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N°91 - fév 2024

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02/2024

Le Mensuel

N°91 / Février 2024

À LA UNE

Chantal Gascuel, Secrétaire perpétuelle

Photo : Académie d’agriculture de France

Élue Secrétaire perpétuelle de l’Académie d’agriculture de France fin décembre 2023, j’ai pris mes fonctions début 2024. Motivée par la richesse et la diversité de l’Académie, soucieuse en tant que scientifique d’assoir les productions de l’Académie sur des savoirs, connaissances scientifiques et expertises, je m’engage dans cette fonction avec enthousiasme.

Le travail de notre Académie contribue à la nécessaire transformation des systèmes agricoles et alimentaires, des espaces ruraux et urbains, face aux multiples enjeux sociaux, économiques et environnementaux auxquels sont confrontées nos sociétés : revenu et renouvellement des agriculteurs, diversification des systèmes agricoles et évolution des régimes alimentaires, vulnérabilité des forêts, de l’élevage face au changement climatique, diminution de la ressource en eau et perte de biodiversité. La liste est longue des défis auxquels doivent faire face le monde agricole, la société.

Une Académie qui contribue aux diagnostics et aux solutions

Ces enjeux constituent clairement des menaces mais aussi des opportunités pour développer des approches scientifiques, des innovations technologiques, systémiques, économiques, organisationnelles. Le temps des diagnostics est indispensable, mais celui des solutions est de plus en plus présent dans le débat sociétal. Et ces solutions sont multiples, on parle de bouquets de solutions, chacune apportant sa pierre à l’édifice, de solutions adaptées aux contextes locaux, socio-économiques et environnementaux (qualité des sols, ressource en eau, paysage…), et donc plus complexes à partager, à décider, à mettre en œuvre. Elles sont de plus en plus coconstruites avec les acteurs du territoire dans des démarches participatives, des laboratoires vivants. Notre Académie s’est engagée dans cette réflexion.

Éclairer les débats sur une base rationnelle

À titre d’exemple, et pour illustrer les propos, prenons le cas des retenues de substitution, en réponse à la diminution de la ressource en eau dans certaines régions, à la plus grande variabilité temporelle de la disponibilité en eau, aux impacts du changement climatique sur l’agriculture et les écosystèmes aquatiques. Le rôle de l’Académie d’agriculture n’est pas d’être pour ou contre, mais d’éclairer les termes du débat sur une base rationnelle, d’y associer des données, d’émettre des recommandations et des garde-fous, d’aider à faire progresser le débat public, les décisions des collectivités territoriales, de l’État.

Un rapport sur les retenues de substitution

Un groupe de travail de l’Académie s’est créé en février 2023 sur ce thème, avec le souci de réunir toutes les compétences utiles, de mettre à disposition des données variées pouvant éclairer cet « objet clivant » que sont les retenues de substitution. Un texte a été élaboré, mis en débat dans une séance interne à l’Académie, ce qui a permis de produire un « Rapport de l’Académie d’agriculture de France » que je vous invite à lire. Oui, de telles réserves sont possibles, au cas par cas, avec des systèmes agricoles plus économes en eau, l’élaboration d’une gouvernance pour une gestion équitable de l’eau, bien commun.

« Une passion connaître, une ambition transmettre », une maxime bien illustrée dans ce travail académique !

Chantal Gascuel, Secrétaire perpétuelle de l’Académie d’agriculture de France

Rapport : « Les retenues de substitution »

Elected Permanent Secretary of the French Academy of Agriculture at the end of December 2023, I took up my post at the beginning of 2024. Motivated by the richness and diversity of the Academy, and concerned as I am as a scientist to base the Academy's work on scientific knowledge and expertise, I am enthusiastic about taking on this role.

The work of our Academy contributes to the necessary transformation of agricultural and food systems, rural and urban areas, in the face of the many social, economic and environmental challenges facing our societies: income and renewal of farmers, diversification of agricultural systems and changing diets, vulnerability of forests and livestock to climate change, depletion of water resources and loss of biodiversity. The list of challenges facing agriculture and society is long.

