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N°95 - juin 2024

95
06/2024

Le Mensuel

N°95 / Juin 2024

À LA UNE

L’antibiogramme est un examen de laboratoire permettant d’évaluer la sensibilité d’une bactérie pathogène aux antibiotiques.

Photo : Anne Brisabois

L’antibiorésistance : enjeu majeur dans la lutte contre les maladies bactériennes

L’antibiorésistance est un enjeu majeur dans la lutte contre les maladies bactériennes. Concernant à la fois la santé humaine, la santé animale et la santé environnementale, son étude s’inscrit parfaitement dans le concept « une seule santé » qui s’est développé ces dernières années.

L’émergence des résistances est un phénomène naturel qui a débuté dès le recours aux premiers antibiotiques. Les bactéries disposent de facultés d’adaptation très efficaces qui nécessitent à la fois la mise au point de nouvelles molécules et une grande rigueur dans le choix et l’application des traitements.

Les traitements de longue durée conduisent à l’émergence de bactéries multirésistantes contre lesquelles il devient difficile de lutter. Aussi, il est indispensable de réfléchir à un usage prudent permettant d’épargner les molécules disponibles.

Des plans d’action efficaces

Conscients de l’importance du sujet, les politiques ont mobilisé des moyens qui se sont avérés efficaces pour les animaux d’élevage : les plans Ecoantibio successifs, entre 2012 et 2022, ont permis une réduction de l’exposition de l’ordre de 50 % à tous antibiotiques confondus, et d’environ 90 % aux antibiotiques dits « d’importance critique » pour l’Homme (colistine, céphalosporines de dernières générations, fluoroquinolones). Mais la situation n’est pas aussi favorable pour les animaux de compagnie et la médecine humaine.

Des moyens de contrôle émergent actuellement. Citons en priorité le suivi de l’évolution de la résistance, l’amélioration des moyens de diagnostic pour éviter tout acharnement thérapeutique avec un antibiotique inadapté, l’adaptation des posologies et des schémas thérapeutiques, et la recherche des alternatives. La piste actuelle la plus intéressante est le recours à la vaccination qui a fait ses preuves aussi bien chez l’Homme que chez l’Animal. D’autres pistes sont activement étudiées sans oublier la nécessité d’appliquer des mesures de biosécurité et de désinfection rigoureuses.

Un groupe de veille hepta-académique

Du fait de la menace que représente l’antibiorésistance, les sept Académies concernées (médecine, pharmacie, vétérinaire, agriculture, chirurgie dentaire, chirurgie et sciences) ont créé un groupe de veille qui organise un colloque tous les deux ans.

Les thèmes sont centrés sur différents aspects de ce sujet très large:

- état de la résistance bactérienne dans les différents compartiments (humain, animal, environnemental),

- compréhension des mécanismes de résistance, des modalités de transmission et de diffusion via des éléments génétiques impliqués,

- évaluation des mesures appliquées dans les différents secteurs concernés, en particulier pour trouver pourquoi les résultats chez les animaux d’élevage ont été rapides et spectaculaires, mais le sont beaucoup moins en santé humaine, en particulier à l’hôpital et chez les animaux de sport et de loisir,

- impact des traitements sur les microbiotes avec leurs conséquences sur l’immunité et la santé du nouveau-né,

- inventaire des alternatives disponibles et à développer.

Un prochain colloque aura lieu le 12 juin 2024, intitulé «L’antibiorésistance, l’affaire de tous, de la recherche à la pratique», au cours duquel des avancées de la recherche fondamentale seront présentées avec leur impact potentiel sur les pratiques médicales. Une table ronde sur la nécessité de sensibiliser les étudiants dès le début de leur cursus clôturera ces présentations.

Arlette Laval, membre de l’Académie d’agriculture de France et de l’Académie nationale de pharmacie

Pour participer à ce colloque : L’antibiorésistance, l’affaire de tous ! De la recherche aux pratiques

Antibiotic resistance: a major challenge in the fight against bacterial diseases

Antibiotic resistance is a major issue in the fight against bacterial diseases. It affects human health, animal health and environmental health, and its study fits in perfectly with the "one health" concept that has developed in recent years.

