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N°100 - Jan 2025

100
01/2025

Le Mensuel

N°100 / Janvier 2025

À LA UNE

Source : Istock getty images
Crédits : Astrid860

Pertes et gaspillage dans les systèmes agri-alimentaires : quelles solutions ?

Le projet thématique pour l’Académie d’agriculture en 2025

Par Michel Dron, président de l’Académie d’agriculture de France en 2025

Pertes et gaspillage ont été définis par divers acteurs, dont la FAO. Ces définitions recouvrent bien sûr les productions, issues du vivant, mais aussi d’extractions fossiles, qui sont perdues au champ et après récolte durant les étapes de transformation, transport, distribution, consommation. Des discussions ont lieu pour savoir si les produits recyclés peuvent être considérés comme pertes et gaspillage. Le niveau des pertes entre « semis et récoltes » est parfois critiqué, car comment définir la référence d’une bonne production ? Est-ce une moyenne de « rendement » sur n années ? Est-ce la base d’une productivité durable sans porter atteinte aux propriétés du sol, de la biodiversité ?

La littérature sur le sujet, les initiatives de recherches et de propositions de solutions sont nombreuses. Et pourtant, en 2024, des chiffres issus d’institutions nationales et internationales (ADEME, MASA, USDA, FAO…), dignes de foi, restent vertigineux ! En moyenne, les pertes et gaspillage sont de l’ordre de 30 % par an de ce qui est produit à l’échelle planétaire. Et lorsque ces chiffres commencent à être analysés en détail, ils font l’objet d’argumentation à la hausse comme à la baisse :

- parce que les déchets organiques, dont le bois, les fibres, les « déchets » d’épluchage… sont recyclables et réutilisés pour une large part ;

- en revanche, l’usage initial (culture, extraction) des productions concernées nécessite de l’eau qui va être souillée puis retraitée, de l’énergie, de la main d’œuvre ;

- parce que 30 % de pertes et gaspillage représentent plus de 50 % de terres agricoles nécessaires à leur production. Ces terres ont été utilisées au détriment des milieux naturels, donc en concurrence avec le maintien de la biodiversité.

Même si de nombreux acteurs, y compris les États, se sont emparés du sujet, les chiffres restent incontestables dans un monde où la population a doublé (de 4 à 8 milliards) pendant les 50 dernières années avec une pression toujours plus forte sur les ressources planétaires.

L’Académie d’agriculture de France a la chance de posséder des compétences dans pratiquement tous les champs et disciplines concernées. Elle est en mesure d’une part d’analyser et critiquer la complexité du problème, d’autre part de participer à émettre des champs de solutions complémentaires à celles déjà opérationnelles. C’est ce qu’elle fera de manière coordonnée entre sections et groupe de coordination pendant l’année 2025.

Losses and waste in agri-food systems: what solutions?

Michel Dron, President of the French Academy of Agriculture in 2025

Losses and wastage have been defined by various players, including the FAO. These definitions cover production from living organisms, as well as from fossil extracts, and after harvest (processing, transport, distribution, consumption). Papers discuss whether recycled products can be considered as losses and waste, as well as how to account for the amount of losses between “sowing and harvesting”: how to define the benchmark for an actual production? Is it an average “yield” over n years? Is it the basis for sustainable productivity without damaging soil properties, biodiversity, etc.?

The literature on the subject, the initiatives to address it with research investigation and proposed solutions are numerous. And yet, in 2024, figures from national and international institutions (FAO, USDA, MASA, etc.) are still staggering! On average, these figures point to losses and wastage on the order of 30% per year of what is produced on a planetary scale. Of course, when these figures start to be analysed in detail, they are discussed both upwards and downwards:

- Because organic waste, including wood, fibers and peeling “waste”, can be recycled and reused to a large extent,

- On the other hand, the initial use (cultivation, extraction) requires water, which will be spoiled and therefore need to be cleaned, as well as energy and manpower...

- Because 30% of loss and wastage often represents more than 50% of requested “arable” land, this “non-productive” land has to be exploited from natural environments and in competition with the maintenance of biodiversity...

Even if many stakeholders, including governments, have considered this essential issue, the figures remain indisputable in a world where the population has doubled (from 4 to 8 billion) over the past 50 years, with ever-increasing pressure on planetary resources.