An Academy that contributes to diagnoses and solutions

These challenges are clearly threats, but they are also opportunities to develop scientific approaches and technological, systemic, economic and organisational innovations. The time for diagnosis is essential, but the time for solutions is increasingly present in the social debate. And these solutions are many and varied - we're talking about a range of solutions, each with its own contribution to make, solutions adapted to local socio-economic and environmental contexts (soil quality, water resources, landscape, etc.), and therefore more complex to share, decide on and implement. Increasingly, these solutions are being co-constructed with local stakeholders as part of participatory approaches and living laboratories. Our Academy is committed to this approach.

Informing debates on a rational basis

By way of example, and to illustrate what we are saying, let's take the case of replacement reservoirs, in response to dwindling water resources in certain regions, greater temporal variability in water availability, and the impact of climate change on agriculture and aquatic ecosystems. The role of the French Academy of Agriculture is not to be for or against, but to clarify the terms of the debate on a rational basis, to combine data, to issue recommendations and safeguards, to help advance the public debate and the decisions of local authorities and the State.

A report on alternative reservoirs

An Académy working group was set up on this subject in February 2023, with the aim of bringing together all the relevant skills and making available a variety of data to shed light on the "divisive issue" of replacement reservoirs. A text was drawn up and discussed at an internal meeting of the Academy, resulting in a "Report by the French Academy of Agriculture", which I invite you to read. Yes, such reservoirs are possible, on a case-by-case basis, with more water-efficient farming systems and the development of governance for the equitable management of water, a common good. "A passion to know, an ambition to pass on" is a maxim well illustrated in this academic work!

Chantal Gascuel, Permanent Secretary of the French Academy of Agriculture

Rapport : « Les retenues de substitution »

L’INFORMATION DU MOIS

Colloque « Enjeux de l’autonomie des exploitations agricoles » - 7 février 2024

Ce futur colloque est organisé par l’Académie d’agriculture de France, en partenariat avec Crédit agricole SA. En voici le programme.

9h30 : Allocutions d’accueil
Chantal Gascuel, Secrétaire perpétuelle de l’Académie d’agriculture de France
Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture ou son directeur de cabinet, Sylvain Maestracci
Jean-Christophe Roubin, directeur de l’agriculture de Crédit Agricole SA

10h00 - 12h30 : Éclairages (modérateur : Jean-Marie Séronie, membre de l’Académie d’agriculture)

- Agriculture 2023 : faits marquants et perspectives
Par Olivier Masbou, journaliste indépendant

- Qu’appelle-t-on autonomie des exploitations ?
Par Hervé Guyomard, directeur de recherche INRAE

- Autonomie économique
Par Philippe Boullet, directeur du pôle performance et prospectives CER France

- Deux exploitations en recherche d’autonomie - retour d’expériences
Par Marie-Françoise Brizard-Pasquet, Gaec élevage en Mayenne
Et Franck Baechler, agriculture de conservation et éleveur en Sologne

14h15 - 15h30 : Témoignages

Première table ronde : « Exploitations autonomes et bénéfices réciproques pour les territoires »
Avec Jean-Marc Callois, DRAAF adjoint Auvergne-Rhône-Alpes
Guillaume Dhérissard, directeur de la coopérative Fermes de Figeac
Didier Lenoir, agriculteur, président de la coopérative Dijon-Céréales

Deuxième table ronde : « Autonomie des exploitations et interaction avec les filières »
Avec Christoph Büren, agriculteur et président du groupe Coopératif Vivescia
Régis Chevallier, agriculteur et président des Maraîchers nantais
Florent Morillon, président de l’interprofession du Cognac
Hugues Trameau, agriculteur, éleveur de bovins, Yonne

16h45 - 17h00 : Conclusion
Par Marion Guillou, présidente de l’Académie d’agriculture de France

Ce colloque aura lieu dans l’amphithéâtre Tardy - FNCA, 48, rue de la Boétie 75008 - Paris

Pour en savoir plus sur ce colloque : « Enjeux de l’autonomie des exploitations agricoles »

Pour s’inscrire à ce colloque : https://my.weezevent.com/etat-de-lagriculture-2024

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

Les séances de l'Académie d’agriculture de France sont diffusées, en direct puis en différé, sur sa chaîne YouTube, à laquelle il est conseillé de s'abonner.