The emergence of resistance is a natural phenomenon that began with the first antibiotics. Bacteria are highly adaptable, requiring both the development of new molecules and great care in the choice and application of treatments.

Long-term treatment leads to the emergence of multi-resistant bacteria that are difficult to combat. It is therefore essential to think about prudent use, so as to spare the molecules available.

Effective action plans

Aware of the importance of the issue, politicians have mobilised resources that have proved effective for farm animals: successive Ecoantibio plans, between 2012 and 2022, have led to a reduction in exposure of around 50% for all antibiotics combined, and around 90% for antibiotics considered 'critically important' for humans (colistin, latest-generation cephalosporins, fluoroquinolones). But the situation is not as favourable for companion animals and human medicine.

Control measures are currently emerging. These include monitoring the development of resistance, improving diagnostic methods to avoid over-treatment with inappropriate antibiotics, adapting doses and treatment regimens, and seeking alternatives. The most interesting current approach is vaccination, which has proved its worth in both humans and animals. Other avenues are being actively explored, not forgetting the need to apply rigorous biosafety and disinfection measures.

A hepta-academic watch group

In view of the threat posed by antibiotic resistance, the seven Academies concerned (Medicine, Pharmacy, Veterinary Medicine, Agriculture, Dentistry, Surgery and Sciences) have set up a watchdog group which organises a symposium every two years.

The themes focus on different aspects of this very broad subject:

- the state of bacterial resistance in different compartments (human, animal, environmental),

- understanding resistance mechanisms, transmission and dissemination methods via the genetic elements involved,

- assessment of the measures applied in the various sectors concerned. In particular, we need to find out why the results in farm animals have been rapid and spectacular, but much less so in human health, particularly in hospitals and in sports and leisure animals,

- the impact of treatments on microbiota, with consequences for immunity and the health of newborn babies,

- an inventory of the alternatives available and those yet to be developed.

The next conference will be held on 12 June 2024, entitled "Antibiotic resistance: everyone's business, from research to practice", at which advances in fundamental research will be presented, along with their potential impact on medical practices. A round-table discussion on the need to raise awareness among students right from the start of their course will round off these presentations.

Arlette Laval, member of the Académie d'agriculture de France and the Académie nationale de pharmacie

To take part in this conference: Antibiotic resistance: everyone's business! From research to practices

INFORMATIONS DU MOIS

Les risques sanitaires liés aux microplastiques dans l'environnement - Avis de l’Académie nationale de pharmacie

Le développement des usages des plastiques

La production mondiale de plastiques a atteint 390 millions de tonnes en 2021. Cet accroissement exponentiel est lié aux nombreux avantages des plastiques. Grâce à la diversité de leur composition chimique (rigidité, souplesse ou élasticité, résistance mécanique et chimique…), les plastiques sont utilisés comme matériaux dans de nombreux domaines : transport aérien et automobile, bâtiments, électronique, ordinateurs… Ils permettent la conservation et le transport des produits alimentaires, médicaux et pharmaceutiques dans des conditions d’hygiène sécurisées.

Une source de pollutions et de risques sanitaires

Mais ils sont également devenus une source de pollutions majeures pour l’environnement et source de risques sanitaires. En effet, le cycle de vie des matières plastiques conduit à une pollution massive de l’environnement dans les eaux, les sédiments, les sols, l’air. Leur dégradation conduit à la dissémination de fractions importantes (macroplastiques) et de tailles réduites (microplastiques et nanoplastiques). Ces débris présentent des risques pour le vivant car ils pénètrent facilement les organismes et peuvent y libérer des composants toxiques.

