Paris, le 24 avril 2020 :
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La pandémie Covid-19 met en exergue le continuum qui existe entre animal (sauvage ou domestique) et être humain en matière sanitaire.
Certains agents, pathogènes ou pas pour les animaux, peuvent franchir la barrière d’espèce et infecter l’être humain chez lequel ils génèrent une maladie transmissible (zoonose). C’est le cas de 75% des maladies infectieuses humaines émergentes. Les coronaviroses sont répandues dans le règne animal et touchent plusieurs espèces de mammifères et d’oiseaux. Le premier Coronavirus (agent de la bronchite infectieuse des volailles) a été isolé en 1937 aux Etats-Unis par un vétérinaire microbiologiste, le Dr Fred Robert Beaudette (1897-1957).
Au–delà de la présence de vétérinaires dans des équipes de recherche de médecine humaine, de l’importante mobilisation de vétérinaires praticiens pour la fourniture de matériel et consommables pour les hôpitaux et Ehpad et de l’autorisation finalement donnée aux industriels et laboratoires vétérinaires pour produire des tests PCR et effectuer des analyses, le monde vétérinaire pourrait être davantage sollicité dans l’esprit One Health/Une santé, prôné par les organisations internationales, afin d’adopter une approche sanitaire multidisciplinaire, déjà largement initiée par Louis Pasteur.
Dans certains pays, des vétérinaires gèrent la crise Covid-19. C’est par exemple le cas de la Chine avec le Dr George Gao, directeur général du Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies et de l’Allemagne avec le Prof. Lothar Heinz Wieler, président de l’Institut Robert Koch et son collaborateur le Dr Fabien Leendertz (membre associé de l’Académie vétérinaire de France).
L’Académie vétérinaire de France estime que les vétérinaires, du fait de leurs compétences en surveillance sanitaire, épidémiologie, biologie, virologie, bactériologie, parasitologie, toxicologie, thérapeutique, prophylaxie (vaccinologie) et gestion de crises sanitaires, pourraient être légitimement et utilement associés au pilotage de crise comme celle que nous connaissons actuellement.
Il aurait été opportun en particulier que des vétérinaires (virologistes, cliniciens, épidémiologistes des épizooties et experts des dynamiques de circulation et diffusion microbiennes…) soient conseillers ou membres du Conseil scientifique Covid-19 qui fournit des avis au gouvernement. L’expertise et l’expérience vétérinaires relatives à l’immunité contre les Coronavirus pourraient être également profitables dans les réflexions actuelles relatives à la mise au point de tests sérologiques et à la préparation de vaccins.
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Communiqué de presse téléchargeable en version PDF, ci-dessous :