Accéder à la chaîne > ici

La matière grasse laitière est de plus en plus reconnue pour ses bénéfices santé

Photo Réussir - Les Marchés

Nutrition, complémentarité et synergies entre les lipides d’origine animale et les lipides des végétaux - 17 janvier 2024

Les lipides sont essentiels pour la santé. Ainsi, la matière grasse laitière rassemble un harmonieux mélange d’acides gras dont les fonctions sont importantes pour l’organisme.

Pour les acides gras saturés d’origine animale, les études n’ont pas confirmé leurs effets négatifs. Par ailleurs, en élevage, la conduite alimentaire participe au profil lipidique des animaux. Enfin, la génétique influe sur la qualité des lipides chez les ruminants, le porc et la poule.

L’Homme est un omnivore. La qualité de la nutrition repose sur des règles de bon sens : pas d’exclusives, des aliments variés et complémentaires. L’équilibre alimentaire est une affaire d’éducation et dans ce domaine, la tâche est immense.

Pour revoir la séance : Nutrition, complémentarité et synergies entre les lipides d’origine animale et les lipides des végétaux

Algues brunes de varech, genre fucus

Photo : Académie des Biostimulants

Atouts et limites des algues marines pour des biosolutions en productions végétales et animales - 24 janvier 2024

L’utilisation des algues comme amendement en agriculture est pratiquée depuis des siècles.

Aujourd’hui, les macroalgues marines brunes, vertes et rouges, et les microalgues sont de plus en plus des matières premières permettant d’accéder à des molécules dotées de nouvelles fonctionnalités. La recherche a pour objectif d’identifier les processus qui conduisent à des fonctions biologiques.

De nombreuses applications sont donc à développer pour l’utilisation des algues sous forme de :

- biofertilisants qui permettent aux cultures de mieux absorber les nutriments en préservant les ressources du sol grâce à la rhizosphère,

- biostimulants qui stimulent des défenses de la plante vis-à-vis des stress abiotiques,

- produits de biocontrôle qui utilisent des familles de produits naturels, imitant la nature pour protéger les plantes contre les stress biotiques.

Ces applications pourront concerner les plantes et les animaux.

En fin de séance, plusieurs questions ont porté sur l’utilisation des algues vertes très présentes sur le littoral breton.

Pour revoir la séance : Atouts et limites des algues marines pour des biosolutions en agriculture

Le Grand Palais éphémère et sa structure en bois pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris

Photo : Jean-Luc Peyron

Les Jeux de Paris 2024 : démontrer les progrès de la construction bois en France - 31 janvier 2024

En France, le bâtiment émet plus de 20 % des émissions de gaz à effet de serre. Or le bois est un important puits de carbone qui présente de nombreux avantages : il est élaboré à partir de carbone puisé dans l’atmosphère et renouvelable, il nécessite peu de consommation d’énergie lors de sa transformation en produits et il est recyclable. Enfin, la construction bois se substitue à d’autres matériaux énergivores et permet un haut niveau d’isolation thermique.

Cependant, en France, l’emploi du bois dans la construction et la rénovation des bâtiments ne progresse que lentement, contrairement à l’ensemble des pays développés. Les Jeux olympiques de Paris sont donc une opportunité unique. France Bois 2024 a été chargé d’un projet stratégique dont l’objectif est de favoriser et d’appuyer des réalisations exemplaires.

Pour revoir la séance : Les Jeux de Paris 2024 : démontrer les progrès de la construction bois en France

Formation en agroécologie sur la vie du sol

Photo : UniSpheres Scholae

Sciences comportementales et transitions - 5 mars 2024

L’agriculture doit mener des transitions pour réduire son empreinte environnementale par des pratiques d’agroécologie, et comme les autres secteurs, par la réduction de ses consommations et la modification de ses sources d’énergies.

Quel peut être le rôle des sciences comportementales ?

Quels sont les biais cognitifs qui peuvent influencer les agriculteurs dans leurs décisions majeures d’orientation de leur système d’exploitation ?

Quelle part joue le mimétisme vis-à-vis des plus innovants ?

Quelle est l’importance de la crainte des risques et de la résistance au changement ?...