L’avis de l’Académie nationale de pharmacie (2024)

C’est pourquoi l’Académie nationale de pharmacie a publié en avril 2024 un avis relatif aux « risques sanitaires liés aux microplastiques dans notre environnement ». Elle considère que les connaissances scientifiques sur leurs effets toxiques sont parcellaires et constate des lacunes dans l’évaluation des risques sanitaires. Dans son avis, l’Académie nationale de pharmacie émet une série de recommandations pour approfondir et partager les connaissances relatives aux matières plastiques. Ainsi, des méthodes de mesures des microplastiques permettraient de mieux décrire le cycle de vie des matières plastiques et de leurs sous-produits, de renseigner les expositions (voies, niveaux, populations cible) et d’évaluer les effets sanitaires pour l’Homme et son environnement.

Pour consulter cet avis :
Les risques sanitaires liés aux microplastiques dans l'environnement

Le rapport de l’Académie des sciences (2021)

Un rapport sur « Les plastiques dans l’environnement » a été diffusé en mars 2021 par l’Académie des sciences. Il a été établi à partir de nombreuses références bibliographiques et de l’audition d’experts ayant étudié le devenir des plastiques dans l’environnement, et en particulier dans les océans.

Ce rapport concluait également sur la nécessité de mieux comprendre le cycle global des déchets plastiques sur l’ensemble de la planète afin d’évaluer et de réduire leur impact sur les milieux, la faune et la santé des êtres humains.

Pour consulter ce rapport :
Les plastiques dans l'environnement

Une expertise scientifique collective INRAE-CNRS, intitulée « Plastiques utilisés en agriculture et pour l’alimentation » livrera ses résultats en 2024

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

Les séances de l'Académie d’agriculture de France sont diffusées, en direct puis en différé, sur sa chaîne YouTube, à laquelle il est conseillé de s'abonner.

Accéder à la chaîne > ici

L’Ifremer évalue chaque année l’état des populations de poissons pour une pêche plus durable. Mais pour répondre aux besoins alimentaires croissants, de nouvelles espèces devront être domestiquées.

Illustration : Ifremer

Les domestications animales et végétales passées et à venir - 3 avril 2024

La croissance de la population humaine est basée en particulier sur les domestications des plantes et des animaux lors de la révolution néolithique.

La domestication des plantes concerne moins de 20 espèces pour 95% des besoins de l'humanité (blé, riz, maïs, canne à sucre, orge, sorgho, millet, manioc, pomme de terre, légumineuses...). L'alimentation mondiale dépend également de quelques espèces animales (bovins, porcins, ovins, caprins, volailles...).

Aujourd'hui, l'agriculture est contrainte (limites territoriales, adaptation au climat, agroécologie...) et de nombreuses espèces pourraient constituer de nouvelles ressources pour l'avenir. Actuellement, les poissons et les insectes sont les plus étudiés pour l'alimentation.

Pour revoir la séance : Les domestications animales et végétales passées et à venir

Les poils de la tomate sont des trichomes glandulaires qui concentrent des molécules de défense.

Photo : Les jardins de Laurent

Métabolites spécialisés des plantes et agriculture - 24 avril 2024

Comment mieux protéger les plantes contre des maladies, des ravageurs et des stress abiotiques ?

Les plantes peuvent produire elles-mêmes des métabolites spécialisés ayant des rôles physiologiques et écologiques majeurs tout au long de leur cycle de vie. De plus, certains de ces métabolites présentent des effets positifs sur la nutrition et la santé animale et humaine, et constituent des sources de médicaments, de colorants, d’arômes ou de parfums pour l’industrie alimentaire, cosmétique et la santé.

De nouvelles techniques d’amélioration des plantes devraient permettre de réintroduire ces composés de façon raisonnée et optimale dans les plantes cultivées.

Pour revoir la séance : Métabolites spécialisés des plantes et agriculture

De nombreuses terres agricoles sont consommées par l’urbanisation.

Photo : Adobe.stock

La taxation et la rentabilité des terres agricoles en Europe - 15 mai 2024

Cette séance a abordé un sujet important mais assez peu connu : la taxation des terres agricoles. En effet, celle-ci peut influencer la rentabilité des exploitations, le type d’agriculture et au final la destination des terres agricoles.

