauffement avec des risques plus fréquents de sécheresse, et aussi par une grande variation spatiale et temporelle des conditions, avec des événements extrêmes. Pour adapter les cultures à ce changement, il faudrait des variétés végétales qui cumulent plusieurs types de tolérances, notamment aux fortes températures et au stress hydrique à différents stades de la vie de la plante, mais, aussi, des résistances à différents types de bio-agresseurs associés à ce changement climatique. En illustrant notre propos par différents exemples, nous montrons que les techniques d’édition du génome peuvent être un outil pour aider l’amélioration des plantes conventionnelle à obtenir plus rapidement de telles variétés. Dans la discussion, nous comparons la voie sélection de variétés adaptées à différentes conditions (dites variétés multi-adaptées), grâce à l'édition génomique, à la voie mélange de variétés présentant des adaptations à différentes conditions climatiques et nous concluons que les deux approches peuvent être complémentaires.

Pour la consulter : ici

LES ANALYSES DE THÈSE

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire :
Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

- Thèse de Méline Saubin : « Effets des variations démographiques sur la structure génétique des populations, dans le cadre d’une maladie émergente »
Thèse analysée par Claude Pope, membre de l’Académie d’agriculture de France
Directeur de thèse : Pascal Frey, directeur de recherche, INRAE
Co-encadrant : Fabien Halkett, chargé de recherche, INRAE
> Pour consulter l’analyse de thèse

L’ENCYCLOPÉDIE

L’encyclopédie présente des fiches synthétiques traitant d’un sujet. Elles prennent trois formes : les fiches « Questions sur… » qui développent un sujet complet sur quatre pages, les fiches pédagogiques « Repères » basées sur des chiffres, ou de courtes vidéos.

L’encyclopédie s’enrichit en permanence de nouveaux contenus. 645 documents ont déjà été rédigés par 151 académiciens et 74 experts extérieurs.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de l’encyclopédie, consulter la Table des matières des documents

Les nouvelles fiches encyclopédiques (du 15 août au 15 septembre 2024)

Grand Thème 4 : Faits sociaux et historiques

- Comment lire les rendements d’autrefois ? (première fiche)
- Comment lire les rendements d’autrefois ? (seconde fiche)
Par Pierre Morlon

Grand Thème 9 : Fournitures, matériels & services

- Autonomies française et européenne en semences
Par Christian Saber

Grand Thème 12 : Points d’interrogation

- Comment les agriculteurs français peuvent-ils réagir face aux dérèglements climatiques ?
Par André Neveu (Mise à jour)

LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR L’ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre, contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture ont été lus très attentivement par un académicien. Vous disposez ainsi d'une présentation qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> Lire les présentations d'ouvrages

L’Ukraine : de la découverte à l’espoir de la paix retrouvée

Éditions Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen

L’ouvrage constitue le recueil des interventions lors de la journée d’étude, organisée le 4 février 2023 par l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen.

Selon J.J. Hervé, auteur de la note de lecture, le livre devrait compter dans une bibliographie de l’Ukraine contemporaine, en particulier pour ses textes sur les divers aspects de la culture artistique et littéraire qui à la fois éclairent la dualité et laisse apparaître des différences, qui n’ont cessé de s’approfondir au cours des trente dernières années, entre la Russie et l’Ukraine.

Que ce soit dans la langue, dans la musique, dans les Beaux-Arts ou dans la religion, la culture ukrainienne a des spécificités que l’ouvrage met en valeur. Il y a évidemment eu des hybridations avec la Russie, mais l’histoire montre tout autant des influences polonaises.

Présentation de la note de lecture par Jean-Jacques Hervé : ici

Droit et animal ; Pour un droit des relations avec les humains

Éditions Quae

À la fois objets d'exploitation intensive et d'affection, les relations avec les animaux évoluent, ce qu’Isabelle Doussan décèle dans le droit français.

Pour Bernard Denis, auteur de la note de lecture, nul doute que « Droit et animal. Pour un droit des relations avec les humains » sera très utile à quiconque s'intéresse à l'évolution de ces dernières et aux problèmes qu'elle pose aujourd'hui.