The Académie d'agriculture de France is fortunate to possess a wide range of skills in all the fields and disciplines concerned. It is in a position both to analyze and criticize the complexity of the problem, and to help propose solutions that complement those already in operation. This is what it will be doing in a coordinated way between Sections and the coordination group during the year of the 2025 Presidency.

LES INFORMATIONS DU MOIS

Source : Cirad

« Alimentation et population »

Une première analyse de controverse réalisée par le groupe inter-académique pour le développement

Dans le cadre du Groupe inter-académique pour le développement (GID), un travail d’enquête et un colloque ont permis d’analyser la controverse sur les enjeux alimentaires pour nourrir la population.

Le résultat de cette analyse, riche de la diversité des arguments portés par les participants d’horizons très différents (dix pays, thématiques d’Académie...) constitue un apport important dans le débat sur la capacité de l’activité agricole et agro-alimentaire à nourrir la population mondiale actuelle et à venir.

Pour autant, certains sujets resteront à approfondir. Car si de nombreuses convergences ont pu être affirmées, comme l’importance du retour à l’agenda international des enjeux de la souveraineté alimentaire et de la sécurité hydrique, le rôle majeur des industries agro-alimentaires pour transformer et conserver les aliments, l’importance de la diversification des régimes alimentaires, le besoin de lutte contre les pertes et le gaspillage, ou la nécessité d’une éducation à l’alimentation, plusieurs points de divergence sont aussi à mieux analyser. Ainsi, le questionnement sur les modèles d’agriculture (intensive en intrants vs agroécologique), sur le rôle des échanges internationaux, sur le développement des nouvelles technologies ou sur l’impact des subventions et des prix agricoles, demande des travaux supplémentaires qui seront envisagés dans les prochains mois.

Pour consulter la synthèse des travaux de controverse du GID : ici

Source : Radio France

« Géopolitique du bœuf » : plusieurs académiciens sur les ondes !

Sur France Culture, l’émission Cultures Monde a proposé quatre épisodes sur le thème « Géopolitique du bœuf ».

Plusieurs académiciens y ont été invités :

Épisode 2/4 - Mercosur : un accord dur à avaler
Avec Vincent Chatellier et François Purseigle

Épisode 3/4 - États-Unis : les pionniers de l'élevage intensif
Avec André Pflimlin, Jean-Francois Hocquette, et Sophie Devienne

Épisode 4/4 - Au Sahel, l’élevage pastoral sous pression
Avec Guillaume Duteurtre

Pour retrouver les quatre épisodes : ici

Source : The Shift Project

« Pour une agriculture bas-carbone, résiliente et prospère ; pour une transformation ambitieuse du secteur »

Plusieurs rapports issus des travaux de The Shift Project sont disponibles

Le think tank The Shift Project (notre confrère A.J. Guérin en est un des administrateurs), dont l’ambition est « d’œuvrer en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone », vient de livrer les résultats de ses travaux engagés depuis 18 mois sur le secteur de l’agriculture.

Quatre rapports sont disponibles sur leur site, ainsi que des vidéos de webinaires de restitution : un rapport final et sa synthèse, un rapport sur la place des technologies, un rapport sur l’emploi et les compétences du secteur, et un rapport sur la consultation des agriculteurs (8 000 répondants). Ces rapports constituent un ensemble de connaissances et d’informations bienvenues dans la perspective de reprise des discussions sur la loi d’avenir agricole.

A noter qu’une séance de présentation et de mise en discussion des résultats des travaux, conduite par différents académiciens, est prévue le mercredi 12 février à 14h30 à l’Académie.

Pour accéder à tous les rapports : ici

NOS PROCHAINS RENDEZ-VOUS : À VOS AGENDAS !

LES SÉANCES DE L’ACADÉMIE EN JANVIER

L’Académie d’agriculture de France organise ses séances en présentiel dans ses locaux le mercredi de 14h30 à 17h.

Programme complet des séances > ici

Les séances sont également diffusées en direct sur la chaîne YouTube > ici

Source : INRAE

« Lutte contre la précarité alimentaire, les initiatives citoyennes » - 15 janvier 2025

Cette séance s’inscrit dans le cycle des trois séances prévues sur la précarité alimentaire. Après la séance traitant des politiques publiques, celle-ci vise à illustrer différents types d’initiatives citoyennes et leur fonctionnement, et de mettre en perspective le champ de leurs actions. Entre approches locales, régionales et nationales, ce sera l’occasion de discuter plus globalement du droit collectif à l’alimentation.