Aujourd’hui, la souveraineté alimentaire et la protection environnementale nécessitent des arbitrages et l’artificialisation des terres agricoles devient un problème majeur. En France, la taxation des terres est supérieure à la moyenne européenne et leur valeur locative est faible. Avec le départ en retraite de nombreux agriculteurs, cette situation peut donc inciter à la vente des terres pour des usages non agricoles.

Des intervenants ont présenté la situation en Belgique et en Allemagne. Ces comparaisons ont montré des situations contrastées, et posent une question essentielle : en France, ne faudrait-il pas réviser le système de taxation, en particulier pour lutter contre l’artificialisation ?

Pour revoir la séance : La taxation et la rentabilité des terres agricoles en Europe

Le vent oblige les arbres à développer leur ancrage dans le sol par les racines.

Photo : Racines d’arbres - Auvers-sur-Oise - peinture de Vincent Van Gogh (1890)

Le vent, un signal environnemental majeur pour la croissance végétale : de l’aléa à l’adaptation - 22 mai 2024

Le vent a longtemps été considéré comme un facteur mineur de la croissance des plantes cultivées.

Cependant, depuis trois décennies, les travaux en micrométéorologie, biomécanique et mécanobiologie ont permis de mesurer l’ampleur du contrôle de la croissance des plantes par la perception de leur exposition au vent. Ainsi, sur peuplier, 2 600 gènes sont régulés suite à une flexion de tige mimant le vent.

Le vent est donc un facteur agronomique et sylvicole majeur. L’exposition aux effets mécaniques du vent est partiellement modifiable : lisières, haies brise-vent, densité de peuplement… Le cas extrême est celui de la serre : l’absence de stimulation mécanique provoque des effets non désirés de surcroissance en hauteur.

Le vent est un facteur environnemental complexe et l’étude de son impact sur les plantes nécessite une profonde interdisciplinarité.

Pour revoir la séance : Le vent, un signal environnemental majeur pour la croissance végétale

La question environnementale a pris une place déterminante dans la gouvernance foncière.

Photo : Association d’étude et de protection de la nature dans les Vosges

Pourquoi et comment transformer la gouvernance foncière ? - 29 mai 2024

Depuis plusieurs décennies, le rapport à la terre s’est fortement complexifié. Les usages du sol sont variés, les réglementations diverses, les acteurs suivent des intérêts divergents, les instances se sont multipliées.

La question environnementale a pris une place déterminante, qui se traduit par l’importance du code de l’environnement à côté des codes civil, rural ou de l’urbanisme.

Cette séance avait pour thème la gouvernance foncière. Il s’agit d’abord de dégager un diagnostic synthétique sur les enjeux fondamentaux puis d’échanger sur l’harmonisation des rôles de l’État et des collectivités locales pour une gouvernance foncière plus efficace.

Pour revoir la séance : Pourquoi et comment transformer la gouvernance foncière ?

LES PROCHAINES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

L’Académie d’agriculture de France organise ses séances en présentiel dans ses locaux.

Programme complet des séances > ici

Les séances sont également diffusées en direct sur la chaîne YouTube > ici

Ferme de 2500 vaches laitières à Frohburg en Allemagne avec 44 robots de traite.

Photo : web-agri - Lely

Développement des très grands troupeaux laitiers dans différents pays du monde : forces motrices, enjeux et impacts - 5 juin 2024

Aux États-Unis comme en Chine, les troupeaux de plus de 1000 vaches assurent désormais près des deux tiers de la collecte laitière.

L’Inde, premier producteur mondial assure son autosuffisance à partir de ses dizaines de millions de micro-troupeaux. Mais elle vient d’afficher son ambition de conquête du marché laitier mondial avec de très grands troupeaux tournés vers l’export.

En France, la question des très grandes fermes laitières semble taboue depuis l’arrêt de l’unique projet à 1000 vaches. C’est la classe des 100-200 vaches qui s’est développée. Cette spécificité française est-elle un handicap pour la compétitivité mondiale ou un atout face aux attentes sociétales?

Pour suivre la séance : Développement des très grands troupeaux laitiers dans différents pays du monde : forces motrices, enjeux et impacts

LES PRÉCÉDENTS COLLOQUES

Chaque année, des événements sont organisés pour sensibiliser le grand public aux multiples enjeux liés à la forêt.