Lors de ce séminaire, plusieurs spécialistes de l’utilisation des sciences cognitives et comportementales au service des politiques publiques, ainsi que des transitions interviendront pour présenter leurs travaux sur l’utilisation des sciences comportementales pour favoriser les transitions.

Sciences comportementales et transitions

Un plan d’action en agriculture urbaine a été mis en place dans la ville de Québec

Photo : Ville de Québec, l’accent d’Amérique

Place des agricultures intra-urbaines dans les processus écologiques - 6 mars 2024

L’agriculture urbaine est portée par des professionnels, des collectivités, des associations, des particuliers…

Elle suscite beaucoup d’attentes et de nombreuses questions.

Ainsi, quels sont les services socio-écologiques fournis par des productions agricoles ou potagères en ville : liens sociaux, bien-être, rafraîchissement de l’air, gestion de l’eau ? …

Comment les agricultures urbaines favorisent-elles la biodiversité ?

Des producteurs peuvent-ils concilier en ville production alimentaire, biodiversité et rentabilité ?

Cette séance permettra de définir les aspects opérationnels, les problèmes et les nouvelles questions de recherche à développer pour l’agriculture urbaine.

Pour revoir la séance : Place des agricultures intra-urbaines dans les processus écologiques

Certains robots autonomes déplacent des charges importantes de marchandises

Photo : Borro Robotics

Le machinisme agricole à l’heure de la révolution numérique - 13 mars 2024

La France compte aujourd’hui 14 000 robots « agricoles », dont la majorité en élevage. Dans ce domaine, les avantages sont évidents : travaux moins pénibles, réduction des astreintes de traite, gain de temps…

Mais qu’en est-il dans les autres secteurs ?

Quelles sont les raisons qui amènent les agriculteurs à « passer au robot » … ou non ?

Les agriculteurs souhaitent bénéficier des apports des technologies mais s’interrogent sur les conséquences de leur adoption : formation, mise en œuvre, autonomie, rentabilité…

Au cours de cette séance, des constructeurs et un concessionnaire de matériel agricole viendront présenter leurs expériences et points de vue et échangeront avec les participants sur ces nombreuses questions.

Pour revoir la séance : Le machinisme agricole à l’heure de la révolution numérique

Laboratoire de façonnage de cosmétique avec technologies d’extraction

Photo : Phytodia

Les enjeux agricoles pour ne cosmétique respectueuse des limites planétaires - 20 mars 2024

Les produits végétaux sont sources de nombreux cosmétiques. Certaines plantes à parfum sont cultivées à petite échelle, d’autres plantes cultivées, pour les huiles ou les alcools, sur de plus grandes surfaces.

Les conduites culturales des plantes de grande culture font souvent débat pour l’environnement et la santé humaine. Toutefois, le grand public se pose beaucoup moins de questions pour les productions de cosmétiques.

Sur le plan réglementaire, la mise sur le marché d’un produit cosmétique est extrêmement surveillée, comme celle des produits phytosanitaires, des additifs et des médicaments.

Cette séance expliquera comment les sociétés concernées agissent pour répondre à ces réglementations et aux attentes sociétales (environnement, biodiversité, économie circulaire…).

Pour suivre la séance : Les enjeux agricoles pour une cosmétique respectueuse des limites planétaires

LA CHAÎNE VIDÉO DE L’ACADÉMIE

Toutes les séances de l’Académie sont diffusées en direct sur la chaîne YouTube de l’Académie. Elles sont gratuites et sans inscription.

Vous avez raté une séance, un colloque ou une intervention dans le cadre de l’Académie ?

Aujourd’hui, vous pouvez la visionner au moment où vous êtes disponible. De plus, vous pouvez faire connaître cette vidéo aux personnes concernées par le thème des interventions et des débats.