Consultez le programme : ici

La pyramide de la protection intégrée des cultures (d’après Naranjo, 2011)

Protéger la santé des agriculteurs face à l’utilisation des produits phytosanitaires : quelles évolutions ? - 22 janvier 2025

L’objectif de cette séance est de faire le point sur la façon dont nous avons amélioré et devrons améliorer la prévention des risques chimiques liés à l’utilisation des produits phytosanitaires. Quel chemin a été parcouru ? Pouvons-nous faire encore mieux ?

Cette séance est organisée avec la collaboration du Dr Bernadac, en charge du suivi des risques chimiques à la Mutualité sociale agricole, ainsi que de Catherine Hill, épidémiologiste et spécialiste des cancers à l’Institut Gustave Roussy.

Consultez le programme : ici

Source : Office national des forêts

Nouveaux regards sur les relations entre forêts et eau. Leur influence sur le climat, la météo et l’environnement local - 29 janvier 2025

La séance proposera un état de des connaissances sur les interactions entre forêt et cycle de l’eau, dans un continuum d’échelles et d’approches allant du local au global. Trois exposés mettront l’accent sur l’influence de la couverture forestière sur l’environnement, la météorologie, le climat (température, ennuagement, précipitations…). La gestion de l’eau à l’échelle territoriale, en insistant sur la complémentarité des acteurs en jeu et leur nécessaire mise en relation, sera ensuite discutée.

Consultez le programme : ici

LES PROCHAINS COLLOQUES

Source : Pixabay

Colloque État de l’agriculture 2025 - Les inscriptions sont ouvertes !

« Changement climatique et compétitivité : comment les exploitations françaises s’adaptent-elles ? » - mercredi 5 février de 9h00 à 17h00, FNCA, 48, rue de la Boëtie, Paris 8e

Colloque annuel sur l’État de l’agriculture, en partenariat avec Crédit agricole SA, et sous le haut patronage de Mme la ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt.

Consulter le programme : ici

Et pour vous inscrire (inscription obligatoire) : ici

À VOS AGENDAS :

Partenariats Afrique-Europe : quels renouveaux ? - Jeudi 13 février 13h-18h - Locaux de l’AFD ou en visioconférence

Dans le cadre du chantier lancé en 2024, et afin d’enrichir son plaidoyer, l’Académie d'Agriculture de France co-organise avec l’agence française de développement (AFD) un colloque pour débattre autour de la transformation des systèmes alimentaires et de l’évolution des modalités des partenariats entre la France/l’Europe et l’Afrique.

Une invitation lancée conjointement par l’Académie d’agriculture de France et l’AFD, avec le programme et les liens de connexion distancielle, sera diffusée pendant le mois de janvier.

AGROWEBINAIRES DE L’ACADÉMIE EN JANVIER, EN PARTENARIAT AVEC L’ACTA et L’ALLIANCE AGREENIUM

Mini-série #3 des Agrowebinaires du mardi :

« Les arbres dans les campagnes »

14/01 : « L’arbre est indispensable pour la planète », avec la participation d'André-Jean Guérin, coauteur du livre Des forêts, des arbres et des homme

21/01 : Qu’est-ce que l’agroforesterie ?
Les atouts des agrosystèmes conduits en agroforesterie, avec la participation de Christian Dupraz (INRAE), président de l’Union internationale d’agroforesterie, de Valérie Viaud et de Claudine Thenail (INRAE), pour le cas des haies

28/01 : Outils d’évaluation écologique, avec la participation de :
- Marine Lauer, responsable environnement au CNPF,
- Léa Lemoine, chargée de mission Agroforesterie, Chambres d’agriculture France
- Jean-Christophe Moreau, Idele - Institut de l’élevage
- Joëlle Touré, association A Tree for You, et Luc Bertrand, BN Orne

Pour vous inscrire (inscriptions obligatoires) : Les agrowebinaires du mardi

LES PRÉCÉDENTES SÉANCES DE L’ACADÉMIE

À VOIR OU REVOIR

Les séances de l'Académie d’agriculture de France sont diffusées, en direct puis en différé, sur sa chaîne YouTube, à laquelle il est conseillé de s'abonner.

