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Notre confrère Pierre Feillet nous conseille une lecture estivale

03/08/2023

Celle du rapport, que vient de publier le Science Advice for Policy by European Academies (SAPEA), intitulé : "Towards sustainable food consumption (Vers une consommation alimentaire durable)".  

En voici le résumé en français :

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Pour que l'Europe atteigne ses objectifs de santé et de durabilité, la façon dont nous produisons et consommons les aliments doit changer. Notre système alimentaire actuel a un impact majeur sur l'environnement, et une alimentation de mauvaise qualité est également liée au risque de maladie, d'obésité et de surpoids, qui touche environ 60 % des adultes et 30 % des enfants dans les pays européens.

Pour résoudre ces problèmes, nos régimes alimentaires doivent évoluer vers davantage d'ingrédients à base de plantes, riches en légumes, fruits, céréales complètes et légumineuses. Notre alimentation devrait être limitée en viande rouge, viande transformée, sel, sucre ajouté et produits animaux riches en matières grasses, tandis que le poisson et les fruits de mer devraient provenir de stocks gérés de manière durable.

Jusqu'à présent, l'objectif principal de la politique de l'UE était de fournir davantage d'informations aux consommateurs. Mais ce n'est pas assez. Les gens choisissent la nourriture non seulement par réflexion rationnelle, mais aussi en fonction de nombreux autres facteurs : disponibilité de la nourriture, habitudes et routines, réactions émotionnelles et impulsives, ainsi que leur situation financière et sociale.

Nous devrions donc envisager des moyens de soulager le consommateur et de faire d'une alimentation saine et durable un choix facile et abordable. Cela nécessitera une combinaison d'incitations, d'informations et de politiques contraignantes régissant tous les aspects de la production et de la distribution alimentaires. Les politiques doivent porter sur l'ensemble de l'environnement alimentaire, partout où la nourriture est obtenue, consommée et discutée. L'environnement alimentaire de l'UE est diversifié, comprenant des magasins, des restaurants, des maisons, des écoles et des lieux de travail, ainsi que des environnements informels tels que les aliments cultivés sur place. De plus en plus, il inclut également les médias numériques.

Les éléments de preuve indiquent en particulier cinq éléments clés :

Tarification : Il existe des preuves évidentes que les mesures directes sont efficaces. Cela comprend les taxes sur le sucre, les taxes sur la viande et la tarification des produits en fonction de leurs impacts environnementaux, ainsi que des taxes réduites sur les alternatives saines et durables. Ces politiques doivent être mises en œuvre de manière équitable, en particulier pour les personnes issues de milieux défavorisés, par exemple en restituant les recettes fiscales aux citoyens vulnérables.

Disponibilité et visibilité : les options alimentaires saines et durables sont plus fréquemment choisies si elles sont affichées dans des endroits bien en vue. La publicité d'aliments malsains ou non durables s'ils sont consommés régulièrement devrait être restreinte. Les codes de conduite volontaires dans ce domaine n'ont pas été efficaces.

Composition : Réduire la teneur en matières grasses, en sucre et en sel malsains et ajouter davantage d'alternatives à base de plantes peut être utile, mais uniquement si ces mesures sont obligatoires et complètes. Les preuves montrent que les accords volontaires antérieurs ont eu un effet limité.

Étiquetage : L'étiquetage des aliments pour montrer leurs effets sur la santé a un effet faible à modéré. Il existe maintenant de nombreux programmes de ce type, et d'autres apparaissent tout le temps. Puisque l'efficacité des labels dépend de la confiance des consommateurs, nous avons besoin de normes claires et cohérentes pour les étayer.

Environnement social : L'influence des pairs et de la société s'est avérée efficace pour améliorer une saine alimentation. Les technologies numériques offrent d'autres possibilités, mais présentent également d'énormes risques de stimulation d'une consommation malsaine et non durable, par exemple par le biais de stratégies de marketing de l'industrie.

Certaines de ces politiques impliquent des changements à plus long terme et plus transformationnels que d'autres - mais la nécessité de commencer à apporter des changements est urgente. Pour y parvenir, il ne s'agit pas seulement de mettre en œuvre de nouvelles politiques, mais également de supprimer ou de modifier les politiques existantes qui détournent de nos objectifs, telles que les subventions à la production alimentaire malsaine ou non durable.

Il sera essentiel de créer un environnement permettant à toutes les parties prenantes de travailler vers l'objectif d'une alimentation saine et durable, en suivant des règles équitables. Cette approche peut également aider à surmonter l'opposition de ceux qui profitent du système actuel, y compris certaines grandes organisations du secteur privé aux voix puissantes.

Si nous impliquons tout le monde, nous pouvons améliorer considérablement nos régimes alimentaires et rendre le système alimentaire européen plus durable.

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Pour lire le rapport, télécharger le fichier PDF, ci-dessous : 

Pour accéder au CV de Pierre Feillet, cliquer sur le lien Internet, ci-dessous :