Depuis octobre 2016, 399 vidéos ont été enregistrées et 2 360 personnes sont abonnées à la chaîne YouTube de l’Académie. Pour vous abonner gratuitement, cliquez ici

ACTUALITÉS DE l’ACADÉMIE

- « Académie d’agriculture de France : un Bureau majoritairement féminin en 2024 » -

Lire le Communiqué de Presse du Bureau

- L’Académie d’agriculture de France participe au Salon international de l’agriculture du 24 février au 3 mars 2024. Chaque jour, des académiciens seront à votre écoute pour dialoguer sur les enjeux de société - Pavillon 4 stand 4C163

- « Aux frontières de la connaissance - Interactions entre micro-organismes et leurs hôtes : peut-on protéger les plantes en contrôlant le microbiote des grains ? » par Matthieu Barret - INRAE le 24 janvier 2024

Voir la vidéo ici

- « Manifeste pour une santé commune » - présentation d’ouvrage le 31 janvier 2024 avec François Collart Dutilleul, Olivier Hamant, Ioan Negrutiu et Fabrice Riem

Voir les présentations d'ouvrages

- « Humus », un livre présenté par son auteur Gaspard Koenig lors d’un petit-déjeuner de l’Association des amis de l’Académie d’agriculture de France (4AF) le 23 janvier 2024

- « Les vétérinaires, acteurs incontournables du débat élevage - société » lors d’un petit-déjeuner organisé par la 4AF le 1er février 2024

- « Biotech challenges » de Catherine Regnault-Roger - Éditions Springer

Cet ouvrage « Enjeux technologiques – Des OGM à l’édition du génome » est paru en français aux Presses des Mines en 2022

- « Eau et changement climatique : et s’il était déjà trop tard ? »

Conférence organisée le 23 janvier 2024 par le carrefour des Acteurs sociaux, le Partenariat eurafricain, avec l’Académie d’agriculture, le Réseau international des organisations de bassin et l’Organisation Sahel/Sahara

« Le dérèglement climatique se traduit par un lent et certain réchauffement, mais aussi une grande variabilité. Sécheresses et inondations alternent aux mêmes endroits, plus fortes et plus fréquentes, en France, mais aussi en Afrique, variabilité qui rend les systèmes agricoles plus vulnérables et les processus d’adaptation au changement climatique plus difficiles. »

Voir la vidéo ici

ANALYSES DE THÈSE DE JEUNES CHERCHEURS

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent. Contactez, pour ce faire :

Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

- Thèse de Chloé Alexandre : « Opérationnalisation et évaluation de la capacité d’innovation ouverte dans les services dans un contexte contraint : le cas des services numériques de conseil agricole au Burkina Faso »

Thèse analysée par Joseph Garnotel, membre de l’Académie d’agriculture de France

Co-directeur de thèse : Guy Faure, directeur de recherche, Cirad

Co-directrice de thèse : Sophie Mignon, professeur des universités, Université de Montpellier

Co-encadrante de thèse : Aurélie Toillier, cadre scientifique, Cirad

- Thèse de Adeline Cortesi : « Qualité environnementale des aliments : comment l’évaluer pour l’intégrer aux autres dimensions de la qualité dans la conception des produits ? »

Thèse analysée par Véronique Braesco, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Gwennola Yannon - Le Bris, maîtresse de conférences (HDR) AgroParisTech, Université Paris-Orsay

Co-encadrement : Caroline Denicaud, chargée de recherche INRAE Paris-Saclay

- Thèse de Morgane Leclercq : « Le droit relatif à la sécurité semencière - contribution à l’étude de l’internormativité au Sahel »

Thèse analysée par Siaka Koné, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Geneviève Parent, directrice de recherche à l’Université Laval, Québec, Canada, titulaire de la Chaire de recherche en droit sur la diversité et la sécurité alimentaires

Co-directrice : Estelle Brosset, directrice de recherche à Aix-Marseille Université, professeure des universités en droit public.

- Thèse de Pauline Robert : « Évaluation et mise en œuvre de la sélection phénomique pour la sélection du blé tendre »

Thèse analysée par Philippe Gate, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de thèse : Jacques le Gouis, directeur de recherche, INRAE (Génétique, Diversité et Ecophysiologie des Céréales - GDEC)

Co-encadrement de la thèse : Renaud Rincent, chargé de recherche, INRAE.

- Thèse de Salomé Kahindo « Répartition spatiale des activités agricoles et des services environnementaux : une analyse économique »

Thèse analysée par Marie-Françoise Brizard-Pasquet, membre de l’Académie d’agriculture de France

Directrice de thèse : Elsa Martin, professeure, L’Institut Agro Dijon

Co-directeur de thèse : Stéphane Blancard, professeur, L’Institut Agro Dijon.