Illustration : visuel de la journée internationale des forêts 2024

La forêt européenne : entre passé et futur - 6 et 7 mai 2024

Aujourd’hui, les citoyens prennent parti pour « leur forêt ».

Ils désirent que leurs paysages forestiers restent inchangés en ignorant les nécessités d’évolution.

La première journée de ce colloque a été consacré aux rapports anciens entre l’Homme et la forêt, puis à leurs évolutions. En effet, avec l’urbanisation, de nouvelles attentes sont apparues : se détendre, se ressourcer, développer des activités sportives…

La seconde journée a permis de détailler les productions forestières et les services environnementaux.

En conclusion, des angles très différents ont été exposés : « la forêt de tous les dangers », « la forêt de tous les bonheurs », avec les points de vue des politiques et des gestionnaires.

Pour en savoir plus : La forêt européenne : entre passé et futur

Les sols ont des fonctions multiples et essentielles.

Illustration : visuel de présentation de la conférence-débat

Les sols et leurs fonctions - 28 mai 2024

Les sols sont le support de la vie terrestre et le substrat de la végétation. Ce sont des écosystèmes complexes et fragiles. Les sols contribuent au stockage et au piégeage du gaz carbonique, au travers de la minéralisation de la matière organique. Ils sont donc un puits de carbone mais peuvent, dans certaines conditions, en libérer.

Après une présentation des enjeux, quatre interventions ont porté sur :

- «Les matières organiques des sols : un levier face au changement climatique»,

- «Le fer, un marqueur du climat dans l’histoire et la dynamique des sols»,

- «Le microbiome des sols face aux changements climatiques»,

- «Les macros invertébrés, acteurs et indicateurs du fonctionnement du sol».

Cette conférence - débat a été organisée conjointement par l’Académie des sciences et l’Académie d’agriculture de France.

Pour en savoir plus : Les sols et leurs fonctions

Visuel du colloque « sensibilité des plantes »

Sensibilité des plantes : mythes et réalités - 31 mai 2024

Ce colloque a été organisé par la Société nationale d’horticulture de France (SNHF).

En effet, depuis peu, les botanistes découvrent que les plantes sont sensibles à leur environnement et comprennent de mieux en mieux les modalités et l’expression de cette sensibilité.

Ce nouveau domaine scientifique concernant les interactions entre les êtres vivants et leur milieu est en pleine expansion.

Ainsi, les plantes sont capables de percevoir leur environnement et de s’y adapter. Cette perception est liée à la lumière, au mouvement, au froid, à l’émission de composés chimiques et au son.

Elles possèdent donc une capacité d’être réactives et de s’adapter. Gardent-elles la mémoire des stress subis antérieurement ?

Pour en savoir plus : Sensibilité des plantes : mythes et réalités

LES PROCHAINS COLLOQUES

Visuel du colloque «Antibiorésistance»

L’antibiorésistance, l’affaire de tous ! De la recherche aux pratiques - 12 juin 2024 de 9h00 à 17h15

« Les antibiotiques sont des médicaments qui servent à lutter contre les infections dues à des bactéries. Ils ont sauvé et sauvent souvent encore des millions de vies chaque année, mais leur efficacité est menacée car les bactéries peuvent s’adapter et résister au traitement » (Institut Pasteur.)

La résistance aux antibiotiques - ou antibiorésistance - est aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur. Un colloque est organisé conjointement par l’Académie d’agriculture de France, l’Académie nationale de chirurgie, l’Académie nationale de chirurgie dentaire, l’Académie nationale de médecine, l’Académie nationale de pharmacie, l’Académie vétérinaire de France et l’Académie des sciences.

En matinée, la première session porte sur la «Recherche et l’état des connaissances scientifiques».

L’après-midi, la seconde session a pour thème : «Aspects européens et internationaux : évolutions récentes».

Une table ronde sera consacrée à un débat général sur «Comment améliorer l’enseignement pour lutter contre l’antibiorésistance : sur le chemin du progrès»

Pour participer sur place à ce colloque, l’inscription est obligatoire auprès du secrétariat de l’Académie d’agriculture.