Accéder à la chaîne > ici (choisir la playlist « Séances hebdo »)

Sir Joseph Banks

Source : wikimedia commons

Alexander Von Humbolt

Source : wikipedia

« Comment le XVIIIe siècle fit la révolution botanique ?
Deux grands naturalistes précurseurs, membres associés de la Société d’agriculture » - 11 décembre 2024

Cette séance a permis de retracer le parcours de deux grands botanistes qui ont marqué le XVIIIe siècle.

Hervé Le Guyader a décrit le parcours très riche de Joseph Banks (1743-1820), anglais, qui a participé aux grandes explorations de Cooks en Australie, Afrique, Brésil… Il a présidé par la suite la Royal Society, inspirateur de Darwin.

Christian Lévêque, quant à lui, a décrit le parcours d’Alexander von Humbold (1769-1859), allemand, grand voyageur également, qui observa la nature et en dessina des zonages, à l’échelle de la terre, sur les montagnes, pionnier de la biogéographie…

Une riche discussion a ensuite permis de partager la façon de faire science à cette époque. On observait mais on notait aussi les anomalies inexpliquées, les bizarreries d’observation. L’accumulation des faits finissait par faire cohérence (rôle de la connaissance de la dérive des continents, des fossiles…). L’intuition nourrissait l’observation, qui elle-même esquissait des hypothèses, de nouvelles questions.

Revoir la séance : ici

Source : forwardpathway

« Interactions entre les animaux ou les plantes et leur microbiome : comment sélectionner l’holobionte ? » - 4 décembre 2024

L’holobionte est le terme employé pour définir l’entité biologique que constitue l’association fonctionnelle entre un organisme et son cortège microbien appelé microbiome. Un holobionte est donc un individu (animal, plante, humain) augmenté des fonctions apportées par les communautés microbiennes qui vivent en symbiose avec lui.

La séance a permis de partager les résultats les plus récents sur la sélection de l’holobionte, en s’appuyant sur des exemples chez les animaux et chez les plantes. Cette sélection nécessite un solide corpus de connaissances sur la santé des sols, l'endosphère racinaire des plantes (c'est-à-dire les micro-organismes présents dans les racines) et les plantes. Car c’est la génétique de cet ensemble qui doit être intégrée, et peut servir à terme une meilleure adaptation de l’agriculture à son environnement. Sujet majeur qui questionne l’amélioration génétique de demain face aux enjeux d’adaptation aux changements globaux et de pratiques agroécologiques.

Revoir la séance : ici

Cépages de vigne résistante

Photo : ©Hervé This

Vigne et vin demain : face au changement climatique et aux évolutions de la consommation - 28 novembre 2024

Ce colloque traitait des impacts sur la vigne et le vin des changements en cours (climat, développement des filières et consommations dans les différents pays…) et de l’adaptation nécessaire, qui mobilise de nombreux acteurs.

Après un tableau dressant les nombreux effets du changement climatique sur la vigne, le rôle de la variabilité climatique et des événements extrêmes, l’importance des interactions abiotiques (stress hydriques) et biotiques (plante-pathogènes) a été souligné. Plusieurs interventions ont abordé le rôle de la vie biologique du sol et la façon dont les pratiques viticoles peuvent l’améliorer.

La relation entre le changement climatique et les modifications des propriétés œnologiques des vins a été également discuté. Car le vin renferme une multitude de composés dont beaucoup participent à ses propriétés sensorielles, et qui peuvent être modifiés, de manière réactionnelle (oxydation par exemple) et être ainsi altérés au cours des étapes de vinification, maturation, conservation…

Enfin, les questions économiques ont été largement discutées lors de cette séance. Le marché du vin, en crise actuellement, reste soumis à une forte variabilité. Mais une dynamique forte d’innovation et de diversification des produits en matière de marketing devrait contribuer à une stabilisation des vignobles et vins de qualité.

Revoir la séance : ici

Éleveuse de chevreaux

Photo : ©Claire Boyer (IDELE)

« La place des femmes en agriculture. Les spécificités de l’accès, de l’attractivité et de l’exercice des métiers » - 27 novembre 2024

L’objectif de la séance a été de proposer un état des lieux sur la situation des femmes en agriculture, avec un regard spécifique sur l’élevage.