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs de groupes de travail issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

> Accéder aux Avis et Rapports

> Accéder aux Notes académiques

Rapport sur les retenues de substitution

Ce rapport a fait l’objet de diverses révisions sur la période de mai à novembre 2023 et d’une séance interne à l’Académie le 21 juin 2023. Une large concertation a permis de prendre en compte la diversité des métiers et points de vue disciplinaires qui font la richesse de l’Académie d’agriculture.

Tous les auteurs sont membres de l’Académie d’agriculture de France. Leur formation et leur rôle dans ce texte sont les suivants : Catherine Aubertin, économiste de l’environnement, Gabrielle Bouleau, politiste, Guilhem Bourrié, biogéochimiste, Jacques Brulhet, vétérinaire, Yves Brunet, bioclimatologue, Chantal Chomel, juriste, Agnès Ducharne, hydrogéologue, Chantal Gascuel, hydrologue, Bernard Itier, bioclimatologue, Christine King, géophysicienne de l’environnement, Jean-Yves Le Déault, biochimiste, Gilles Lemaire, agronome, Frank Michel, agroéconomiste, Yves Souchon, écologue aquatique, Paul Vialle, ingénieur de l’Engref, option hydraulique.

Sommaire du rapport

Propos introductifs de cadrage

- L’eau : un bien commun qui se raréfie, un changement climatique à l’œuvre

- Une dynamique intense de la recherche et des services de l’État sur les solutions et leurs impacts

- Les retenues de substitution : quelle définition ?

- Les bénéfices attendus par les promoteurs, les principaux arguments des contestataires

Le cas de la retenue de Mauzé-sur-le-Mignon et de son territoire

- Un historique difficile de la question des « bassines »

- L’estimation des impacts des retenues de substitution des Deux-Sèvres par un modèle hydrogéologique

- La problématique du changement climatique

- Le bilan hydrique : quelle part de l’évaporation directe de l’eau de la retenue ?

- Le financement de l’infrastructure et la gestion de l’eau

- Les évolutions des systèmes agricoles

- La gouvernance : de l’accord au suivi

Au-delà du cas d’étude, quelles questions générales posent les retenues de substitution ?

- L’impact hydrologique et hydrogéologique, les transformations du territoire, dans le contexte du changement climatique

- La question ignorée de l’eutrophisation et des émissions de gaz à effet de serre

- L’analyse des gouvernances dans ces dispositifs et la prise en compte de l’eau, bien commun ?

A quoi conditionner la création de retenues de substitution ?

Voir les rapports

Rapport du groupe de travail « Un monde, une santé »

Rédacteurs principaux : Jean-Louis Bernard, Jacques Berthelin, Yves Brunet, Dominique Job, Arlette Laval, Dominique Parent-Massin, Catherine Regnault-Roger, Philippe Reignault, René Seux

One Health ou « Une seule santé » qualifie les interactions entre les humains, les animaux et l’environnement dans une perspective de santé globale. Un rapport a été publié par un groupe de travail de l’Académie d’agriculture. Il présente des aspects souvent méconnus du sujet One Health.

Voici un résumé concernant le chapitre « L’air et la santé ».

L’atmosphère, au cœur de l’approche « One Health », est à la fois un réservoir sans frontières et un vaste milieu d’échanges. Elle contient de nombreux éléments pouvant jouer un rôle direct ou indirect sur la santé et l’agriculture.

Les composés non organiques, ou « abiotiques », que sont les gaz et les particules de pollution déterminent le niveau de « qualité » de l’air. En quantité, ils peuvent provoquer des irritations, des troubles respiratoires, conjonctivites, maladies cardiovasculaires, voire des affections du système nerveux ou des fonctions rénales et hépatiques. C’est le cas de l’ozone, des composés soufrés, des métaux lourds, de l’ammoniac, de produits phytosanitaires et de divers composés provenant de l’industrie, du transport, de la combustion ou de l’agriculture. Ils peuvent aussi affecter les écosystèmes (altération de la photosynthèse par exemple).

Il a fallu légiférer, avec en 1932 la loi Morizet qui introduit pour la première fois la notion de pollution atmosphérique, en 1996 la loi sur l’air et, depuis, un ensemble de directives européennes qui fixent des objectifs sanitaires et environnementaux.