L’antibiorésistance, l’affaire de tous ! De la recherche aux pratiques

LA CHAÎNE VIDÉO DE L’ACADÉMIE

Toutes les séances de l’Académie sont diffusées en direct sur la chaîne YouTube de l’Académie. Elles sont gratuites, sans inscription. Vous avez raté une séance, un colloque ou une intervention ?

Aujourd’hui, vous pouvez la visionner au moment où vous êtes disponible. De plus, vous pouvez faire connaître cette vidéo aux personnes concernées par le thème des interventions et des débats.

Depuis octobre 2016, 428 vidéos ont été enregistrées et 2 600 personnes sont abonnées à la chaîne YouTube de l’Académie. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici

ANALYSES DE THÈSE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire :

Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

- Thèse de Marie Belair : « Les agents du dépérissement des noyers en France : écologie, diversité et cycle de vie »

Thèse analysée par Georges Barbier, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Gaétan Le Floch, professeur des universités, LUBEM (Laboratoire universitaire de biologie et écologie microbienne), UR 3882 UBO – USC INRAE 1504

Co-encadrantes Flora PENSEC, maîtresse de conférences et Adeline Picot, maîtresse de conférences, LUBEM (Laboratoire universitaire de biologie et écologie microbienne), UR 3882 UBO – USC INRAE 1504

- Thèse de Prabu Satria Sejati : « Mise au point de thermoplastique biosourcé par estérification sans solvant de matériaux lignocellulosiques » – « Investigation of bio-sourced thermoplastic by solvant free esterification of lignocellulosic materials »

Thèse analysée par Xavier Deglise, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Philippe Gérardin, professeur, université de Lorraine, laboratoire d’études et de recherche sur le matériau bois (LERMAB)

Co-directeur de thèse : Firmin Obounou Akong, maître de conférences, université de Lorraine, LERMAB

> Pour consulter les analyses de thèse

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

> Accéder aux Avis et Rapports

> Accéder aux Notes académiques

L’ENCYCLOPÉDIE

L’encyclopédie présente des fiches synthétiques traitant d’un sujet. Elles prennent trois formes : les fiches « Questions sur… » qui développent un sujet complet sur quatre pages, les fiches pédagogiques « Repères » basées sur des chiffres, ou de courtes vidéos.

L’encyclopédie s’enrichit en permanence de nouveaux contenus. 630 documents ont déjà été rédigés par 151 académiciens et 74 experts extérieurs.

Voici la présentation du dernier thème de l’encyclopédie sur les morphologies agraires ainsi que les nouvelles parutions.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de l’encyclopédie, consulter la Table des matières des documents.

Grand Thème 13 : Morphologie agraire dans le monde

Ce thème est composé des chapitres suivants :
- Généralités sur la morphologie agraire (13 fiches)
- Les formes agraires antiques (10 fiches)
- Les formes agraires médiévales en Europe (11 fiches)
- Les formes agraires du XVIe-XIXe en Europe (8 fiches)
- En Amérique du Nord (7 fiches)
- En Amérique latine (8 fiches)
- En Afrique (4 fiches)
- En Asie (4 fiches)
- En Australie et Îles du Sud-Est asiatique (2 fiches)
- Les concessions massives de terres (7 fiches)
- Morphologie et histoire des communs (4 fiches)

Par Gérard Chouquer

Ces fiches mettent en évidence la richesse de la morphologie agraire dans le monde, à partir d’études générales et d’exemples régionaux. La morphologie agraire connaît aujourd’hui un renouveau grâce au développement de l’accès à l’information (mise en ligne des missions aériennes et satellitaires, collections cartographiques et plans cadastraux) et à l’interaction entre disciplines (histoire, archéogéographie, anthropologie, archéologie, agronomie, écologie des paysages).

Pour en savoir plus :

- Morphologie agraire dans le monde

- Le renouveau des formes agraires

Les nouvelles fiches encyclopédiques
(du 16 avril au 15 mai 2024)

Période de repos entre deux cultures, la jachère fut un élément central au Moyen-Âge pour maintenir la fertilité des sols.

