Les systèmes agroforestiers, combinant des pratiques agricoles et/ou pastorales à la gestion d’une végétation arborée pré-existante ou plantée, revêtent des formes très variées dans de nombreux agro-écosystèmes du monde. Noyeraie dauphinoise, pommiers et prairies de Normandie, peupleraies de la vallée du Pô, châtaigneraie corse, « dehesa » et « montado » dans la péninsule ibérique, arganeraie au Maroc, parcs à Faidherbia au Sahel, savanes à karité de l’Afrique de l’Ouest, systèmes complexes des forêts humides d’Indonésie, des « jardins-lakou » haïtiens en constituent autant d’exemples.
Ces systèmes hérités du passé ne sont pas pour autant dépassés. En effet, les agriculteurs familiaux trouvent un intérêt – et une légitimité – à conserver et à gérer les formations forestières et agroforestières, non seulement pour les produits fournis (bois, fruits, gommes…) autoconsommés ou commercialisés, mais aussi pour une valorisation des fonctions environnementales de ces formations. Les principes agroforestiers trouvent un champ d’application particulièrement pertinent dans le contexte du développement de l’agroécologie, fondement d’une agriculture durable. Leur rentabilité est renforcée par le développement de filières locales (bois-énergie au Sahel) ou internationales de produits labélisés.
Organisé à l’initiative des sections « productions végétales » et « forêts-filière bois » de l’Académie d’Agriculture de France, ce colloque sur l’agroforesterie des régions tempérées et tropicales, vise à : i) apporter un éclairage sur le fonctionnement (biophysique, environnemental, économique et social) de systèmes agroforestiers ; ii) illustrer quelques perspectives ; iii) identifier les verrous et les moyens de les lever par la recherche.
Le programme est articulé en deux sessions de durée égale suivies chacune d’une discussion générale, dans laquelle pourra dialogue s’instaurer entre chercheurs des mondes tempéré et tropical, et plus largement entre tous les participants.