De nouvelles technologies, dont la plus récente est CRISPR-cas9, rassemblées sous l’intitulé générique de « réécriture du génome », sont apparues récemment en biologie. S'appuyant sur les acquis de la génomique, elles peuvent être à l'origine d'une évolution importante en matière de sélection génétique. Les domaines d’applications potentielles sont très divers.
Différentes instances ont récemment pris position et publié des avis et des rapports ayant trait à ces technologies, qui posent un certain nombre de questions. Certains évoquent des perspectives nouvelles et enthousiasmantes, d’autres insistent sur les risques encourus, notamment du fait des enjeux environnementaux et les biologistes doivent préciser les unes et les autres. Les conséquences de l’utilisation de ces technologies peuvent s’apprécier sur des échelles de temps allant des prochaines années jusqu’au temps long, voire très long. L’utilisation possible de ces technologies pose des questions d’ordre scientifique et économique, et nous amène à nous interroger sur leur acceptabilité sociétale, sur les plans anthropologique, philosophique, voire religieux et déboucher sur des réflexions de nature éthique et d’éventuelles préconisations juridiques.
Le champ d’investigation est donc très large, et a peu été exploré si on le compare aux questions posées par les applications éventuelles de ces technologies à l’embryon humain.
L’Académie d’agriculture est tout spécialement concernée par cette question qui touche aussi bien les domaines de l’agriculture et de l’élevage, que de l’alimentation et de l’environnement.
L’objectif du Groupe de travail mis en place par la Compagnie sera prioritairement de procéder à une analyse indépendante et objective et de produire un avis sur ces questions complexes, afin d’éclairer les décideurs nationaux et européens et d’informer le public.
Le Groupe de travail sera animé par Paul Vialle, ancien Président et Bertrand Hervieu, actuel Vice-Président de l'Académie d'agriculture de France.