Illustration : miniature du XVe siècle du « Régime des Princes » de Gilles de Rome

« Notre microbiote, c’est-à-dire les microbes qui sont embarqués en nous, sont peut-être l’endroit où l’effondrement de la biodiversité nous touche le plus ».

Photo : vidéo « l’Homme microbien »

Grand Thème 8 :
Alimentation et santé humaines

- Vidéo La cuisson des œufs

Par Hervé This

LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR L’ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre, contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture ont été lus très attentivement par un académicien. Vous disposez ainsi d'une présentation qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> Lire les présentations d'ouvrages

Éditions Presses des Mines.

Agir avec la nature au XIXe siècle. À propos d’oiseaux, d’agriculture et d’émergence de l’écologie

Le débat instauré au milieu du XIXe siècle sur le rôle des oiseaux insectivores en tant qu’auxiliaires de l’agriculture, s’inscrit dans la démarche « agir avec la nature ». Les scientifiques ont fait l’hypothèse que les dégâts causés par les insectes aux cultures, résultaient de l’érosion des populations d’oiseaux insectivores par la chasse et le braconnage. On parlait déjà de la disparition prochaine de plusieurs espèces d’oiseaux de la faune française.

Si la protection des oiseaux est acquise en 1902, la distinction entre utile et nuisible s’est avérée difficile et ce débat perdure. C’est durant cette période que les concepts de l’écologie ont émergé : rôle des facteurs de l’environnement sur la distribution des espèces, équilibre des systèmes écologiques, régulation des populations…

Il y a aujourd’hui de nombreux débats autour de l’érosion de la biodiversité, relayés par les médias avec des chiffres chocs.

En évitant le sensationnel, mieux connaître la biodiversité, c’est en comprendre les déclins et savoir comment agir.

Éditions l’Harmattan.

Une histoire de l’Académie d’agriculture de France - de 1916 à 1960 - Tome 4

Depuis plusieurs années, Christian Ferault poursuit avec opiniâtreté l’histoire de l’Académie d’agriculture de France depuis son origine.

Dans le premier tome (1761-1815), il nous a présenté les fondements de la Société d’agriculture, et ses premiers travaux sur les fléaux sanitaires (carie), la culture du maïs, de la pomme de terre, du sorgho, l’aménagement des forêts…

À la Révolution française, les membres de cette Société ont rédigé un cahier de doléances pour améliorer la vie à la campagne et le sort des journaliers. Ils ont dû aussi lutter pour préserver leur liberté et leur indépendance de pensée.

Dans la période couverte par le second tome (1816-1870), l’agriculture connaît de nombreux progrès : développement des cultures fourragères, des plantes à huile, de la chimie, de la fertilisation…

L’activité des académiciens est permanente et 55 000 pages ont été rédigées à partir de 1837 !

Dans le troisième tome (1871-1915), Christian Ferault présente l’âge d’or de l’Académie, reconnue pour l’importance, la qualité et la diversité de ses travaux. Elle bénéficie du soutien dynamique et efficace de politiques influents. A la pointe du progrès, elle est reconnue au niveau national et à l’étranger.

Le quatrième tome (1915-1960) qui vient de paraître couvre une période de progrès intenses, mais marquée par deux guerres mondiales. La recherche de l’autosuffisance alimentaire est prépondérante. L’Académie se préoccupe des possibilités de diversifier les productions et d’augmenter les rendements. Elle devient la référence de plusieurs générations de chercheurs et d’acteurs du monde agricole.

Grâce à sa démarche d’historien, Christian Ferault enrichit l’histoire de l’agriculture française d’une approche nouvelle issue de volumineuses archives de l’Académie.

EN DÉBAT

La transition agroécologique et alimentaire

Oui, mais ! Tel est le leitmotiv de Léon Guéguen dans son article sur les limites de la transition agroécologique et alimentaire. Cette expression marque l’adhésion, mais pose des limites. De quoi est-il question ? Tout simplement des défis actuels de l’agriculture.