Si les femmes ont longtemps constitué la moitié de la population agricole, leur nombre a considérablement diminué au cours de la modernisation agricole du 20e siècle et stagne aujourd’hui à 26 % du total des chefs d’exploitation. Alors que près d’un tiers des fils et filles d’agriculteurs s’installaient en 1977, aujourd’hui seules 6 % des filles embrassent ce métier pour environ 25 % des fils. Les femmes sont souvent porteuses de projets spécifiques. Elles sont confrontées à des difficultés particulières pour l’accès ou l’exercice des métiers de l’agriculture (choix des études, accès au financement, image, adaptation des équipements et outils, etc.).

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Photo : IGN

« Occupation et conservation des terres » - 20 novembre 2024

L’accord de Kunming-Montréal s’est doté d’objectifs ambitieux en matière d’occupation et de conservation des terres. Les cibles 1 (Arrêter la conversion des écosystèmes intacts et à forte intégrité écologique), 2 (Veiller à ce que d'ici 2030, au moins 30 % des zones dégradées fassent l'objet d'une restauration ou d’une régénération) et 3 (Protéger d'ici 2030 au moins 30 % des terres et des mers) peuvent laisser penser qu’il ne s’agit que de conserver et restaurer des espaces naturels.

Comment conjuguer ces cibles en agriculture et foresterie avec les enjeux économiques de ces espaces, une tension croissante entre citoyens, qui appellent à une transition écologique, et producteurs, qui se voient comme victimes de cette transition alors qu’ils pourraient en être les moteurs ?

Cette séance a présenté différentes visions des mondes scientifique, économique et politique pour éclairer le débat.

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Photo : Guilhem Bourrié

« Les microbiotes : des recherches aux innovations » - 13 novembre 2024

Qu’il soit animal (y compris humain), végétal, ou présent dans le sol, le microbiote est progressivement devenu un sujet grand public. D’un côté, la presse publie régulièrement à leur propos. Et de l’autre côté, la recherche scientifique ne cesse d’avancer dans la connaissance de ces milieux extrêmement complexes, avec un transfert rapide de ces recherches au monde économique. Cet engouement favorise parfois des discours dépourvus de fondement scientifique qui promeuvent tel ou tel régime ou complément alimentaire (pour humains ou animaux), ou un amendement miracle (pour les végétaux ou le sol), en prétendant renforcer ou améliorer les microbiotes.

La séance a permis d’établir un état des principaux axes de recherche et des enjeux en matière de santé au sens le plus large.

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Photo : ministère des Solidarités

« La précarité alimentaire » - 6 novembre 2024

Si le thème de la sécurité alimentaire a été beaucoup traité depuis quelques mois, la précarité alimentaire est mal connue et mérite une réflexion d’ensemble des multiples problèmes qu’elle pose : aspects économiques, sociaux et de santé publique. Le nombre de personnes en situation de précarité alimentaire s’accroît partout dans le monde, dans les pays riches tout autant que dans les pays pauvres. Ce sujet qui retient de plus en plus l’attention est actuellement au centre de débats importants : les États-Unis devront voter la nouvelle loi agricole (Farm Bill), le nouveau Parlement européen devra voter son budget et donc discuter des montants alloués au Fonds social européen. Ce sujet d’importance va ainsi faire l’objet de trois séances au cours de notre année académique.

Cette première séance a permis de préciser ce qu’est la précarité alimentaire et les politiques publiques pour y remédier, décidées en France, dans l’Union européenne et aux États-Unis.

Revoir la séance : ici

LA CHAÎNE VIDÉO DE L’ACADÉMIE

Toutes les séances de l’Académie sont diffusées en direct sur la chaîne YouTube de l’Académie. Elles sont gratuites, sans inscription. Vous avez raté une séance, un colloque ou une intervention ?

Aujourd’hui, vous pouvez la visionner au moment où vous êtes disponible. De plus, vous pouvez faire connaître cette vidéo aux personnes concernées par le thème des interventions et des débats.

Pour vous abonner à la chaine vidéo gratuitement, cliquez ici

DIFFUSION DES CONNAISSANCES

LES AVIS, RAPPORTS ET NOTES ACADÉMIQUES

Les Avis, Rapports et Notes académiques sont les synthèses de travaux collectifs issus de l’Académie d'agriculture de France ou communs à plusieurs Académies.

