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Potentiel de la science: La méthanisation : une source d’énergie renouvelable issue de nos territoires pour un développement durable

23/04/2017

Résumé : La méthanisation répond à deux objectifs : elle constitue une source d’énergie
renouvelable qui s’inscrit parfaitement dans la Loi de Transition Energétique et elle est une
filière alternative au traitement des déchets organiques notamment d’origine agricole et agro-
industrielle, voie préférée par la France qui a écarté l’utilisation de plantes de grandes cultures
pour la production de biogaz, contrairement à l’Allemagne, leader européen.
Découverte suite à la mise en évidence de l’inflammabilité des gaz de marais par A. VOLTA en
1776, elle permet, via une fermentation anaérobie, la production d’un biogaz composé en
majorité de méthane. Ce méthane peut être utilisé soit dans un moteur de cogénération pour
produire de la chaleur et de l’électricité, soit épuré et injecté dans un réseau de gaz naturel. De
la fermentation, on retire un digestat qui, selon la qualité des intrants traités, peut servir
d’engrais et être épandu sur les terres agricoles.
Simple dans son principe, elle n’en est pas moins complexe à mettre en œuvre sur le plan
industriel pour plusieurs raisons :
• C’est une technologie qui, soumise à la réglementation des installations classées du fait des
produits qu’elle véhicule, nécessite des autorisations administratives pour être mise en
œuvre, souvent longues et difficiles à obtenir.
• Mal connue du grand public, elle suscite des craintes auprès des populations avoisinant les
installations et donc des problèmes d’acceptabilité.
• Les investissements nécessaires au bon fonctionnement des installations sont coûteux, et ceux
des raccordements aux réseaux publics (électricité ou gaz) peuvent s’avérer prohibitifs
notamment pour des raisons d’éloignement.
• Liée à des contrats longue durée (entre 15 et 20 ans) de rachat d’électricité ou de gaz à des
tarifs fixés par l’État, la rentabilité d’un grand nombre d’installations reste aujourd’hui
précaire malgré des subventions d’investissement nationales ou régionales indispensables.
• Le prix des intrants, leur pouvoir méthanogène et la pérennité de leur approvisionnement, la
gestion du digestat, la valorisation de la chaleur pas toujours garantie, sont des facteurs
susceptibles de peser également sur la rentabilité.