Est-ce possible de produire plus pour nourrir l’humanité, avec des aliments de meilleure qualité, en réduisant la consommation d’énergie et d’intrants chimiques dans le but de stabiliser le changement climatique et de préserver l’environnement et la biodiversité ?

L’auteur met en avant des points qui font souvent débat :

- l’abandon des engrais de synthèse ? L’abandon de l’agriculture intensive par une plus grande sobriété des engrais de synthèse serait vertueux… Oui, mais conduirait, en particulier dans le cas des grandes cultures, à une forte baisse de productivité.

- la réduction de l’élevage dit « industriel » des porcs et des volailles semble légitime. Oui, mais il s’agit d’une viande saine dont la demande mondiale ne cesse de progresser.

- la diminution de la consommation de viande et du cheptel bovin permettrait de réduire les émissions de méthane… Oui, mais :

Comment assurer la production de produits laitiers, source indispensable de nutriments pour notre alimentation ?

Comment maintenir les prairies essentielles pour le stockage du carbone et la biodiversité ?

Comment pouvoir remplacer des engrais de synthèse par des engrais organiques ?

En agriculture, ces points de controverse bien connus sont multiples. Léon Guéguen plaide pour un scénario raisonnable et réaliste de transition agroécologique.

L’article de Léon Guéguen, membre de l’Académie d’agriculture de France, intitulé «Limites de la transition agroécologique et alimentaire», a été publié dans European Scientist le 15 mai 2024.

D’autres articles portent sur les domaines d'activités de l'Académie d'agriculture de France. Ils sont rédigés par des académiciens en leur nom propre.

Vous trouverez ces articles > En cliquant ici

Pour en savoir plus sur l’agroécologie :

- Le dossier « Transformations agroécologiques pour des systèmes alimentaires durables » paru dans Agropolis International - Montpellier, dans le chapitre "Nos ressources"

- Le livre « La transformation agroécologique, quelle perspective en France et dans le monde (Deux tomes) - Presses des Mines le 31 mars 2021
Livres labellisés par l’Académie

- Les séances de l’Académie d’agriculture de France

10 ans après : Quelle trajectoire pour l'agroécologie en France et dans le monde ? - 12 avril 2023

À la recherche de nouvelles synergies entre cultures et élevage - 14 juin 2023

Les prairies et les herbivores au cœur de la durabilité agricole et alimentaire - 26 mai 2021

LES SERVICES DE L'ACADÉMIE

Le fonds documentaire de l’Académie

Le fonds documentaire de l’Académie est riche de près de 40 000 ouvrages complétés par les archives manuscrites de nombreux académiciens. Il rassemble la totalité des publications de la Société royale d’agriculture depuis 1761, puis de l’Académie après 1915 : périodiques (mémoires, bulletins, comptes rendus) et ouvrages édités par la Compagnie.

Les principales collections font l’objet de numérisation grâce à un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF). Elles sont consultables en ligne et permettent une recherche par reconnaissance des caractères.

Enfin les titres disponibles et consultables sur rendez-vous à la bibliothèque de l’Académie sont catalogués grâce au logiciel KOHA sur le site https://bibliotheque.academie-agriculture.fr/. À ce jour, 3 499 titres sont répertoriés.

> En savoir plus

La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - 7e arrondissement, ces salles peuvent être réservées pour des réunions.

Pour ce faire, deux possibilités :

- Réserver via notre prestataire EasyRéunion : > http://www.easyreunion.fr/

ou

- Réserver en sollicitant directement l’Académie : contact@academie-agriculture.fr

Le MENSUEL est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Chantal Gascuel
Rédacteur en chef : Christian Saber

Comité de lecture : Jean-Louis Bernard, Jacques Brulhet, Yves Brunet, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Chantal Chomel, Michel Dron, André Fougeroux, Chantal Gascuel, Marion Guillou, Anne-Marie Hattenberger, Jean-Jacques Hervé, Constant Lecoeur, Patrick Ollivier, Nadine Vivier, Guy Waksman

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