> Accéder aux Avis et Rapports

> Accéder aux Notes académiques

LES ANALYSES DE THÈSE

Vous venez de passer votre thèse, manifestez-vous ! Vous pourrez alors candidater pour une médaille d’argent-Dufrenoy. Contactez, pour ce faire :
Anne-Marie Hattenberger (am.hattenberger.alfort@wanadoo.fr)

> En savoir plus sur les thèses

- Thèse de Viviane Trèves : « Comment renforcer la gestion par l’État des transitions agroécologiques ? Analyse et reconception des plans français de réduction des pesticides (2007-2023) »
Thèse analysée par Jean-Paul Bonnet, membre de l’Académie d’agriculture de France
Directeur de thèse : Jean-Marc Meynard, directeur de recherche émérite, INRAE
Co-encadrant : Mourad Hannachi, chargé de recherche, INRAE

« Une analyse originale et sans concession de la capacité de l’État à gérer une action ambitieuse sur une longue durée, telle que les plans Écophyto » selon J.P. Bonnet.

- Thèse de Maryline Darmaun : « Évaluation d’agroécosystèmes en transition agroécologique ; conception et mise en situation d’un prototype de méthode dans quatre situations d’usage en France et au Sénégal »
Thèse analysée par Hubert Boizard, membre de l’Académie d’agriculture de France
Directeur de thèse : Tiphaine Chevallier, chercheure HDR, IRD
Co-directeur : Stéphane de Tourdonnet, professeur, Institut Agro Montpellier
Co-encadrante : Laure Hossard, chargée de recherche, INRAE

« Le grand intérêt de la thèse est d'approfondir les bases théoriques de l’évaluation des agroécosystèmes en transition agroécologique en partant de situations variées » selon H. Boizard.


> Pour consulter l’analyse des thèses

L’ENCYCLOPÉDIE

L’encyclopédie présente des fiches synthétiques traitant d’un sujet. Elles prennent trois formes : les fiches « Questions sur… » qui développent un sujet complet sur quatre pages, les fiches pédagogiques « Repères » basées sur des chiffres, ou de courtes vidéos.

L’encyclopédie s’enrichit en permanence de nouveaux contenus.

Pour en savoir plus sur l’ensemble de l’encyclopédie, consulter la Table des matières des documents

Les nouvelles fiches encyclopédiques (du 16 novembre au 15 décembre 2024)

Grand Thème 1 : Cultures végétales

- La plante, le sol et l'eau, par Philippe VIAUX

- Agricultures biologique et conventionnelle : écarts de rendement en grandes cultures, par Jean-Louis Bernard

- Pourquoi améliorer les plantes cultivées ? par André Gallais

- Les variétés modernes de plantes cultivées sont-elles plus ou moins rustiques que les anciennes ? par André Gallais

- Pourquoi et comment des variétés hybrides en amélioration des plantes ? par André Gallais

- Pourquoi les rotations des cultures ? par Philippe Leterme et Philippe Viaux

Grand Thème 2 : Forêt & Filière bois

- Pourquoi gérer les forêts et pour quels objectifs ? par Yves Birot et Bernard-Roman Amat

- Quels outils et quelles méthodes pour la gestion forestière ? par Yves Birot

Grand Thème 3 : Élevage

- Le bien-être animal : quelle définition ? par Bernard Denis

- L'élevage face aux grands défis sociétaux : une controverse ? par Elsa Delanoue

Grand Thème 4 : Faits sociaux & historiques

- La carte archéogéographique, outil d'analyse des héritages de l'écoumène (partie 1) par Magali Watteau

- La carte archéogéographique, outil d'analyse des héritages de l'écoumène (partie 2) par Magali Watteau

- Les cartes et l'écologie du paysage par Magali Watteau

- Les comices agricoles par Nadine Vivier

Grand Thème 6 : Biologie&Biotechnologie

- Qu'est-ce que la photosynthèse ? par Jean-Francois Morot-Gaudry

- Qu'est-ce que la photorespiration des plantes ? Quelle incidence sur leur productivité ? par Jean-Francois Morot-Gaudry

- La photosynthèse : quel historique et quel futur ? par Jean-Francois Morot-Gaudry