L’ouvrage est composé de deux parties. La première partie traite de « La diversité juridique », selon le statut et la fonction de l’animal : l'utilité (l'animal, domestique ou captif, est présent dans la plupart des branches du droit), le danger (penser par exemple aux risques zoosanitaires), la protection (protéger les animaux menacés par les humains) et l'attachement. La deuxième partie est intitulée « La sensibilité animale : une notion relationnelle », qu'Isabelle Doussan propose comme limite aux pouvoirs de l'Homme sur les animaux. Il lui paraît en effet que la sensibilité animale pourrait permettre de construire un droit à la production animale et, en retour, nous aider à questionner les relations de pouvoir entre humains et animaux en général. Son argumentation se fait avec l'aide de deux notions issues à la fois du droit de l'environnement et du droit de l'expérimentation animale : la vulnérabilité et la nécessité.

Présentation de la note de lecture par Bernard Denis : ici

Le cheval en robe de mariée. Des marchands de chevaux en France. 1880-1980

CNRS Éditions

C’est à travers la vie d’une famille originaire de cette petite région berrichonne, le Boischaut Nord, que Bernadette Lizet, anthropologue, chercheure honoraire du CNRS et grande spécialiste des chevaux, nous fait découvrir la vie de « marchands de chevaux » que sont les Perraguin, parents et enfants, sur trois générations (1880-1980).

À partir les nombreux témoignages de Daniel et Jean Claude Perraguin (père et fils), Bernadette Lizet a pu suivre, analyser et rapporter « l’épopée » d’une famille engagée dans une activité absolument indispensable à une économie dépendante de l’énergie animale, le commerce des chevaux de travail.

Présentation de la note de lecture par Jean-Michel Besancenot : ici

Agrofournitures : quelle autonomie française et européenne ?

Éditions Presses des Mines

Dans le contexte actuel d’interrogations sur la souveraineté agricole et alimentaire, les académiciens spécialistes en agrofournitures de l’Académie d’agriculture de France ont entrepris de dresser un inventaire de ce qui existe en France et dans l’Union européenne et qui permet d’assurer une autonomie nationale et européenne de ce secteur si important pour l’agriculture.

Ils dressent un état des lieux des principaux postes d’agrofournitures nécessaires aux productions agricoles : énergies, agroéquipements et machinisme agricole, outils numériques et robotisation, engrais et fertilisants, semences et amélioration variétale, et pour conclure les produits de protection des cultures de synthèse et de biocontrôle.

Il s’agit donc d’un livre important pour les politiques publiques au niveau national et communautaire, mais aussi pour tous les acteurs économiques et industriels concernés par l’agriculture.

Présentation de la note de lecture par Catherine Régnault-Roger : ici

L’église et la cause animale. Vers une théologie chrétienne des animaux

Éditions des Facultés Loyola - Paris

Les chrétiens, spécialement les catholiques, sont encore considérés à ce jour comme assez indifférents à la cause animale. C'est du moins ce qui est affirmé au début de ce livre. Il n'empêche que certains y sont très engagés, comme le montre leur participation à un ensemble de quatre colloques, organisés par les Facultés Loyola Paris et deux associations catholiques de protection animale entre 2021 et 2023. Les communications effectuées lors de ces colloques sont largement à la base de cet ouvrage, qui vise à dessiner les contours d'une théologie chrétienne des animaux. Sous la direction du père Eric Charmetant SJ (Facultés Loyola) et de Estela Torres, présidente de la « Fraternité pour le respect animal », dix-huit auteurs militants de la cause animale, universitaires et théologiens, se sont ajoutés à ces derniers pour contribuer à la matière de ce livre.

Présentation de la note de lecture par Bernard Denis : ici

EN DÉBAT

Le lin : production territorialisée à haute valeur ajoutée ou espèce à développer dans les rotations de grandes cultures ?

Une visite d’académiciens sur les terres du lin, en Normandie, a été l’occasion de discussions autour de cette culture et de sa filière et de question plus larges sur l’avenir de cette espèce cultivée.

La Normandie (Eure, Seine-Maritime…) concentre près de 40% de la production mondiale, complétée par des implantations plus modestes en Picardie et en Bretagne. Après un recul après la guerre 39-45, la culture est repartie à la hausse puisqu’actuellement ce sont près de 130 000 ha qui sont cultivés en France, du fait de cours à la hausse, faisant du lin un produit de haute valeur. 95% de la production est exporté vers la Chine qui s’interroge sur l’opportunité d’importer directement les balles de lin brut et d’assurer le teillage sur place.

