Séance commune avec l'Académie des Sciences
(elle se tiendra dans la salle des séances de l'Académie d'agriculture)
Les racines jouent un rôle central dans des aspects cruciaux du fonctionnement des plantes au sein de l’ensemble des écosystèmes. Elles assurent l’acquisition de l’eau et des minéraux qui sont des déterminants majeurs de la productivité agricole. Elles sont également la principale voie d’entrée du carbone dans les sols, conditionnant ainsi la richesse organique de ces derniers. En étant le siège préférentiel des interactions entre plantes et microorganismes elles ont un impact majeur sur la dynamique de la vie dans les sols. Les racines sont par conséquent au cœur des grands enjeux liés au changement climatique que sont le maintien de la fertilité des sols, la gestion des ressources en eau, le stockage continental du carbone ou la sauvegarde de la biodiversité.
Le fonctionnement des racines est fortement impacté par des facteurs environnementaux liés au changement climatique (sècheresse, inondation, chaleur, élévation du CO2 atmosphérique), mais l’extraordinaire capacité d’adaptation de ces organes leur permet de jouer un rôle clef dans l’acclimatation des plantes à ces contraintes. La plasticité fonctionnelle et développementale des racines est souvent spectaculaire, et pourrait être à la base de stratégies d’amélioration des plantes ou de gestion des agroécosystèmes. Cependant, les mécanismes sous-tendant cette plasticité sont encore mal compris, notamment en ce qui concerne la remarquable capacité de développement post-embryonnaire des racines ou la complexité de leur partenariat avec les microorganismes du sol. Ainsi, il est important de renforcer le dialogue interdisciplinaire, et donc inter-académique, sur ces aspects pour montrer comment la plasticité structurale et fonctionnelle des racines de plantes peut être un front de science en biologie, agronomie ou écologie et une source de solutions aux nouvelles contraintes que le changement climatique impose aux agroécosystèmes.
La séance illustrera divers aspects de la capacité d’adaptation des systèmes racinaires, notamment en réponse à de très grandes variations de la disponibilité en eau du sol. Elle s’attachera également à montrer comment les études sur les systèmes racinaires améliorent notre compréhension multidisciplinaire de l’impact du changement climatique sur le monde végétal, aussi bien au niveau du fonctionnement des plantes prises individuellement qu’au niveau de la dynamique des espèces dans les écosystèmes.