- Optimiser la fixation de CO2 par la biologie de synthèse par François Képes

Grand Thème 8 : Alimentation & santé humaines

- Le risotto est-il soluble dans la recherche scientifique ? par Hervé This

- Beurre blanc, beurre nantais ou sauce blanche ?, par Hervé This

- Le foie gras Chantilly et ses cousins, par Hervé This

Grand Thème 9 : Fournitures, matériels & services

- Les livraisons d’engrais minéraux en France par Philippe Eveillard, Gilles Poidevin et Jean-Louis Bernard

Collection de vidéos proposées par Christian Saber :

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Edith, Maine-et-Loire

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Romain, Yonne

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Clément, Somme

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Corentin, Loir-et-Cher

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Christopher, Tarn

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Corentin, Eure-et-Loire

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Estévane, Drôme

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Victor, Vienne

- Fier d’être agriculteur-multiplicateur de semences : Clément, Haute-Garonne

Grand Thème 12 : Points d’interrogation

- Les multiples conséquences du changement climatique pour l’agriculture mondiale par André Neveu

LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR L’ACADÉMIE

Vous avez apprécié un ouvrage. Pour qu’il puisse paraître dans ce chapitre, contactez : Christine Ledoux (christine.ledoux@academie-agriculture.fr)

Les ouvrages présentés sur le site Internet de l’Académie d'agriculture ont été lus très attentivement par un académicien. Vous disposez ainsi d'une présentation qui vous permettra de mieux appréhender son contenu et connaître tout ce qu'il peut vous apporter.

> Lire les présentations d'ouvrages

La vie cachée des sols
(Philippe Hinsinger)

Éditions Quae

Cet ouvrage d’un des meilleurs spécialistes du sol en France est remarquable, tant par la richesse de son contenu que par le nombre et la qualité des illustrations, qui en fait un ouvrage accessible à de nombreux publics.

Il est organisé en cinq chapitres : formation des sols : une histoire de Terre ; un formidable réservoir de biodiversité ; l’alchimie du sol, la biogéochimie ; le sol est ses habitants, maîtres du climat ; la terre nourricière. À l’heure où qualité et santé des sols constituent un enjeu majeur pour une agriculture résiliente et contributrice à la décarbonation de la société, la base de connaissance scientifique qu’offre de livre est plus que bienvenue.

Présentation de la note de lecture par Christian Feller : ici

Amédée de Béhague, Éminent membre et grand mécène de la Société d'Agriculture de France (1803-1884)
(Christian Férault et Patrick Ollivier)

Copyright Académie d’agriculture de France

Cet opuscule retrace la vie et l’œuvre d’un agriculteur-éleveur entrepreneur et innovateur. Après avoir fait de son domaine de 1 900 ha un modèle d’aménagement et de gestion, il fut un contributeur et un mécène remarquable au sein de l’ancêtre de l’Académie d’agriculture.

Présentation de la note de lecture par Bernard Denis : ici

Estimation de la valeur des forêts : éléments d’économie forestière - avec application au pin maritime dans le sud-ouest de la France
(Jean-Philippe Terreaux)

EGD Editions

Cet ouvrage traite d’un sujet trop rarement vulgarisé, car l’estimation de la valeur économique d’une forêt concerne potentiellement 17 millions d’ha de forêt en France, correspondant à environ 2,8 milliards de m3 de volume de bois sur pied, faisant travailler 450 000 emplois de la filière « forêt/bois ». À partir de l’exemple le plus simple de gestion forestière que constitue la forêt de pin maritime des Landes de Gascogne, le grand intérêt de cet ouvrage réside dans la présentation de la grande complexité de l’évaluation de la valeur des forêts, entre patrimoine et production sylvicole, confrontée à de multiples risques sur le temps long.

Présentation de la note de lecture par Yves Lesgourgues : ici

EN DÉBAT

Données numériques en agriculture :
l’Académie d’agriculture contribue au débat !

Par Constant Lecoeur

Après la mini-série de trois webinaires sur le thème « Les données numériques en agriculture », organisée par l’Alliance Agreenium, l’Académie d’agriculture et l’ACTA, il nous a semblé important de revenir sur les enjeux du développement des usages numériques en agriculture, sans éluder les questionnements qui persistent après cette série de trois webinaires.

Les données agricoles sont nombreuses et détenues par différents univers : machinisme, décision économique, développement, recherche et administration.