Les exigences agronomiques, notamment un temps de retour long dans la rotation (toxicité des champignons qui se développent lors de la transformation au champ – rouissage), la nécessité de pluies après arrachage pour ce rouissage, puis un retournement pendant l’été au moment de la récolte qui s’étale de Juillet à septembre, créent des contraintes fortes de conduite de la culture et limitent les zones de culture.

Une fois le lin récolté, les chaînes de teillage (récupération des fibres longues et élimination de l’anas (fibres courtes et autres résidus de la tige qui sont récupérés pour d’autres finalités industrielles – litières, matériaux pour l’aviation, l’automobile…) et de peignage mobilisent des équipements spécifiques.

L’organisation de la filière est compliquée, puisqu’en matière textile, si la paille et la fibre « brute » sont majoritairement produites en Normandie actuellement, le filage et la production textile sont majoritairement réalisées en Asie (Chine, Asie du Sud-Est et maintenant Inde), sans compter que les produits finis (textiles sous différentes formes, vêtements, draps, linge de maison…) sont surtout commercialisés en Amérique, en Europe… ; ce qui fait de cette filière dans son ensemble une filière internationale très complexe.

Cette visite a permis de soulever diverses questions pour l’Académie :

- le lin, peu demandeur d’intrants (10 fois moins d’unités d’azote que le blé tendre à l’ha) est une bonne entrée d’assolement pour le blé ; mais cette culture demande des sols bien structurés et humectés, non calcaires, les plus plats possible… Quelles sont les limites pédoclimatiques de cette culture en plein développement ? l’amélioration génétique pourrait-elle permettre de dépasser ces limites ?

- Les altises qui peuvent détruire une linière dans sa phase d’installation constituent actuellement le problème phytosanitaire majeur. Des recherches peuvent-elles lever ce problème ?

- Le lin dépend du climat pour son développement très rapide au printemps, son humectation en été pour le rouissage au champ. Le changement climatique, dont l’augmentation de la variabilité climatique, entraîne une variabilité de la qualité, et nécessite une gestion de stocks sur plusieurs années, des mélanges pour l’usinage… Comment prendre ces éléments en compte pour maintenir la filière compétitive ?

- Les filières lin, chanvre, miscanthus… ont des différences, en termes de conduite des cultures, de contraintes pédoclimatiques, de filières et marchés : une comparaison peut-elle être source de réflexion pour ces filières ?

Autant de questions qui demandent à être instruites pour faire du lin une culture qui diffuse dans les assolements de diverses régions françaises.

Pour lire le compte-rendu de la visite : ici

LES SERVICES DE L'ACADÉMIE

Le fonds documentaire de l’Académie

Le fonds documentaire de l’Académie est riche de près de 40 000 ouvrages complétés par les archives manuscrites de nombreux académiciens. Il rassemble la totalité des publications de la Société royale d’agriculture depuis 1761, puis de l’Académie après 1915 : périodiques (mémoires, bulletins, comptes rendus) et ouvrages édités par la Compagnie.

Les principales collections font l’objet de numérisation grâce à un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF). Elles sont consultables en ligne et permettent une recherche par reconnaissance des caractères.

Enfin les titres disponibles et consultables sur rendez-vous à la bibliothèque de l’Académie sont catalogués grâce au logiciel KOHA sur le site https://bibliotheque.academie-agriculture.fr/. À ce jour, 3 499 titres sont répertoriés.

> En savoir plus

La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - 7e arrondissement, ces salles peuvent être réservées pour des réunions.

Pour ce faire, deux possibilités :

- Réserver via notre prestataire EasyRéunion : http://www.easyreunion.fr/

ou

- Réserver en sollicitant directement l’Académie : contact@academie-agriculture.fr

Le MENSUEL est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Chantal Gascuel
Rédacteur en chef : Philippe Prévost

Comité de lecture : Jean-Louis Bernard, Jacques Brulhet, Yves Brunet, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Chantal Chomel, Michel Dron, André Fougeroux, Chantal Gascuel, Marion Guillou, Anne-Marie Hattenberger, Jean-Jacques Hervé, Constant Lecoeur, Patrick Ollivier, Nadine Vivier, Guy Waksman

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