Quelques chiffres :
- L’artificialisation du sol augmente tous les dix ans en France de 6 000 km².
- Au moins 20% des sols en France s’érodent plus vite qu’ils ne se forment.
- Le changement climatique pourrait réduire de 20 à 80% le puits de carbone des sols d’Europe d’ici la fin du siècle (scénario A1B du GIEC).
Longtemps délaissés par les pouvoirs publics et les médias, les sols reviennent sur le devant de la scène pour quatre raisons majeures : (i) la compétition pour les terres, pressées de fournir non seulement l’alimentation, mais de plus en plus de l’espace ou des produits aux secteurs industriels, énergétiques, urbains, miniers, (ii) le rôle majeur de la matière organique des sols dans la séquestration du carbone atmosphérique et la voie possible qu’offrent ainsi les sols dans l’atténuation des changements climatiques, (iii) . Iii) les connaissances que l’on commence à avoir sur les communautés vivantes des sols, notamment microbiennes, (iv) la concurrence internationale dans l’acquisition des sols fertiles (accaparement des terres liée à de nombreux facteurs (sécurisation de filière alimentaire et agroénergétique, spéculation foncière, etc.) , En témoignent notamment 2015 déclarée par les Nations Unies « Année Internationale des Sols », le lancement par la FAO du Partenariat Mondial des Sols et la Global Soil Week organisée en Allemagne depuis deux ans.
Le sol constitue l’élément clef de ce que deux grandes agences de financement de la recherche (National Science Foundation aux Etats-Unis ; Agence Nationale de la Recherche) désignent comme étant la « zone critique » pour l’humanité, celle qui s’étend depuis la cime de la végétation jusqu’à la roche saine et l’aquifère. Il se trouve en interactions avec l’atmosphère, la biosphère et l’hydrosphère et garantie leur fonctionnement ainsi que l’équilibre des cycles géochimiques. Dès lors, comme l’ont récemment montré les prospectives menées sur les sols à l’Alliance pour l’Environnement, à l’ANR et au CNRS, son étude mobilise un très grand nombre de disciplines depuis la géologie, la géochimie, jusqu’au droit foncier, l’économie, la sociologie, l’urbanisme, en passant par la géomorphologie, la climatologie, l’écologie, l’agronomie, l’hydrologie, la géotechnie et bien sûr la science du sol et devrait intéresser le monde politique.
Objectifs :
- Constituer un groupe transverse qui permette de mobiliser des compétences disciplinaires très diverses pour émettre des recommandations de l’Académie d’Agriculture aux pouvoirs publics et aux différentes parties prenantes, tant vers la recherche sur l’usage des sols que vers les décisions politiques.
- Sensibiliser le grand public aux enjeux sociétaux liés aux sols, en combattant les idées reçues ou trop simplistes.