Mais l’atmosphère contient aussi en suspension de nombreux éléments biotiques composant l’« aérobiome » : bactéries, spores fongiques, levures, pollens et virus notamment. Sur les surfaces terrestres, les principales sources de ces « bioaérosols » sont la phyllosphère (ensemble des surfaces foliaires des plantes) et le sol, ainsi que les activités humaines, notamment agricoles. Leur diversité et leur concentration aérienne dépendent de la localisation et des caractéristiques des sources, de la taille des particules, de la circulation des masses d’air (ou des conditions de ventilation en air intérieur) et des conditions météorologiques. Selon ces dernières, leur transport est susceptible de s’effectuer sur de faibles ou de très grandes distances (parfois internationales). La pluie, par son effet de lessivage, a tendance à réduire leur diversité.

Certains de ces composants, s’ils sont en concentration suffisante, peuvent affecter la santé humaine et animale, par exposition ou inhalation ; c’est notamment le cas de nombreuses allergies et infections respiratoires. D’autres peuvent avoir un impact délétère sur les écosystèmes, exposés à divers types de pathogènes des plantes. Certaines des particules biotiques peuvent également contribuer à des phénomènes météorologiques tels que l’ennuagement ou le déclenchement de précipitations. Enfin, les composants de l’aérobiome peuvent avoir un effet bénéfique : l’exposition aux micro-organismes environnementaux, pendant l’enfance, est essentielle à la fonction immunitaire et réduit la probabilité de développer des maladies auto-immunes.

Les connaissances croissantes sur la compréhension des mécanismes d’émission, l’amélioration des méthodes de prélèvement et d’échantillonnage, la modélisation du transport atmosphérique des bioaérosols devraient, à terme, être mises à profit pour la définition de mesures réglementaires et la mise en place de modalités de gestion du territoire.

Voir les rapports

L’ENCYCLOPÉDIE

L’encyclopédie présente des fiches techniques synthétiques traitant d’un sujet. Elles prennent trois formes : les fiches « Questions sur… » qui développent un sujet complet sur quatre pages, les fiches pédagogiques « Repères » basées sur des chiffres, et de courtes vidéos.

L’encyclopédie s’enrichit en permanence de nouveaux thèmes. Il est donc intéressant de la consulter régulièrement. 570 documents ont déjà été publiés. Ils ont été établis par plus de 147 académiciens et 67 experts extérieurs.

Voici la présentation du contenu de trois grands thèmes de l’encyclopédie : « Faits sociaux et historiques », « Interactions milieux-êtres vivants » et « Biologie et biotechnologie », ainsi que les nouvelles parutions.

Pour en savoir plus, consulter Table des matières des documents de l’encyclopédie.

Les comices agricoles, par des foires et concours, ont longtemps valorisé les meilleurs éleveurs de chaque région

Photo : Christian Saber

Grand Thème 4 : Faits sociaux et historiques

Ce thème comprend 18 fiches « Questions sur », réparties sur 3 chapitres :

- Etat des connaissances

- Dynamiques et perspectives sociales

- Chroniques historiques

Voir, à titre d’exemple, la fiche sur « Les comices agricoles » de Nadine Vivier, Académie d’agriculture de France :

Les comices agricoles

Le fonctionnement de la rhizosphère est encore mal connu

Photo : COMPAS - Wikimédia Commons

Grand Thème 5 : Interactions milieux-êtres vivants

Ce thème comprend 6 fiches « Questions sur » et 2 fiches « Repères », dans le chapitre :

- Communication entre êtres vivants dans les sols

Voir, à titre d’exemple, la fiche sur « Les cycles des nutriments » de Claude Plassard, Académie d’agriculture de France :

Relations trophiques microfaune - bactéries rhizosphériques - mycorhizes : quel rôle dans le recyclage des nutriments ?

