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Antoine d'Amécourt a récemment présenté l'avis du CESE intitulé : "Face au changement climatique, quelle sylviculture durable pour adapter et valoriser les forêts françaises ?"

06/04/2021

L'Académicien a fait cette présentation, avec Marie-Hélène Boidin-Dubrule, le 24 mars dernier, au nom de la Section de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation du Conseil économique, social et environnemental (CESE).

"Les forêts françaises hexagonales et ultramarines, vastes et diversifiées constituent des atouts indéniables pour notre pays à de nombreux titres : vie économique, emplois, richesse de biodiversité, captation et stockage de carbone, paysages, loisirs… Or, le changement climatique dont les effets négatifs sont de plus en plus perceptibles, a déjà commencé, dans certaines régions, à porter atteinte à ce patrimoine indispensable à l’avenir de la société. Il s’agit par conséquent d’intensifier la contribution des forêts à la lutte contre le changement climatique tout en les adaptant dans l’objectif de leur plus grande résilience".

Après avoir retracé l’histoire de nos forêts et présenté leurs principales caractéristiques, l’avis du CESE "met en évidence les points forts mais aussi les faiblesses du secteur forêt/bois national. Ce constat permet d’identifier les principaux enjeux de court et plus long terme liés, directement ou indirectement, au changement climatique".

Compte tenu de l’urgence de réagir face à ces défis, l'avis du CESE propose alors "des actions concrètes qui s’appuient sur l’expérience des acteurs du secteur forêt-bois, pour favoriser une sylviculture durable, actions dont la mise en oeuvre doit mobiliser propriétaires et gestionnaires forestiers, pouvoirs publics, organismes de recherche, associations mais aussi les citoyens eux-mêmes". 

En voici la liste : 

  • Anticiper la révision de la SNBC et renforcer les connaissances sur le rôle de la forêt et du bois en matière de séquestration, stockage et substitution du carbone, pour favoriser la résilience et le renouvellement de la forêt
  • Développer sur l’ensemble du territoire des outils de recueil et d’analyse de données sur le changement climatique et ses impacts
  • Adapter les documents de gestion durable en y intégrant des indicateurs de diversité des essences, de biodiversité et de captation/stockage du carbone
  • Intégrer des mesures ad hoc dans les Schémas Régionaux de Gestion Sylvicole
  • Encourager à la certification forestière et revoir son cahier des charges pour mieux prendre en compte les impacts de la gestion sylvicole, et parvenir à terme à une certification officielle
  • Mettre sous protection le massif forestier guyanais ; les activités réglementées comme la sylviculture durable pouvant y être maintenues
  • Disposer d’outils de mesure des populations excédentaires de grand gibier pour assurer sa régulation 
  • Mettre en place un dispositif d’indemnisation des dégâts forestiers de gibier pour les parcelles en renouvellement en réorientant une partie de la taxe sur les bracelets
  • Assurer l’efficacité du Plan de relance pour lutter contre le changement climatique, en conditionnant l’octroi de ses aides au respect des critères des documents de gestion durable
  • Etendre au secteur forestier l’expérimentation des paiements pour services environnementaux et identifier de nouveaux protocoles éligibles au label bas-carbone
  • Stabiliser les dispositifs d’aides et les mesures fiscales
  • Encourager la création de caisses régionales "santé des forêts" pour aider les propriétaires à replanter en cas de crise majeure
  • Utiliser le Plan de relance pour soutenir la création de filières locales valorisant tous les types de bois locaux en privilégiant les usages de longue durée et un fort potentiel de substitution, en s’appuyant sur les marchés publics
  • Pérenniser et renforcer certains moyens et compétences de l’ONF et du CNPF
  • Valoriser de manière durable les forêts ultramarines, en particulier en Guyane, pour que leur production se substitue aux importations et afin de construire des filières écoresponsables
  • Valoriser toutes les essences en s’appuyant sur les travaux de R&D et soutenir le développement du bois dans la construction
  • Développer les emplois forestiers
  • Permettre à l’ensemble de la société de comprendre ce qu’est la forêt

Pour lire l'avis du CESE "Face au changement climatique, quelle sylviculture durable pour adapter et valoriser les forêts françaises ?", télécharger le fichier PDF, ci-dessous :