Quelles sources de données sont utilisées ? L’agrowebinaire sur les données en agriculture a été introduit par Benjamin Nowak, maître de conférences en agronomie à VetAgro Sup (Lempdes), rattaché à l’UMR Territoires pour ses activités de recherche, et auteur du livre Mémo Visuel d’agronomie. Il a travaillé sur un modèle pour la mesure du carbone dans le sol et l’interprétation des résultats. Il insiste sur une première étape : l’analyse des données. Les registres parcellaires géoréférencés (RPG) de la PAC donnent de bonnes indications à croiser avec d’autres sources. Comment bien valoriser les données ? Dans un second temps, il insiste sur l’importance de la visualisation des données pour donner un panorama original sur l’agriculture, utile et à diffuser largement. Dans un troisième point, il souligne que visualiser sert à aussi à éveiller la curiosité !

Comment allier qualité, quantité et diversité pour des intelligences artificielles (IA) plus performantes ? Adrien Lebreton (IDELE-Institut de l’élevage) s’appuie sur cinq propriétés des données : bien cibler leur variété ; s’assurer de leur valeur/leur qualité ; maximiser leur véracité, y accéder rapidement/ la vitesse ; et limiter leur stockage/ leur volume. Il met la priorité sur variété et qualité des données. Emmanuelle Gourdain (Arvalis), chef du service innovations digitales, méthodologiques et matériels d'expérimentation reprend ces cinq v du Big Data. Entre véracité et valeur, elle note le risque d’associer causes et effets sans liens directs, en s’appuyant sur des enquêtes directes auprès d’agriculteurs, ayant nécessité un nettoyage des données de l’ordre de 20 %.

Qui détient la propriété des données ? Certaines sont disponibles pour tous, mais pour bien d’autres, elles sont loin d’être partagées. La dernière séquence a permis d’aborder cette question. Thierry Desforges (agriculteur de Seine-et-Marne) ainsi insiste sur l’importance de la maîtrise des données par les agriculteurs eux-mêmes.

Ainsi, les données numériques en agriculture, peut-être encore plus que dans les autres secteurs d’activité, du fait de leur diversité, de leur hétérogénéité et de la variété des possibilités de valorisation, peuvent constituer autant un atout qu’une grande vulnérabilité pour les agriculteurs. À l’heure du développement de l’intelligence artificielle, la recherche publique et les organismes professionnels agricoles ne doivent pas baisser la garde sur les finalités et la maîtrise des données numériques en agriculture !

Pour retrouver la minisérie des Agrowebinaires « Données numériques en agriculture » : ici

LES SERVICES DE L'ACADÉMIE

Le fonds documentaire de l’Académie

Le fonds documentaire de l’Académie est riche de près de 40 000 ouvrages complétés par les archives manuscrites de nombreux académiciens. Il rassemble la totalité des publications de la Société royale d’agriculture depuis 1761, puis de l’Académie après 1915 : périodiques (mémoires, bulletins, comptes rendus) et ouvrages édités par la Compagnie.

Les principales collections font l’objet de numérisation grâce à un partenariat avec la Bibliothèque nationale de France (BNF). Elles sont consultables en ligne et permettent une recherche par reconnaissance des caractères.

Enfin les titres disponibles et consultables sur rendez-vous à la bibliothèque de l’Académie sont catalogués grâce au logiciel KOHA sur le site https://bibliotheque.academie-agriculture.fr/. À ce jour, 3 732 titres sont répertoriés.

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La location des salles historiques de l’Académie

Situées au cœur de Paris, 18, rue de Bellechasse - 7e arrondissement, ces salles peuvent être réservées pour des réunions.

Pour ce faire, deux possibilités :

- Réserver via notre prestataire EasyRéunion : http://www.easyreunion.fr/

ou

- Réserver en sollicitant directement l’Académie : contact@academie-agriculture.fr

Le Mensuel est une publication de l’Académie d’agriculture de France

Directeur de la publication : Chantal Gascuel
Rédacteur en chef : Philippe Prévost

Comité de lecture : Jean-Louis Bernard, Jacques Brulhet, Yves Brunet, Michel Candau, Marie-Françoise Chevallier-Le Guyader, Chantal Chomel, Michel Dron, André Fougeroux, Chantal Gascuel, Marion Guillou, Anne-Marie Hattenberger, Jean-Jacques Hervé, Constant Lecoeur, Patrick Ollivier, Christian Saber, Nadine Vivier, Guy Waksman

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