« Des études génétiques des truffes ont révélé la présence génétique d’un père, qui reste pour l’heure introuvable sur le terrain ! »

Photo : Dom - Wikipédia Commons

Grand Thème 6 : Biologie et biotechnologie

Ce thème comprend 25 fiches « Questions sur » et 14 vidéos, réparties sur 7 chapitres :

- Génétique et amélioration des plantes

- Nutrition et métabolisme des plantes

- Production et transformation de la matière

- Semences et germination

- La nature des plantes : série de vidéos du Muséum national d’histoire naturelle

- Biotechnologie

- Relations de la biologie végétale avec l’humain et l’animal

Voir, à titre d’exemple, la fiche « Des truffes nées de pères inconnus » de Marc-André Selosse, membre de l’Académie d’agriculture de France, et Liam Laurent-Webb, tous deux du Muséum national d’histoire naturelle :

Des truffes nées de pères inconnus

Les nouvelles éditions de fiches encyclopédiques (du 16 décembre 2023 au 15 janvier 2024)

Grand Thème 3 : Élevage

- Le Percheron

De Jean-Michel Besancenot

- La filière caprine en France : boucherie et reproducteurs

De Dominique Verneau

- Physiologie de la prolificité chez les animaux de ferme

De Marc-Antoine Driancourt et Stéphane Fabre

Grand Thème 13 : Morphologie agraire dans le monde

- Le renversement des termes de l’histoire agraire, en Amérique latine

- La diffusion des grands enclos précolombiens en Amazonie occidentale et dans le Chaco bolivien

- Les agglomérations géométriques précolombiennes de l'Amazonie occidentale

De Gérard Chouquer

LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR L’ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre,

contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture ont été lus très attentivement par un Académicien. Vous disposez ainsi d'une présentation, qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> Lire les présentations d'ouvrages

Editions Le Pommier/Humensis

L’arbre dans la cité - Histoire d’une conquête XVIIe - XXIe siècle

Aujourd’hui, l’arbre prend une place de plus en plus importante en ville. C’est le résultat d’une longue histoire présentée par Andrée Corvol, présidente honoraire du groupe d’histoire des forêts françaises.

Son ouvrage est composé de quatre parties historiques extrêmement documentées. L’arbre a été symbole, en particulier celui de la Liberté à l’époque révolutionnaire.

L’arbre a aussi été chargé de missions : assainir et embellir les villes, aérer le tissu urbain, protéger des espaces libres, améliorer la qualité de l’air, offrir son ombre, diminuer la température urbaine…

Mais l’arbre est également objet de débats en ville : coûts, gênes occasionnées…

Ce livre nous montre de façon riche et détaillée que l’arbre révèle la société, l’époque, la cité, la région, le pays.

EN DÉBAT

Souveraineté alimentaire - Le cas poulet

En France, avec la crise agricole, un cas est souvent cité par les médias : celui du poulet dont la consommation dépend désormais à 50 % des importations. Pour les auteurs de ce dossier d’AgriDées, c’est un exemple de perte de souveraineté. La France est le premier pays consommateur de volailles de l’Union européenne. Mais notre pays a régressé au 4e rang des producteurs de poulets en Europe, après la Pologne, l’Allemagne et l’Espagne.

Ce dossier, très documenté, détaille les multiples raisons de ce déclin.

Ainsi, en France, les exploitations sont le plus souvent familiales. Mais « même de taille réduite, les projets de construction de nouveaux poulaillers sont exagérément taxés de méga-poulaillers, d’élevages industriels, d’usines et suscitent les oppositions ».

Le dialogue avec les différentes composantes de la société, les voisins, les associations, les élus ainsi que les autorités territoriales, constitue un impératif. « Ne rien faire ou fermer les yeux reviendrait en réalité à bloquer la production et à renforcer les importations car la consommation de poulet continue de se développer. »

Ce rapport est également riche de propositions. Il rappelle tout d’abord que la souveraineté alimentaire est « la capacité d’autodétermination d’un État sur les systèmes alimentaires qui se déploient sur son territoire, en les protégeant d’une concurrence établie via d’autres modèles sociétaux et environnementaux ». Les auteurs l’affirment : le poulet de chair a un avenir, par une reconquête productive face aux importations. Un plan de relance nécessiterait un appui public à une reconquête de la souveraineté, en particulier par des investissements liés à la biosécurité, au bien-être animal et à la décarbonation.

Article de Yves Le Morvan, membre de l’Académie d’agriculture de France, paru sur le site d’Agridées en décembre 2023

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